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mercredi 27 juillet 2016

​Même dans un ciel très sombre subsistent des rayons de soleil

​La solidarité individuelle est un puissant antidote aux actes de terreur et de barbarie.
La fraternité du quotidien est plus forte que la haine.

Je suis arrivé en fin de journée d'hier en Tunisie.
Ce même jour, deux salopards, prétendument au nom de leur religion, ont assassiné un prêtre dans le nord-ouest de la France à Saint Etienne du Rouvray.

Tôt ce matin, je suis allé faire une course urgente dans une des quincailleries du quartier.
Sur la télévision de la boutique, une chaîne d'information relatait les derniers développements autour de ce énième attentat.

Le commerçant, tout en préparant ma commande, me demande si je suis français puis me déclare visiblement ému "c'est terrible ce qui se passe chez vous, on n'y comprend rien, c'est injuste, merci de dire en France que tous les tunisiens sont très tristes de ce qui se passe".

La gorge nouée, je peine à le remercier.

Humainement votre

Tahia Tounes, vive la France !

vendredi 15 juillet 2016

Liberté Égalité Fraternité

Une fois de plus, une fois de trop, la France a été, à Nice, hier 14 juillet 2016, endeuillée par la barbarie terroriste.


Que ce massacre ait eu lieu le soir de la fête nationale est particulièrement symbolique.
La devise française rassemble en une rime de trois mots seulement ce que les tenants du totalitarisme prétendument islamique exècrent.

La liberté ne saurait exister à leurs yeux.
Ils n’envisagent que l’obéissance absolue aux principes qu’ils ânonnent en dévoyant leur religion.

L’égalité leur est insupportable.
Quelqu’un ne respectant pas leurs dogmes inhumains n'a, pour eux, aucune valeur.
De même, une femme n'est en aucune manière l’égale d’un homme.

La fraternité les exaspère.
Des personnes d’ethnies, nationalités, langues, croyances, confessions, opinions, orientations et comportements différents ne sauraient vivre en paix et en bonne intelligence.
La terrible litanie des victimes de Nice qui commence à circuler dans les médias et réseaux sociaux illustre tragiquement cette haine viscérale de la diversité.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Charles de Gaulle - 18 juin 1940
Tristement mais librement votre

Références et compléments
Sur le même thème, voir aussi les chroniques « 10 citations contre le terrorisme et la barbarie » et « mes valeurs ».

Le dessin de la Promenade des Anglais et de la Baie des Anges de Nice est signé John Mejia et circule depuis ce matin sur les réseaux sociaux.

vendredi 1 juillet 2016

Quand la barbarie terroriste devient palpable

Mardi dernier, j’étais en déplacement professionnel à Brême dans le Nord de l’Allemagne.
À la porte voisine de celle où j’attendais mon vol de retour, un avion à destination d'Istanbul embarquait ses passagers.

J’avoue n’avoir prêté qu’une attention limitée à ces voyageurs, pour la plupart des vacanciers retournant vers leur pays d’origine.

Pourtant, compte tenu de l’heure de départ, ce vol a probablement atterri au moment même où 3 kamikazes faisaient un carnage dans l’aéroport turc.
Ces personnes, que j’ai à peine entrevu, ainsi que ceux venus les attendre, ont du avoir la frayeur de leur vie, voire nettement pire.

Dans le mépris le plus absolu de la foi dont ils se réclament, les salopards de Daech, en ciblant des inconnus indifférenciés, rendent l’enfer qu’ils nous promettent préférable à leur illusoire paradis.

No pasaran

Résolument votre

Références et compléments
Voir aussi la chronique "10 citations contre le terrorisme et la barbarie"

mardi 14 juin 2016

7 milliards de nuances de gris contre Daech

Les tueries d'Orlando et de Magnanville viennent encore d'accroître la trop longue liste des victimes du terrorisme de Daech.

À croire ces salopards, il n'y a ici-bas que deux engeances : les bons autodésignés et les mauvais, c'est à dire tous les autres.
Bien entendu, les bons ont le devoir, afin de hausser le niveau général, de soumettre les mauvais et d'éliminer les plus toxiques d'entre eux.

Face à cette conception morbide, les proies de Daech représentent notre diversité.
Un gay de Floride, un touriste, un militaire tunisien, un policier français, un dessinateur satirique danois, un visiteur japonais de musée, une jeune femme yezidie et tous les autres martyres n'ont qu'un seul point commun : leur humanité.
C'est pourquoi l'existence de chacun d'entre eux - c'est à dire, en pratique, l'existence de chacun d'entre nous - est insupportable aux cerveaux étriqués de l'axe autoproclamé du bien.

La quasi-totalité des 7 milliards d’humains qui peuplent notre planète doit continuer à opposer l'ensemble de ses nuances de gris au trop noir et blanc Daech.
À défaut, le piège que les terroristes nous tendent se refermerait sur nous.

La flamme de la vie ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas !

We shall never surrender! Never! Never!

Tristement votre

Références et compléments
Voir aussi les chroniques :
- 10 citations contre le terrorisme et la barbarie
Daech s'est déjà implanté deux fois en Europe

Je me suis appuyé, pour ce billet écrit dans l'émotion, sur des auteurs bien plus qualifiés que moi :
- Charles de Gaulle qui, le 18 juin 1940, depuis Londres, appelait à raviver la flamme de la résistance française.
- Son compère Winston Churchill qui sensiblement au même moment promettait de ne jamais se rendre !
- E.L. James qui a titré son best-seller érotique mondial "50 nuances de gris".
- Maxime le Forestier qui a cité "les deux engeances" dans une chanson.

dimanche 29 mai 2016

Daech s'est déjà implanté deux fois en Europe

Daech nous sidère par sa barbarie, aussi bien au Moyen Orient que loin de sa base. Nous peinons à comprendre les ressorts de cette cruauté, ne serait-ce que pour mieux la combattre.

Pourtant des bouffées délirantes simultanément religieuses et totalitaires sont déjà survenues dans le passé.
Ainsi, à la renaissance, l'Europe, alors exclusivement chrétienne, a connu deux théocraties aux accents contemporains.
Jugez sur pièces.

Saison 1- Épisode 1 - Florence / Italie - 1494 / 1498

En 1494, Florence - ville des Médicis et coeur de la renaissance italienne - est conquise par les troupes du roi de France Charles VIII.

Magnanime, le souverain français décide que les florentins doivent se gouverner eux-mêmes. Il confie le pouvoir à un moine dominicain exalté et prophétique, Jérôme Savonarole / Girolamo Savonarola.
Depuis de nombreuses années, ce religieux ascétique s'opposait aux Médicis et à la hiérarchie catholique qu'il jugeait dépravés et corrompus.

Savonarole - appuyé par la foule galvanisée par ses sermons - met en place un Grand Conseil pour administrer la ville.

Les premières mesures de cette sorte de soviet sont plutôt sympathiques.
L'impôt est modifié pour être plus équitable et un embryon de sécurité sociale est établi pour aider les plus pauvres.
De surcroît, la justice n'est plus autorisée à recourir à la torture.

Jérôme Savonarole par Fra Bartolomeo

Toutefois, revers de la médaille pieuse, une dictature religieuse est instaurée.
Jésus Christ est intronisé roi de Florence et chaque habitant est tenu de respecter les enseignements de la bible, en public et en privé.
Crédit et jeux sont illico interdits, les tavernes mettent la clef sous la porte et l'homosexualité devient punie de mort immédiate.
Les jeunes sont organisés en escouades vêtues de robes blanches. Ainsi affublés, ils parcourent les rues pour inciter par la force les florentins à la charité volontaire.
Une milice assure le maintien de cet ordre religieux rigoriste. Elle entre à toute heure dans les domiciles pour débusquer les conduites immorales qui sont sanctionnées sur le champ et sans appel.

Le jour de mardi gras 1497, dans une ultime fuite en avant, Savonarole, suivi par une partie de la population, organise le « bûcher des vanités » (« falò delle vanità »).
Les florentins - bon gré, mal gré - brûlent les objets suscitant le péché de vanité : cosmétiques, miroirs, vêtements de fête, bijoux, tapisseries, instruments de musique ...
Livres et images sont particulièrement visés. Les oeuvres licencieuses et immorales - c'est à dire non explicitement religieuses ou comportant un soupçon de nudité - sont purifiées par les flammes.
Nombres de manuscrits anciens sont réduits en cendres. Des vers d’Ovide, de Dante et de Boccace finissent en fumée.
Sandro Botticelli - peintre inspiré de la naissance de Vénus et pourtant fervent supporter de Savonarole - aurait amené lui-même plusieurs de ses tableaux d’inspiration mythologique au brasier.

Peu après ce festival de l'autodafé, la jeunesse florentine se révolte et interrompt un sermon du moine purificateur.
Les tripots rouvrent et la vie quotidienne, petit à petit, retrouve son cours habituel.

Sentant le vent tourner, le pape Alexandre VI, jusqu'alors en retrait, se résout à excommunier Savonarole qui est, en 1498, arrêté, torturé et brulé en place publique.

Saison 1 - Épisode 2 - Münster / Allemagne - 1534 / 1535

Dans les années 1530, la région de Westphalie, est, comme presque toute l’Allemagne, en proie aux turbulences religieuses entre catholiques et récents convertis à ce qu’on n’appelle pas encore le protestantisme.

En 1531, un prédicateur « réformé » luthérien très actif, Bernt Rothmann, arrive à Münster, convertit à tour de bras et voue à l’archevêque Franz von Waldeck aux gémonies.
Le combat idéologique est aisé car le prélat catholique, avec ses 8 enfants et son train de vie opulent, n’est pas un modèle de vertu et de tempérance.

Emporté par son élan, Bernt Rothmann finit par considérer trop timorées les thèses de Martin Luther.
En 1533, il se tourne vers l’anabaptisme - christianisme très radical apparu peu avant en Suisse - dont les disciples veulent suivre la bible à la lettre et croient à l’imminence de la parousie, c’est à dire du retour définitif et triomphant du Christ.

Cette dérive sectaire attire en Westphalie de nombreux anabaptistes allemands et néerlandais que catholiques et luthériens s'accordent à persécuter.
Début 1534, deux de leurs leaders, les hollandais Jan Matthijs et Jan van Leiden rejoignent Münster, soulèvent la foule, prennent le contrôle de la cité et chassent les autorités mais aussi une fraction des habitants.

Jan van Leiden - Gravure réalisée en prison quelques jours avant son exécution

Les deux Jan sont persuadés que Münster est la « nouvelle Jérusalem » décrite dans l'apocalypse de Saint Jean.
À partir de cette place forte, ils veulent conquérir et convertir le reste du monde dans le peu de temps qui reste avant que sa fin advienne.
Pour faire face à l'urgence - le come-back de Jésus est programmé le 5 avril 1534 - ils rebaptisent promptement un millier d'adultes et répriment les réfractaires.

Ils en profitent aussi pour bricoler un prototype de communisme en abolissant la monnaie et la propriété privée.
Soucieux de tout partager mais néanmoins pragmatiques, comme Münster abrite plus de femmes que d’hommes suite aux départs forcés de catholiques, les deux prophètes rendent la polygamie non seulement légale, mais obligatoire.
Montrant l’exemple, Jan van Leyden s’octroie pas moins de 16 épouses, dont une qu’il fait décapiter pour refus d’obéissance.

Les anabaptistes doivent aussi faire face à des préoccupations plus terre à terre.
L’archevêque Franz von Waldeck qui n’apprécie guère d’être privé de ses possessions en ce bas monde, recrute des mercenaires qui assiègent la cité.
Jan Matthijs est convaincu d’être le second Gédéon de la bible. Pour briser l'encerclement de la ville, il effectue, pile au moment où le Christ doit réapparaitre, une sortie avec une trentaine d’hommes non armés.
Le renfort divin ayant loupé le rendez-vous, cette petite troupe est massacrée.

Ce revers militaire et théologique ne décourage pas les assiégés et accentue leur radicalisme.
Jan van Leiden - guidé par des « visions célestes » et successeur autoproclamé du David biblique - administre la ville, ses âmes et leur défense d’une main de fer.
En dépit des privations qui se transforment en famine, les anabaptistes résistent avec acharnement et liquident ceux qui ne partagent leur enthousiasme apocalyptique.

Après un an et demi de siège, Münster finit par être reprise par les soldats de l’archevêque secondés par des princes allemands désireux de limiter la contagion révolutionnaire.
Bernt Rothmann meurt lors des derniers combats. Jan van Leyden et deux de ses lieutenants sont capturés et expédiés ad patres à l’issue d’un supplice public.
Pour marquer les esprits, leurs cadavres sont exhibés en haut d’un clocher.


Cages de fer dans lesquelles les corps des meneurs de la rébellion de Münster furent exposés.
Elles sont, comme l'atteste cette photo, toujours accrochées à la tour de l'église Saint-Lambert de la ville.

Saison 2 : vivaces nostalgies

Malgré un recul de cinq siècles, ces épisodes théocratiques au coeur de l’Europe bénéficient toujours d’une aura positive chez moult personnes.

Nombre de protestants, de tendance luthérienne mais aussi calviniste, considèrent Savonarole comme un précurseur et même un martyre de leur réforme religieuse.
Sa statue voisine celle de douze autres figures protestantes qui constituent le très officiel monument à la mémoire de Martin Luther à Worms.

Les catholiques ne sont pas en reste.
Plusieurs personnalités de cette église ont, au fil du temps, conservé, publié et diffusé la pensée du religieux au profil en lame de couteau.
En 1996, son ordre monastique, les dominicains, a même officiellement demandé sa béatification.

Statue de Savonarole du monument à la mémoire de Martin Luther et de la réforme protestante à Worms

Les anabaptistes ont perduré après leur écrasement à Münster.
Si presque tous ont abandonné la violence, leur histoire tortueuse est celle de multiples groupes repliés sur eux mêmes et en conflits théologiques permanents.

Une de ces branches, après un séjour en Alsace, a émigré en Amérique du Nord vers 1730 où elle vit depuis en autarcie en fonction de leur règle « tu ne te conformeras pas au monde qui t’entoure ».
Nous les connaissons sous l’appellation « amish » dérivée du nom de leur fondateur, le suisse Jakob Amman.

Bon an, mal an, les anabaptistes de Münster, leur révolte et leurs leaders suscitent toujours des sympathies dans la très diverse galaxie protestante.

Jan van Leiden baptisant une jeune fille - Tableau de Johann Bähr de 1840

Plus étonnant, la rébellion de Münster a aussi été célébrée par la très communiste, très athée et désormais très défunte République Démocratique Allemande.

Cette révérence envers une théocratie persiste dans une part de la gauche radicale.
Gommant les aspects religieux et interprétant la polygamie comme une rupture du carcan sexuel traditionnel, une lecture marxisante voit dans les évènements de 1534 / 1535 le soulèvement du peuple opprimé contre ses possédants, d’inspiration prolétaire et même libertaire.
Ainsi, la regrettée Marguerite Yourcenar, dans son roman « l’oeuvre au noir », a projeté l’image d’un groupe de sympathiques idéalistes pratiquant l’amour libre et réprimés sans pitié par le conservatisme des puissants.

Saison 3 : fracassantes résonances

Les parallèles avec Daech abondent.
Dans le récit ci-dessus, il suffit de remplacer Florence par Racca, Münster par Mossoul et bible par coran pour décrire la barbarie du prétendu état islamique.

Plus troublant encore, la renaissance a été le siège de multiples mutations se nourrissant les unes les autres.
Citons en vrac : invention de l’imprimerie, début d’amélioration des rendements agricoles, invention de la comptabilité et de la banque, naissance d’une proto-industrie, croissance urbaine, amélioration ténue mais réelle des transports, explorations maritimes lointaines, prémisses du capitalisme, bouillonnements culturels mais aussi religieux …

Comment ne pas faire le lien avec notre époque agitée ?

Historiquement votre

Références et compléments
Voir aussi la chronique « la mondialisation ne date pas de la dernière mousson » qui relate l’expansion maritime mondiale du Portugal sensiblement à la même époque.

Articles Wikipedia pour aller plus loin

L'article dans la revue en ligne "Clio - Femmes, Genre, Histoire" de Catherine Dejeumont "la réforme du mariage dans la communauté anabaptiste de Münster : quelle utopie ?" m'a fait connaître les liens entre la rébellion de Münster et la gauche radicale.

Le demande de béatification de Savonarole par l'ordre monastique des dominicains est référencée à plusieurs reprises, notamment dans cette note du site Regesta Imperii.

Crédits images

vendredi 8 janvier 2016

Fermer les frontières diminuerait le chômage

Les attentats et l'afflux de réfugiés ont ravivé en France le débat sur les contrôles systématiques aux frontières.
Hélas, ni les politiciens soutenant cette mesure, ni les journalistes qui les questionnent ne semblent se soucier de mise en oeuvre concrète.
Pour combler cette lacune, voici une évaluation chiffrée d'une clôture de la patrie du regretté André Maginot.

Poste de douane de Meyrin à la frontière franco-suisse près de Genève
(voir la chronique sur les confins de l'Union Européenne)

1 500 passages par minute

Tous les ans, au bas mot, 800 millions de personnes entrent ou sortent de notre bel Hexagone.

Ce gigantesque va-et-vient est comparable au départ du territoire national puis au retour, répétés tous les 2 mois, de l'intégralité de la population française, des nouveaux-nés aux centenaires.

Une illusoire fortification

Les djihadistes susceptibles de venir jusque dans nos bras égorger nos femmes et nos enfants seraient, d'après les gazettes, de l'ordre du millier.

Autrement dit, pour les bloquer, la police frontalière devrait effectuer ses vérifications avec une efficacité très nettement supérieure à 1 pour 1 million, soit 10 à 100 fois mieux que les exigences pour la pharmacopée ou les airbags.

Si nous faisons l'hypothèse optimiste que les forces de l'ordre ne se trompent qu'une fois sur 1 000 - c'est à dire que nos pandores sont aussi performants que les meilleurs examens médicaux - 800 000 personnes sans histoire seraient annuellement considérées à tort comme terroristes et devraient faire l'objet d'une enquête approfondie.
Soit, à peu près 4 suspects supplémentaires par policier ou gendarme français.
Le temps passé à dédouaner ces braves gens limiterait d'autant les investigations ciblées par effet de saturation de la police et de la justice.

Portail matérialisant la frontière France-Suisse vers Meyrin

2 fois plus de képis

Monitorer l'ensemble des passages frontaliers mobiliserait entre 20 000 et 40 000 argousins et gabelous, suivant la longueur des files d'attente que nous serions prêts à tolérer.

Ralentir la traversée des frontières provoquerait quelques menus dommages collatéraux puisque, sensiblement, un quart de notre consommation vient de l'étranger, qu'un quart de notre production quitte notre beau pays et que le tourisme emploie 1 français sur 12.

De surcroît, verrouiller les postes frontière sans surveiller étroitement les 3 000 km de limites terrestres ainsi que les 4 700 km de littoral de notre splendide métropole n'aurait aucune utilité.
Garder les pourtours de la France demanderait à peu près 50 000 patrouilleurs, c'est à dire l'équivalent de 5 dispositifs Sentinelle.

Remplir ces deux missions conduirait, grosso modo, à doubler l'actuelle gendarmerie nationale.
Toutefois, créer ces 90 000 postes de flics comblerait d'aise François Hollande à la recherche désespérée de l'inversion de la courbe des sans-emplois.

Il ne faut pas non plus oublier les passeurs basques, savoyards, jurassiens ou ardennais qui reprendraient un service, artisanal mais lucratif, de transport des personnes que le départ de la Wehrmacht et les accords de Schengen ont injustement mis à mal.

Un nouvel impôt

Selon toute vraisemblance, la gendarmerie bis affectée à la défense de nos frontières coûterait autant que sa sœur aînée, environ 8 milliards d'euros annuels.

Au 1er janvier, sous peine de déchéance de nationalité, chaque français devrait verser volontairement une obole obligatoire de 125 € pour financer ces nouveaux poulets qui transformeraient la France en camp retranché, sans pour autant diminuer le terrorisme.

Daech et consorts veulent nous faire perdre la raison.
Résister à ces crétins barbares ne sera possible que si nous ne conservons nos pieds au sol et notre clairvoyance.

Réalistement votre

Références et compléments
Voir aussi d'autres chroniques ayant pour thèmes les frontières :


Malgré une recherche fouillée sur le web, je n'ai pas réussi à trouver des statistiques fiables sur le franchissement des frontières françaises.
Mon évaluation de 800 millions de passages annuels provient de l'agrégation de :

  • 85 millions de touristes et 120 millions d'excursionnistes étrangers chaque année.
    L'excursionniste est, pour le statisticien, un visiteur venu une journée et ne passant pas de nuit sur le territoire français alors que le touriste, lui, dort au pays de Novotel.
  • Environ 700 000 frontaliers français allant quotidiennement travailler dans un pays limitrophe.
    Les chiffres concernant cette catégorie de personnes sont très flous et varient du simple au triple.
    Les frontaliers étrangers travaillant en France n'ont pas été comptés.
  • Une trentaine de millions de français non frontaliers se rendant à l'étranger.
    Les valeurs sur ce point sont encore plus vaseuses.

Au final, 800 millions de passages me paraît être proche de la valeur réelle qui se situe dans une vaste fourchette allant de 500 millions à 1.2 milliards, voire plus.

L'estimation des effectifs policiers pour garder les frontières repose sur les hypothèses plus roses que grises :

  • 1 minute en moyenne pour contrôler une personne à la frontière.
  • "Taux de service" compris entre 25% et 50% pour limiter, mais pas supprimer, les files d'attente.
  • 2 hommes au kilomètre pour surveiller les frontières terrestres et un seul pour le littoral avec une organisation en 5 équipes pour assurer la permanence.

André Maginot est un homme politique français connu pour avoir initié la construction des fortifications frontalières baptisées "ligne Maginot" qui, comme chacun sait, ont parfaitement protégé la France en 1940 des assauts de l'Allemagne nazie.

Mes principales sources sont WikipediaGoogle et l'INSEE.

Merci à Jean et Dominique qui, autour du tasse de café, m'ont aidé à finaliser cette chronique numérico-frontalière.

dimanche 15 novembre 2015

​Après les attentats de Paris, ni Sarajevo ni Munich !

Pour la deuxième fois cette année, Paris, ma ville natale, a été frappée par des attentats d'ampleur.
En 2015, ma patrie de coeur, la Tunisie, a aussi été touchée à plusieurs reprises par la même barbarie aveugle.

Une fois passé le temps de la tristesse et de l'émotion, une même question lancinante surgit : que faire ?
L'histoire, à défaut d'y répondre, nous enseigne là où nous ne devons pas aller.

Eviter Sarajevo

En 1914, une organisation extrémiste serbe fait assassiner dans la capitale bosniaque un dirigeant autrichien en espérant provoquer une escalade militaire qui sera bénéfique à sa cause.
Le tragique résultat dépassa toutes les espérances de ces boutefeux : plus de quatre ans de conflit mondial avec son terrible cortège de 6 000 victimes quotidiennes, 50 attentats de Paris chaque jour.
Les buts de Daech diffèrent-ils vraiment de ceux de la Main Noire ?

Eviter Munich

En 1938, moins de vingt ans après la fin de la première guerre mondiale, le totalitarisme et l'expansionnisme nazi menacent à nouveau l'Europe d'une conflagration.
Les gouvernements français et anglais terrorisés à l'idée d'un conflit majeur, choisissent de se coucher devant Hitler et laissent l'Allemagne, la Hongrie et la Pologne démembrer la Tchécoslovaquie.
Winston Churchill, lucide et prophétique, déclare alors : "ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre".
Ce matin, avant même que nos victimes soient enterrées, des voix s'élèvent déjà pour suggérer l'arrêt des opération militaires extérieures françaises.

Entre l'aveuglement et la résignation, la ligne de crête est étroite.
Nous devons pourtant la parcourir car aucune autre voie n'est viable si nous souhaitons conserver nos valeurs et notre mode de vie.

Liberté Egalité Fraternité
#NousSommesUnis
No pasaran !

Tristement votre

Références et compléments
La terrible actualité de ces derniers mois tant en France qu'en Tunisie m'a conduit à écrire beaucoup (trop) de chroniques sur le terrorisme.
Je vous suggère toutefois de (re)découvrir :
10 citations contre le terrorisme et la barbarie
"Muse dis-moi les raisons" - Musée du Bardo, 5 mois après l'attentat

dimanche 16 août 2015

"Muse dis-moi les raisons" - Musée du Bardo, 5 mois après l'attentat

L'auteur latin Virgile est, sans conteste, le poète du musée du Bardo à Tunis.
Son œuvre majeure, l'Énéide, se déroule en bonne partie sur l'actuel territoire de la Tunisie et relate les amours impossibles entre Énée, héros troyen, et la reine phénicienne Elyssa Didon, fondatrice légendaire de Carthage.

Le huitième des 10 000 vers de l'Énéide figure sur une mosaïque représentant Virgile qui accueille, au Bardo, le visiteur en haut du premier escalier :
Musa, mihi causas memora
Muse, dis-moi les raisons
Bien qu'écrite il y a plus de 2 000 ans, cette phrase entre en résonance avec les tragiques événements qui ont ensanglanté ce musée en mars 2015.

Virgile entouré de Clio la muse de l'histoire à sa droite et de Melpomène la muse de la tragédie à sa gauche - Mosaïque du IIIème siècle exposée au Bardo et découverte à Hadrumète à proximité de Sousse (image David Bjorgen / Wikimedia Commons)

Abattre de sang froid des personnes, choisies au hasard, avec pour seule justification leurs supposées religions, nationalités, ethnies, opinions ou occupations est l'archétype de la barbarie.
Les grandes religions, spiritualités et philosophies n'enseignent-t-elles pas le respect de la vie et de la personne humaine ?
Musa, mihi causas memora
Muse, dis-moi les raisons



Mémorial en mosaïque exposé dans le hall d'entrée du musée du Bardo en hommage aux 22 victimes de l'attentat du 18 mars 2015

Perpétrer cette tuerie dans un musée consacré à 2 500 ans de civilisations méditerranéennes entrelacées et à leurs expressions artistiques est - si cela est possible - encore plus ignoble.
Ces œuvres immémoriales ne constituent-elles pas le patrimoine de toute l'humanité ?
Musa, mihi causas memora
Muse, dis-moi les raisons


Une des nombreuses mosaïques romaines du musée du Bardo

La charge émotionnelle des traces de balles sur les murs et vitrines est à l'exact opposé du plaisir esthétique que l'art suscite.
Les lieux de culture ne devraient-ils pas être des sanctuaires ?
Musa, mihi causas memora
Muse, dis-moi les raisons


Impact de balle sur une vitrine du musée du Bardo

Visiter presque seul un musée majeur en pleine saison touristique est un déprimant privilège.
La liberté n'est-ce pas aussi de pouvoir être très nombreux à profiter, sans entraves, des endroits d'exception ?
Musa, mihi causas memora
Muse, dis-moi les raisons


Affiche "Musa, mihi causas memora" de Fabiola Napoli

Toutefois, finir par rencontrer, dans ce musée martyr, plusieurs groupes d'enfants et d'adolescents tunisiens, beaucoup arborant des t-shirts "I love Tunisia", parcourant les salles dans les éclats de rire et une certaine pagaille, réconforte.
La Tunisie touchée ne s'est pas couchée !
L'insouciance de la jeunesse n'est-elle pas la meilleure réponse à la terreur ?
Muse, dis-moi les raisons d'espérer ...

Groupe d'enfants venant du sud de la Tunisie en visite au musée du Bardo. Au premier plan, le baptistère paléochrétien de Gightis dans l'île de Djerba datant du VIème siècle.

No pasaran
Humainement et tunisiquement votre

Références et compléments
Sur le même thème tragique, voir aussi les chroniques :

Quelques explications additionnelles :
  • Dans la mythologie grecque, les 9 muses sont les filles de Zeus, le dieu en chef, et ont le rôle de gardiennes des arts.
    Le mot musée découle directement de muse.
  • Le vers latin de Virgile "Musa, mihi causas memora / Muse dis-moi les raisons" figure sur une affiche d'une jeune artiste italienne Fabiola Napoli reproduite ci-dessus et exposée au musée du Bardo dans la salle la plus atteinte par les tirs.
    Cette oeuvre, très forte par sa simplicité, représente des fragments de mosaïque criblés de balles. Elle est lauréate du concours organisé en juin dernier par l'Académie des Beaux Arts de Florence en soutien aux victimes et au musée.
  • La direction du musée du Bardo, en hommage aux victimes et en rappel silencieux de la barbarie, a choisi de ne pas réparer les murs et vitrines endommagés par des projectiles.
    Ces traces d'armes de guerre, totalement incongrues parmi les mosaïques et statues, sont extrêmement poignantes.
  • Les attentats successifs du Bardo et de Sousse ont, à ce jour, eu raison de la fréquentation touristique en Tunisie. A titre d'exemple, le principal hôtel de Kelibia est fermé au cœur du mois d'août.

Les photos ont été prises par l'auteur le 14 août 2015 au musée national du Bardo de Tunis à l'exclusion de l'image de la mosaïque représentant Virgile et les deux muses qui provient de Wikimedia Commons et qui a été réalisée par David Bjorgen.
L'affiche "Musa, mihi causas memora" de Fabiola Napoli figure aussi sur le site de l'Académie des Beaux Arts de Florence.

Pour aller plus loin :

vendredi 31 juillet 2015

10 citations contre le terrorisme et la barbarie

Depuis la recrudescence des attentats qui ensanglantent la Tunisie, la France et une trop grande part de notre planète, plusieurs fidèles lecteurs m'ont suggéré de rédiger une chronique sur les motivations des terroristes et sur la manière, au delà de la nécessaire répression policière, de lutter contre leur barbarie.

Craignant de produire une pâle copie, plutôt que de disserter sur ce thème, je vous propose, comme le disait Bernard de Chartres, de "grimper sur les épaules des géants" en (re)découvrant 10 citations d'auteurs nettement plus qualifiés que votre serviteur.


Le mal peut être à la fois banal et extrême.
C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal.

Seul le bien est radical. 
Hannah Arendt

Résister, c'est d'abord ne pas s'arrêter à la persécution, ni à la calomnie, ni à l'injure.
C'est rester semblable à ce qu'on est jusque dans la défaite.

André Chamson

L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence.
Averroès

Ceux qui suivent leur conscience sont de ma religion et je suis de la religion de ceux qui agissent bien.
Henri IV

Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d'autres voix que celle de la raison.
Primo Levi

Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d’individus atomisés et isolés.
Hannah Harendt

Un religieux croit que son dieu le protège.
Un fanatique se croit obligé de protéger son dieu.

Anonyme

Nous avons un projet dans lequel ils ont leur place.
Ils ont un projet dans lequel nous n'en avons aucune.

Chokri Belaïd

We shall never surrender, never, never!
Ne jamais se rendre, jamais, jamais !
Winston Churchill

Il est grand temps de rallumer les étoiles.
Guillaume Apollinaire.

Humainement votre

Références et compléments
- Hannah Arendt (1906 - 1975) philosophe allemande d'origine juive, naturalisée américaine.
Une grande partie de son œuvre est consacrée au totalitarisme et à la "banalité du mal", suite à son expérience personnelle des persécutions nazies et à ses reportages au procès d'Adolf Eichmann.

- André Chamson (1900 - 1983) écrivain, conservateur de musée et résistant français.
Protestant engagé, il prit plusieurs fois la parole lors de l'Assemblée annuelle du Désert dans les Cévennes. La citation est issue d'un de ces discours.

- Averroès ou Ibn Rochd (1126 - 1198) philosophe, juriste, médecin et mathématicien andalou né à Cordoue.
Son ouverture d'esprit et sa modernité déplaisaient aux autorités politiques et religieuses musulmanes de l'époque, qui l'exilèrent comme hérétique et ordonnèrent que ses livres soient brûlés.
Commentateur éclairé d'Aristote, il est parfois vu comme un des pères de la pensée laïque moderne.

- Henri IV, né Henri de Bourbon (1553 - 1610) roi de France.
Initialement protestant, devenu catholique pour monter sur le trône de France, il mît fin aux guerres de religion en promulguant en 1598 une législation de tolérance très moderne dans son essence, l'édit de Nantes (voir sur ce point la chronique sur la laïcité en France)..

- Primo Levi (1919 - 1987) écrivain italien et un des plus célèbres survivants de la Shoah.
Juif italien de naissance, chimiste de formation, il devint écrivain afin de transmettre et expliciter sa tragique expérience dans le camp de d'extermination d'Auschwitz.
Son ouvrage le plus marquant est "Se questo è un uomo / Si c'est un homme".

- Chokri Belaïd (1964 - 2013) avocat et homme politique tunisien, lâchement assassiné par des djihadistes.

- Winston Churchill (1874 - 1965) homme politique britannique.
Premier ministre de 1940 à 1945, il mena la lutte de la Grande Bretagne contre les dictatures allemandes, italiennes et japonaises.
La citation date de juin 1940, juste après la demande d'armistice de la France auprès de l'Allemagne nazie.

- Guillaume Apollinaire (1880 - 1918) poète français d'origine polonaise et italienne, décédé des suites d'une blessure contractée au combat lors de la première guerre mondiale.

- Photo prise par l'auteur à Paris rue Nicolas Appert devant Charlie Hebdo le 7 février 2015

- Mes remerciements à Afef qui m'a signalé plusieurs des citations.

- Les notices biographiques ont été réalisées avec l'aide toujours précieuse de Wikipedia.

vendredi 26 juin 2015

Attentats en Tunisie et en France : les mots manquent

Après les attentats de Saint Quentin Fallavier et de Port El Kantaoui survenus ce matin, les mots manquent.

Les mots manquent pour dénoncer le comportement abject de ces touristes qui préfèrent se dorer au soleil plutôt que de se confire en dévotion.

Les mots manquent pour fustiger ces salariés qui, au lieu de louer les bontés du Seigneur et les exploits des saigneurs, préfèrent gagner leur vie en produisant des gaz industriels.

Les mots manquent pour stigmatiser ces personnes qui osent aller à l'étranger durant leur temps libre.

Les mots manquent pour déplorer ces soit-disant démocrates qui préfèrent régler leurs différents par les débats, les urnes et les prétoires quand une bonne rafale ou un coup de sabre peuvent suffire.

Les mots manquent pour vouer aux gémonies ces pompiers qui, non contents d'avoir à éteindre un incendie, ont scandaleusement outrepassé leur mission en mettant le grappin sur un djihadiste au meilleur de sa forme.

Les mots manquent pour saluer une décapitation réalisée dans les règles de l'art.

Les mots manquent pour valoriser ce magnifique tireur d'élite qui, avec une arme automatique de guerre, a su dégommer des cibles difficiles à atteindre car allongées immobiles sur le sable.


Les mots manquent surtout pour exprimer notre tristesse vis à vis des victimes et notre soutien à leurs proches.

Les mots manquent encore pour dire que ces actes barbares nous touchent mais ne nous ferons pas changer.

Les mots manquent enfin pour affirmer, haut et fort, que la liberté de pensée et l’humour sont des armes non létales mais beaucoup plus radicales, dans la durée, que celles des terroristes.

No pasaran

mercredi 18 mars 2015

Nouveau plaidoyer pour la Tunisie de toujours

Une fois de plus, une fois de trop, ma patrie de coeur, la Tunisie, est endeuillée par un attentat terroriste.
Au moment où j'écris ces lignes, au moins 19 morts sont à déplorer.
Depuis 2012, j'ai le sentiment de bégayer et de réécrire plusieurs fois la même chronique.

Bégayer c'est exprimer, une fois de plus, une fois de trop, compassion et condoléances pour les victimes et leurs familles.

Bégayer, c'est souligner, une fois de plus, une fois de trop, le vide abyssal de la pensée des terroristes.
Tirer lâchement sur des personnes sans défense, dans un lieu triplement symbolique - ancien palais beylical, siège du parlement démocratiquement élu et musée national - démontre l'incapacité pathologique des barbares à poil long à construire une argumentation.

Bégayer, c'est relever, une fois de plus, une fois de trop,  qu'en plus des 19 victimes et de la quarantaine de blessés par balles, il y a aussi 12 millions de blessés par ricochet.
Qu'un petit pays - la Tunisie de toujours - réussisse tant bien que mal son développement économique et sa transition démocratique, qu'il soit fier de ses racines diverses et, surtout, qu'il continue de cultiver, envers et contre tout, son sens de l'accueil est probablement insupportable quand on a le front bas et les idées courtes.

Bégayer, c'est rappeler, une fois de plus, une fois de trop, que l'immense majorité des tunisiens que j'ai plaisir, et même fierté, à fréquenter depuis plus de 35 ans n'ont rien en commun avec les assaillants du Bardo.
Ces tristes événements ne doivent pas nous conduire à modifier notre point de vue et nos dispositions vis à vis de la Tunisie. Le faire serait procurer une victoire trop facile aux assassins du musée.

Bégayer, c'est affirmer, une fois de plus, mais pas une fois de trop, que des brutes sanguinaires peuvent nous heurter et nous toucher mais, que malgré notre tristesse et leurs sinistres efforts, ils ne réussiront pas à nous faire changer d'avis et de valeurs.

Plus que jamais tunisiquement votre !

#JesuisTunis
#JesuisCharlie
Tahia Tounes !
No pasaran



Références et compléments
Voir aussi :
- mon premier plaidoyer de 2012 pour la Tunisie de toujours
- "Ich bin ein Tunisier" de 2013

dimanche 8 février 2015

Un mois après, Ahmed et Charlie toujours vivants dans nos cœurs !

Un mois après les attentats qui ont ensanglanté Paris, quelques photos prises sur les lieux de ces crimes haineux.
Les gestes et les images sont parfois aussi forts que les mots.








#JesuisAhmed
#JesuisCharlie
#Jesuistouteslesvictimes

No pasaran




Tristement votre

Références et compléments
- Photos prises les 7 et 8 février 2015, rue Nicolas Appert et boulevard Richard Lenoir à Paris. La série complète peut être visionnée en suivant ce lien.
- Voir aussi les autres chroniques #JesuisCharlie

mardi 3 février 2015

Enième tragique bégaiement - Voltaire plus que jamais d'actualité

Une citation extraite du traité sur la tolérance de Voltaire, en ce soir de barbarie et de fanatisme renouvelés.
Le droit de l'intolérance est donc absurde et barbare. C'est le droit des tigres. Il est bien plus horrible, car les tigres ne se déchirent que pour manger. Nous nous sommes exterminés pour des paragraphes ...
#IamMuath
#JesuisCharlie

No pasaran

Tristement votre

Références et compléments
- Si vous souhaitez lire le traité sur la tolérance de Voltaire, je vous propose de le télécharger au format électronique epub compatible avec la plupart des smartphones, tablettes et liseuses en cliquant sur ce lien.

samedi 10 janvier 2015

#JesuisCharlie - Ils ont tiré sur notre liberté de refuser et notre droit à la complexité

C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal.
Hannah Arendt


Depuis mercredi 7 janvier, nous avons été nombreux à dire et manifester que les assassins qui ont ensanglanté la France cette semaine avaient voulu abattre notre liberté d'expression.
Pouvoir dire, écrire et diffuser ce que bon nous semble, y compris les pires stupidités ou insignifiances, est au coeur des valeurs d'ouverture et de pluralisme.
Ce qui a été moins souligné, probablement à cause du deuil et de l'émotion, c'est que cette liberté de base a deux pendants tout aussi essentiels.

La liberté de refuser

Dans une société libre, comme chacun a le droit d'émettre ce qu'il souhaite, par voie de conséquence, chacun a aussi la possibilité de ne pas recevoir ce qui l'ennuie ou le désintéresse.
Très honnêtement, Charlie Hebdo, que j'avais lu dans ma jeunesse, ne me plaisait plus et, tout simplement, je ne le parcourais pas.
Je pourrais continuer la liste très longue des médias auxquels je suis hermétique.
De même, je pourrais énumérer toutes les innombrables pratiques culturelles, politiques, religieuses, sexuelles, sportives, professionnelles, linguistiques, culinaires et que sais-je encore qui me déplaisent et que j'ai banni de mon quotidien.
Il me faut aussi citer les quelques 66 millions français qui refusent obstinément de lire mes publications sur internet, sans parler des trop nombreux tunisiens, belges et autres francophones.
Ce tri permanent est, à bien y réfléchir, assez exigeant. Il suppose que chacun, consciemment et inconsciemment, se définisse, choisisse ce qu'il veut faire et donc décide de ce à quoi il renonce.
Je souhaite pouvoir déterminer seul si je lis ou ne lis pas Charlie Hebdo. Pas que quelqu'un d'autre, a fortiori armé, se substitue à mon libre arbitre.
Évidemment, penser par soi-même - c'est à dire être au sens étymologique un refuznik - est une abomination qui terrorise les terroristes et leurs mentors totalitaires.

Le droit à la complexité

Les tenants des totalitarismes, quels qu'ils soient, simplifient le monde selon une logique d'exclusion, A OU B, eux OU nous.
Une société de liberté est aussi une société de complexité pratiquant la logique inclusive, A ETET un peu de C ET pourquoi pas du D.
Je peux être français ET semi-auvergnat ET apprécier la nourriture épicée ET ne jamais mettre les pieds dans une église ET fréquenter une pagode ET abonné au gaz AINSI que les compétitions de badminton ET voter François Bayrou.
Alors que mon voisin est ouzbek ET britannique ET un tiers dauphinois ET carbure au saucisson à l'ail ET à l'eau bénite ET est adhérent à la Fédération des Pêcheurs à la Ligne de Gauche.
Cette possibilité et cette réalité de mosaïque, de kaléidoscope fait le sel de nos sociétés d'ouverture. La liste des victimes des tueurs illustre d'ailleurs tragiquement la diversité française.
Là aussi, la complexité oblige à se comporter et à penser par soi-même, l'acte le plus effrayant pour un simplificateur armé et autoproclamé.

Pour conclure, une citation de Chokri Belaïd, assassiné en Tunisie en 2013 par les mêmes balles que Charlie Hebdo et les autres victimes :
“Nous avons un projet dans lequel ils ont leur place. Ils ont un projet dans lequel nous n'en avons aucune.”

No pasaran
#JesuisCharlie
#Jesuistouteslesvictimessansdistinction

Tristement mais opiniâtrement votre


mercredi 7 janvier 2015

#JesuisCharlie - Encore un terrible bégaiement


Après janvier 2011, après un billet sur le Mali, après les assassinats de Chokri Belaïd et de Mohammed Brahmi, encore une triste chronique déclenchée par des actes délibérés de barbarie.

Aujourd'hui, à Paris, 12 personnes, dont des dessinateurs qui ont enchanté ma jeunesse et 2 policiers, ont été lâchement abattues. 8 autres ont été gravement blessées.

Les salopards qui ont tiré au lieu de croire que leur dieu les protège se sont probablement crus obligés de protéger leur dieu.

Quand des esprits étroits s'arrogent le droit de passer par les armes leurs semblables, ils signent tragiquement leur impuissance intellectuelle.
Une cause avec des arguments pertinents se défend avec des stylos, des claviers, des caméras et des porte-voix.
Le kalachnikov est la rhétorique des crétins, elle ne peut donc nous convaincre.

No pasaran
#JesuisCharlie

Tristement votre

mercredi 12 novembre 2014

Fragments d'actualité

L'actualité nous laisse souvent atterrés, perplexes mais aussi émerveillés.
Retour sur quelques événements récents.
  • Au Nigéria, un fanatique à poils longs n'a rien de trouvé de mieux pour rejoindre son dieu que de se faire sauter le caisson au milieu de la cour d'un lycée.
    Il a ainsi pu faire le voyage vers le ciel dans un bus scolaire.
     
  • On apprend que les deux plus belles têtes de gendre de la politique française - l'avant-dernier premier ministre et l'adjoint direct du président de la république - ont déjeuné ensemble.
    Selon leurs dires, leurs discussions n'auraient porté ni sur le chômage, ni sur la reprise économique, ni même sur les fanatiques de tous poils.
    Ils ont probablement parlé coiffure et mode.
     
  • Le 11 novembre, un aviateur à poils ras, désireux de renvoyer François Hollande en Corrèze, a perturbé une cérémonie d'hommage aux morts de toutes nationalités de la première guerre mondiale.
    Je me demande comment ses arrière-grands-pères auraient apprécié cette très pale imitation de Guynemer.
     
  • Des crânes d'œuf et des ingénieurs de 34 pays différents ont préparé durant dix ans un robot automatique apte à se poser sur une lointaine comète au nom ukrainien. Ils ont, de surcroît, attendu une décennie supplémentaire que leur engin rejoigne finalement sa cible et déclenche leur enthousiasme.
    La patience est l'art d’espérer !
Humainement votre

mercredi 24 septembre 2014

Göttingen / Maghreb - Chanter pour ne pas haïr

En cette sinistre soirée où une barbarie sauvage et publicisée est suivie, sur les réseaux sociaux, d'un déferlement de bêtise et de haine, me reviens une chanson écrite et composée par Barbara, en Allemagne, moins de 20 ans après la fin de la seconde guerre mondiale.
Je me suis permis de l'adapter à notre triste actualité.

Göttingen / Maghreb

Bien sûr, ce n'est pas la Seine,
Ce n'est pas le bois de Vincennes,
Mais c'est bien joli tout de même,
Le Maghreb, le Maghreb.

Pas de quais et pas de rengaines
Qui se lamentent et qui se traînent,
Mais l'amour y fleurit quand même,
Au Maghreb, au Maghreb.

Ils savent mieux que nous, je pense,
L'histoire de nos rois de France,
Mehdi, Habib, Mouna, Tarek,
Au Maghreb.

Et que personne ne s'offense,
Mais les contes de notre enfance,
"Il était une fois" commencent
Au Maghreb.

Bien sûr nous, nous avons la Seine
Et puis notre bois de Vincennes,
Mais Dieu que le jasmin est beau,
Au Maghreb, au Maghreb.

Nous, nous avons nos matins blêmes
Et l'âme grise de Verlaine,
Eux c'est la vitalité même,
Au Maghreb, au Maghreb.

Quand ils ne savent rien nous dire,
Ils restent là à nous sourire
Mais nous les comprenons quand même,
Les enfants bruns du Maghreb.

Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
Et que les autres me pardonnent,
Mais les enfants ce sont les mêmes,
A Paris ou au Maghreb.

Ô faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j´aime,
Au Maghreb, au Maghreb.

Et lorsque sonnerait l'alarme,
S'il fallait reprendre les armes,
Mon cœur verserait une larme
Pour le Maghreb, pour le Maghreb.

Mais c'est bien joli tout de même,
Le Maghreb, le Maghreb.

Et lorsque sonnerait l'alarme,
S'il fallait reprendre les armes,
Mon cœur verserait une larme
Pour le Maghreb, pour le Maghreb.

No pasaran

Germano-franco-maghrébiquement votre

Références et compléments
- La version originale de Göttingen chantée par Barbara en 1967

mardi 2 septembre 2014

3 questions d'actualité pour rafraîchir notre mémoire courte

Nul ne contestera tes droits
Tu pourras crier “vive le Roi !”
Sans intrigue,
Si l'envie te prend de changer
Tu pourras crier sans danger
“Vive la Ligue !”.
D'après Georges Brassens

Au cœur de l'Europe, et même désormais au sud de la Méditerranée, crise et désenchantement nous poussent à dédaigner la démocratie et ses jeux politiques.

Certes les organisations de nos sociétés sont très loin d’être parfaites. De nombreux ajustements seraient fort utiles, je m'en fait souvent l'écho au fil de ce blog.
Mais vouloir jeter notre bulletin de vote avec l'eau de notre bain est une attitude d'enfant gâté qui trouve sa soupe trop chaude et ses frites trop salées.

Pourtant, aujourd'hui 2 septembre 2014, comme trop de jours ces derniers temps, l'actualité immédiate nous interpelle sur la valeur de notre système.
  • Pour former un nouvel état, préférons-nous la méthode éclatante de Poutine et de ses lascars militaires dans l'est de l’Ukraine ou bien le terne référendum prévu en Écosse sous quinzaine ?
     
  • Pour rendre inopérantes des options politiques, préférons-nous le fracassant tir au pistolet sur député, comme en Tunisie, ou bien le traditionnel passage par l'isoloir ?
     
  • Pour promouvoir idées ou  croyances, préférons-nous terroriser avec entrain des populations civiles, à l'instar des barbus noirs d’Irak et Syrie, ou bien jauger tranquillement des points de vue contradictoires sur Facebook ou dans des journaux ?
     
No pasaran

Démocratiquement votre

Références et compléments
- Voir aussi les trois chroniques
. L'islamisme ne vient pas du sous-développement
. Éloge de la Sainte Guerre
. Bosnie, Bâmiyân, Tombouctou … Chronique de la barbarie et de l'espoir

- L'exergue est un extrait légèrement adapté de la chanson "Oncle Archibald" de Georges Brassens.
  

dimanche 17 août 2014

La route, l'autre terrorisme en Tunisie

Depuis 25 ans, je circule en voiture en Tunisie.
Si le pays du jasmin n'a jamais été un modèle d'organisation automobile, ces dernières années, les routes sont passées de folkloriques à inquiétantes.

Effet de l'élévation du niveau de vie, le parc automobile tunisien a plus que triplé en un quart de siècle.
Malheureusement, l'hécatombe routière a augmenté encore plus et atteint 4 morts journaliers, 1 500 par an.
En 8 jours seulement, les victimes de la circulation dépassent celles des sinistres salafistes du mont Chaambi.

Ramené à un nombre équivalent de véhicules, ce triste score est 10 fois plus élevé qu'en France.
Si les habitants de l'Hexagone conduisaient comme ceux du l'antique Carthage, 40 000, et non 4 000, décès routiers seraient annuellement à déplorer au pays de Louis Renault.

Il n'y a aucune fatalité dans cette épidémie.
De trop nombreux conducteurs tunisiens - véritables kamikazes routiers - ont décidé de terroriser leurs concitoyens par la pratique délibérée de l'homicide et des blessures volontaires.
La prudence la plus élémentaire - ne parlons pas du code de la route - est méprisée par une large fraction des automobilistes. Vitesses excessives, dépassements sans visibilité, non respect des distances de sécurité et positionnements approximatifs sur la route sont monnaie courante.

Bien évidemment, le terroriste du volant ainsi que ses passagers ont leur petite fierté.
Ils ne consentent qu'exceptionnellement à boucler leur ceinture de sécurité ou à se couvrir d'un casque. Ces accessoires futiles sont juste bons pour les pleutres.

La brutalité automobile est majoritairement acceptée et n'est l'objet d'aucune réelle réprobation sociale.
Les forces de l'ordre - peu motivées pour lutter contre la guérilla routière - ne font même pas semblant de vouloir endiguer le phénomène. Elles pourraient y perdre le peu de popularité qu'il leur reste.
Les policiers et gardes nationaux, postés de façon statique au bord des routes, aux mêmes points depuis plusieurs décennies, regardent, blasés, passer le flot des véhicules.
Tout automobiliste qui consent à rouler au pas à la vue d'une casquette, est de facto autorisé à écraser le champignon partout ailleurs.

Cette barbarie intentionnelle, fruit de l'ignorance et de l'irresponsabilité, est délétère.
Cet été, j'ai été le témoin d'un accident à chaque aller-retour effectué entre Kelibia et Tunis (200 km).
À ce rythme, chaque famille tunisienne aura le sombre privilège de compter au moins un martyr dans ses rangs.
Jusqu'à quand la société supportera ce massacre sans réagir ?

Tuniso-tristement votre

Références et compléments
- La Tunisie, comme n’importe quel pays, ne possède pas que des cotés sombres, loin de là.
Pour contrebalancer cette chronique négative, je suggère la lecture du billet "Petit rayon de soleil en Tunisie".

- D'après Wikipedia, les barbares à poil long retranchés dans le mont Chaambi seraient, à ce jour, responsables de 33 morts parmi les civils et les forces de sécurité.

vendredi 8 août 2014

Éloge de la Sainte Guerre

Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer.
Beaumarchais

Résister, c'est d'abord ne pas s'arrêter à la persécution, ni à la calomnie, ni à l'injure. C'est rester semblable à ce qu'on est jusque dans la défaite.
André Chamson

Le seul moyen de lutte qui nous reste, pour refuser l'arbitraire et la barbarie, est de ne pas renoncer à notre éducation.
Yasmina Khadra

Vaillants Djihadistes à poil long de Tunisie, de Libye, d'Irak et d'ailleurs ;
valeureux Combattants de la Juste Cause ;
chers amis.


Au risque de surprendre les (in)fidèles lecteurs de ce blog, j'annonce haut et fort que je soutiens pleinement votre action.

En effet, notre planète est devenue trop complexe.
Trop d'ethnies, trop de religions, trop d'opinions différentes, trop de langues, trop d'orientations sexuelles, trop de projets politiques, trop d'artistes, trop de cultures, trop de métissage, trop de femmes, trop de musiques, trop d'alcools, bref beaucoup trop de diversités.

La seule manière de surmonter cette abjecte pagaille entropique est de mettre tout le monde, une bonne fois - une bonne foi ? - pour toutes, dans une seule et unique case, soumise à une seule Loi et à un seul Chef inspiré.

Depuis les disparitions prématurées d'Adolf Hitler, Joseph Staline, Mao Zedong et Pol Pot, vous seuls avez eu le courage et la force de reprendre ce vaste et indispensable chantier.

Malheureusement, quelques esprits forts s'offusquent de vos méthodes qu'ils trouvent expéditives et de votre consensus, soit-disant sanguinaire.
En attendant leur prochaine mise au pas, il est aisé de rétorquer à ces belles âmes portées à la sensiblerie les sages paroles de vos illustres prédécesseurs lors du sac de Béziers "Tuez les tous ! Dieu reconnaîtra les siens !"
Un tel principe, frappé au coin du bon sens, évite tout risque d'erreur judiciaire ou théologique.

Par contre, à mon humble avis, vos pratiques manquent encore un peu de pureté purificatrice et gagneraient à respecter encore plus scrupuleusement les principes que vous défendez hardiment.

Je vous suggère, dans un souci d'exemplarité, d'abandonner le Kalachnikov et le RPG-7.
Ces deux armes sont, avec le Spoutnik, les seules réussites du système soviétique, quintessence du marxisme athée.
Pour remplir les cimetières, rien ne vaut le cimeterre !

Dans le domaine destructif, la dynamite n'est pas conseillée.
Il s'agit d'une invention démoniaque d'Alfred Nobel, infâme protestant cosmopolite, qui ne trouva rien de mieux que de consacrer sa fortune à encourager et récompenser l'impérialisme occidental décadent par l'entremise de prix annuels.
Pour pulvériser mausolées et églises, rien ne vaut de bonnes vieilles pioches !

De même, je vous enjoint à ne plus utiliser de pickups Toyota ou Mitsubishi.
Ces véhicules sont les fleurons de l'industrie du Japon, pays où la religion principale est le Shintô, croyance impie, simultanément animiste, polythéiste et sans perspective d'un Au Delà.
Pour mener une Croisade, rien ne vaut le cheval !

Il vous faudrait aussi cesser toute communication par ondes radio.
Cette technique hérétique a été mise au point par Guglielmo Marconi. Ce matérialiste suppôt de Satan concentrait toutes les tares : métis irlando-italien, héritier d'une fabrique de whisky, triplement chrétien puisque à la fois catholique, anglican et propagandiste du pape.
Pour rendre les masses dociles, rien ne vaut une bonne terreur à la Robespierre !

En échange de mon soutien public et de mes conseils doctrinaux, je vous demanderai toutefois d'épargner l'île d'Elbe où j'envisage de déménager très prochainement mes pénates.
Je pourrais, depuis cette position privilégiée, assister, aux premières loges et sans trop de risques, à votre nettoyage en règle du bassin méditerranéen. Je me délecte par avance de votre Marche sur Rome et de votre prise du Vatican.

Depuis ce refuge napoléonien, j'escompte transformer ce blog en un panégyrique entièrement dédié à votre gloire et à votre zèle iconoclaste.
Vous pourrez même donner mes chroniques à lire à vos prisonniers afin d'adoucir quelque peu leurs derniers instants.
Ainsi, vous obtiendrez, à peu de frais, grâce à ma propagande, un vernis humaniste du meilleur effet sur la myopie européenne, américaine et chinoise vis-à-vis des bailleurs de fonds qui tirent vos ficelles.

No pasaran !

Tragiquement votre

Post Scriptum
La croisade contre les Albigeois massacra en 1209 une bonne partie de la population de la ville de Béziers au prétexte qu'elle était fidèle à l'hérésie cathare.
La célèbre phrase "Tuez les tous ! Dieu reconnaîtra les siens !", attribuée au légat du pape Arnaud Amaury, n'a probablement jamais été prononcée.
Elle est toutefois représentative de l'incontestable esprit sportif qui animait les leaders de ce corps expéditionnaire.
Je me plais à relever ça ou de dire que, désormais, le cathare (et non plus les cathares) serait passé du côté obscur du glaive.
[toutes mes excuses pour ces phonétiques jeux de mots laids]

Références et compléments
- Voir aussi, sur ce thème malheureusement peu épuisable, les chroniques :
. "L'islamisme ne vient pas du sous-développement"
"Barbus des ténèbres ou barbus du boson ?"
"Djihadistes ou djiha-schiste ?"
"Bosnie, Bâmiyân, Tombouctou ... - Chronique de la barbarie"
. "Bras croisés ou salut nazi ? - Le courage muet d'August Landmesser, seul, bras croisés, au milieu de la foule saluant Hitler"

- Les éléments biographiques de Guglielmo Marconi sont strictement exacts comme l'atteste l'article Wikipedia le concernant. Il fut notamment le premier à réaliser une transmission radiophonique d'un discours du pape.

- Merci à A. pour la belle citation d'André Chamson.