Daech nous sidère par sa barbarie, aussi bien au Moyen Orient que loin de sa base. Nous peinons à comprendre les ressorts de cette cruauté, ne serait-ce que pour mieux la combattre.
Pourtant des bouffées délirantes simultanément religieuses et totalitaires sont déjà survenues dans le passé.
Ainsi, à la renaissance, l'Europe, alors exclusivement chrétienne, a connu deux théocraties aux accents contemporains.
Jugez sur pièces.
Magnanime, le souverain français décide que les florentins doivent se gouverner eux-mêmes. Il confie le pouvoir à un moine dominicain exalté et prophétique, Jérôme Savonarole / Girolamo Savonarola.
Depuis de nombreuses années, ce religieux ascétique s'opposait aux Médicis et à la hiérarchie catholique qu'il jugeait dépravés et corrompus.
Savonarole - appuyé par la foule galvanisée par ses sermons - met en place un Grand Conseil pour administrer la ville.
Les premières mesures de cette sorte de soviet sont plutôt sympathiques.
L'impôt est modifié pour être plus équitable et un embryon de sécurité sociale est établi pour aider les plus pauvres.
De surcroît, la justice n'est plus autorisée à recourir à la torture.
Toutefois, revers de la médaille pieuse, une dictature religieuse est instaurée.
Jésus Christ est intronisé roi de Florence et chaque habitant est tenu de respecter les enseignements de la bible, en public et en privé.
Crédit et jeux sont illico interdits, les tavernes mettent la clef sous la porte et l'homosexualité devient punie de mort immédiate.
Les jeunes sont organisés en escouades vêtues de robes blanches. Ainsi affublés, ils parcourent les rues pour inciter par la force les florentins à la charité volontaire.
Une milice assure le maintien de cet ordre religieux rigoriste. Elle entre à toute heure dans les domiciles pour débusquer les conduites immorales qui sont sanctionnées sur le champ et sans appel.
Le jour de mardi gras 1497, dans une ultime fuite en avant, Savonarole, suivi par une partie de la population, organise le « bûcher des vanités » (« falò delle vanità »).
Les florentins - bon gré, mal gré - brûlent les objets suscitant le péché de vanité : cosmétiques, miroirs, vêtements de fête, bijoux, tapisseries, instruments de musique ...
Livres et images sont particulièrement visés. Les oeuvres licencieuses et immorales - c'est à dire non explicitement religieuses ou comportant un soupçon de nudité - sont purifiées par les flammes.
Nombres de manuscrits anciens sont réduits en cendres. Des vers d’Ovide, de Dante et de Boccace finissent en fumée.
Sandro Botticelli - peintre inspiré de la naissance de Vénus et pourtant fervent supporter de Savonarole - aurait amené lui-même plusieurs de ses tableaux d’inspiration mythologique au brasier.
Peu après ce festival de l'autodafé, la jeunesse florentine se révolte et interrompt un sermon du moine purificateur.
Les tripots rouvrent et la vie quotidienne, petit à petit, retrouve son cours habituel.
Sentant le vent tourner, le pape Alexandre VI, jusqu'alors en retrait, se résout à excommunier Savonarole qui est, en 1498, arrêté, torturé et brulé en place publique.
En 1531, un prédicateur « réformé » luthérien très actif, Bernt Rothmann, arrive à Münster, convertit à tour de bras et voue à l’archevêque Franz von Waldeck aux gémonies.
Le combat idéologique est aisé car le prélat catholique, avec ses 8 enfants et son train de vie opulent, n’est pas un modèle de vertu et de tempérance.
Emporté par son élan, Bernt Rothmann finit par considérer trop timorées les thèses de Martin Luther.
En 1533, il se tourne vers l’anabaptisme - christianisme très radical apparu peu avant en Suisse - dont les disciples veulent suivre la bible à la lettre et croient à l’imminence de la parousie, c’est à dire du retour définitif et triomphant du Christ.
Cette dérive sectaire attire en Westphalie de nombreux anabaptistes allemands et néerlandais que catholiques et luthériens s'accordent à persécuter.
Début 1534, deux de leurs leaders, les hollandais Jan Matthijs et Jan van Leiden rejoignent Münster, soulèvent la foule, prennent le contrôle de la cité et chassent les autorités mais aussi une fraction des habitants.
Les deux Jan sont persuadés que Münster est la « nouvelle Jérusalem » décrite dans l'apocalypse de Saint Jean.
À partir de cette place forte, ils veulent conquérir et convertir le reste du monde dans le peu de temps qui reste avant que sa fin advienne.
Pour faire face à l'urgence - le come-back de Jésus est programmé le 5 avril 1534 - ils rebaptisent promptement un millier d'adultes et répriment les réfractaires.
Ils en profitent aussi pour bricoler un prototype de communisme en abolissant la monnaie et la propriété privée.
Soucieux de tout partager mais néanmoins pragmatiques, comme Münster abrite plus de femmes que d’hommes suite aux départs forcés de catholiques, les deux prophètes rendent la polygamie non seulement légale, mais obligatoire.
Montrant l’exemple, Jan van Leyden s’octroie pas moins de 16 épouses, dont une qu’il fait décapiter pour refus d’obéissance.
Les anabaptistes doivent aussi faire face à des préoccupations plus terre à terre.
L’archevêque Franz von Waldeck qui n’apprécie guère d’être privé de ses possessions en ce bas monde, recrute des mercenaires qui assiègent la cité.
Jan Matthijs est convaincu d’être le second Gédéon de la bible. Pour briser l'encerclement de la ville, il effectue, pile au moment où le Christ doit réapparaitre, une sortie avec une trentaine d’hommes non armés.
Le renfort divin ayant loupé le rendez-vous, cette petite troupe est massacrée.
Ce revers militaire et théologique ne décourage pas les assiégés et accentue leur radicalisme.
Jan van Leiden - guidé par des « visions célestes » et successeur autoproclamé du David biblique - administre la ville, ses âmes et leur défense d’une main de fer.
En dépit des privations qui se transforment en famine, les anabaptistes résistent avec acharnement et liquident ceux qui ne partagent leur enthousiasme apocalyptique.
Après un an et demi de siège, Münster finit par être reprise par les soldats de l’archevêque secondés par des princes allemands désireux de limiter la contagion révolutionnaire.
Bernt Rothmann meurt lors des derniers combats. Jan van Leyden et deux de ses lieutenants sont capturés et expédiés ad patres à l’issue d’un supplice public.
Pour marquer les esprits, leurs cadavres sont exhibés en haut d’un clocher.
Nombre de protestants, de tendance luthérienne mais aussi calviniste, considèrent Savonarole comme un précurseur et même un martyre de leur réforme religieuse.
Sa statue voisine celle de douze autres figures protestantes qui constituent le très officiel monument à la mémoire de Martin Luther à Worms.
Les catholiques ne sont pas en reste.
Plusieurs personnalités de cette église ont, au fil du temps, conservé, publié et diffusé la pensée du religieux au profil en lame de couteau.
En 1996, son ordre monastique, les dominicains, a même officiellement demandé sa béatification.
Les anabaptistes ont perduré après leur écrasement à Münster.
Si presque tous ont abandonné la violence, leur histoire tortueuse est celle de multiples groupes repliés sur eux mêmes et en conflits théologiques permanents.
Une de ces branches, après un séjour en Alsace, a émigré en Amérique du Nord vers 1730 où elle vit depuis en autarcie en fonction de leur règle « tu ne te conformeras pas au monde qui t’entoure ».
Nous les connaissons sous l’appellation « amish » dérivée du nom de leur fondateur, le suisse Jakob Amman.
Bon an, mal an, les anabaptistes de Münster, leur révolte et leurs leaders suscitent toujours des sympathies dans la très diverse galaxie protestante.
Plus étonnant, la rébellion de Münster a aussi été célébrée par la très communiste, très athée et désormais très défunte République Démocratique Allemande.
Cette révérence envers une théocratie persiste dans une part de la gauche radicale.
Gommant les aspects religieux et interprétant la polygamie comme une rupture du carcan sexuel traditionnel, une lecture marxisante voit dans les évènements de 1534 / 1535 le soulèvement du peuple opprimé contre ses possédants, d’inspiration prolétaire et même libertaire.
Ainsi, la regrettée Marguerite Yourcenar, dans son roman « l’oeuvre au noir », a projeté l’image d’un groupe de sympathiques idéalistes pratiquant l’amour libre et réprimés sans pitié par le conservatisme des puissants.
Dans le récit ci-dessus, il suffit de remplacer Florence par Racca, Münster par Mossoul et bible par coran pour décrire la barbarie du prétendu état islamique.
Plus troublant encore, la renaissance a été le siège de multiples mutations se nourrissant les unes les autres.
Citons en vrac : invention de l’imprimerie, début d’amélioration des rendements agricoles, invention de la comptabilité et de la banque, naissance d’une proto-industrie, croissance urbaine, amélioration ténue mais réelle des transports, explorations maritimes lointaines, prémisses du capitalisme, bouillonnements culturels mais aussi religieux …
Comment ne pas faire le lien avec notre époque agitée ?
Historiquement votre
Références et compléments
Voir aussi la chronique « la mondialisation ne date pas de la dernière mousson » qui relate l’expansion maritime mondiale du Portugal sensiblement à la même époque.
Articles Wikipedia pour aller plus loin
L'article dans la revue en ligne "Clio - Femmes, Genre, Histoire" de Catherine Dejeumont "la réforme du mariage dans la communauté anabaptiste de Münster : quelle utopie ?" m'a fait connaître les liens entre la rébellion de Münster et la gauche radicale.
Le demande de béatification de Savonarole par l'ordre monastique des dominicains est référencée à plusieurs reprises, notamment dans cette note du site Regesta Imperii.
Crédits images
Pourtant des bouffées délirantes simultanément religieuses et totalitaires sont déjà survenues dans le passé.
Ainsi, à la renaissance, l'Europe, alors exclusivement chrétienne, a connu deux théocraties aux accents contemporains.
Jugez sur pièces.
Saison 1- Épisode 1 - Florence / Italie - 1494 / 1498
En 1494, Florence - ville des Médicis et coeur de la renaissance italienne - est conquise par les troupes du roi de France Charles VIII.Magnanime, le souverain français décide que les florentins doivent se gouverner eux-mêmes. Il confie le pouvoir à un moine dominicain exalté et prophétique, Jérôme Savonarole / Girolamo Savonarola.
Depuis de nombreuses années, ce religieux ascétique s'opposait aux Médicis et à la hiérarchie catholique qu'il jugeait dépravés et corrompus.
Savonarole - appuyé par la foule galvanisée par ses sermons - met en place un Grand Conseil pour administrer la ville.
Les premières mesures de cette sorte de soviet sont plutôt sympathiques.
L'impôt est modifié pour être plus équitable et un embryon de sécurité sociale est établi pour aider les plus pauvres.
De surcroît, la justice n'est plus autorisée à recourir à la torture.
Jérôme Savonarole par Fra Bartolomeo
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Toutefois, revers de la médaille pieuse, une dictature religieuse est instaurée.
Jésus Christ est intronisé roi de Florence et chaque habitant est tenu de respecter les enseignements de la bible, en public et en privé.
Crédit et jeux sont illico interdits, les tavernes mettent la clef sous la porte et l'homosexualité devient punie de mort immédiate.
Les jeunes sont organisés en escouades vêtues de robes blanches. Ainsi affublés, ils parcourent les rues pour inciter par la force les florentins à la charité volontaire.
Une milice assure le maintien de cet ordre religieux rigoriste. Elle entre à toute heure dans les domiciles pour débusquer les conduites immorales qui sont sanctionnées sur le champ et sans appel.
Le jour de mardi gras 1497, dans une ultime fuite en avant, Savonarole, suivi par une partie de la population, organise le « bûcher des vanités » (« falò delle vanità »).
Les florentins - bon gré, mal gré - brûlent les objets suscitant le péché de vanité : cosmétiques, miroirs, vêtements de fête, bijoux, tapisseries, instruments de musique ...
Livres et images sont particulièrement visés. Les oeuvres licencieuses et immorales - c'est à dire non explicitement religieuses ou comportant un soupçon de nudité - sont purifiées par les flammes.
Nombres de manuscrits anciens sont réduits en cendres. Des vers d’Ovide, de Dante et de Boccace finissent en fumée.
Sandro Botticelli - peintre inspiré de la naissance de Vénus et pourtant fervent supporter de Savonarole - aurait amené lui-même plusieurs de ses tableaux d’inspiration mythologique au brasier.
Peu après ce festival de l'autodafé, la jeunesse florentine se révolte et interrompt un sermon du moine purificateur.
Les tripots rouvrent et la vie quotidienne, petit à petit, retrouve son cours habituel.
Sentant le vent tourner, le pape Alexandre VI, jusqu'alors en retrait, se résout à excommunier Savonarole qui est, en 1498, arrêté, torturé et brulé en place publique.
Saison 1 - Épisode 2 - Münster / Allemagne - 1534 / 1535
Dans les années 1530, la région de Westphalie, est, comme presque toute l’Allemagne, en proie aux turbulences religieuses entre catholiques et récents convertis à ce qu’on n’appelle pas encore le protestantisme.En 1531, un prédicateur « réformé » luthérien très actif, Bernt Rothmann, arrive à Münster, convertit à tour de bras et voue à l’archevêque Franz von Waldeck aux gémonies.
Le combat idéologique est aisé car le prélat catholique, avec ses 8 enfants et son train de vie opulent, n’est pas un modèle de vertu et de tempérance.
Emporté par son élan, Bernt Rothmann finit par considérer trop timorées les thèses de Martin Luther.
En 1533, il se tourne vers l’anabaptisme - christianisme très radical apparu peu avant en Suisse - dont les disciples veulent suivre la bible à la lettre et croient à l’imminence de la parousie, c’est à dire du retour définitif et triomphant du Christ.
Cette dérive sectaire attire en Westphalie de nombreux anabaptistes allemands et néerlandais que catholiques et luthériens s'accordent à persécuter.
Début 1534, deux de leurs leaders, les hollandais Jan Matthijs et Jan van Leiden rejoignent Münster, soulèvent la foule, prennent le contrôle de la cité et chassent les autorités mais aussi une fraction des habitants.
Jan van Leiden - Gravure réalisée en prison quelques jours avant son exécution
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Les deux Jan sont persuadés que Münster est la « nouvelle Jérusalem » décrite dans l'apocalypse de Saint Jean.
À partir de cette place forte, ils veulent conquérir et convertir le reste du monde dans le peu de temps qui reste avant que sa fin advienne.
Pour faire face à l'urgence - le come-back de Jésus est programmé le 5 avril 1534 - ils rebaptisent promptement un millier d'adultes et répriment les réfractaires.
Ils en profitent aussi pour bricoler un prototype de communisme en abolissant la monnaie et la propriété privée.
Soucieux de tout partager mais néanmoins pragmatiques, comme Münster abrite plus de femmes que d’hommes suite aux départs forcés de catholiques, les deux prophètes rendent la polygamie non seulement légale, mais obligatoire.
Montrant l’exemple, Jan van Leyden s’octroie pas moins de 16 épouses, dont une qu’il fait décapiter pour refus d’obéissance.
Les anabaptistes doivent aussi faire face à des préoccupations plus terre à terre.
L’archevêque Franz von Waldeck qui n’apprécie guère d’être privé de ses possessions en ce bas monde, recrute des mercenaires qui assiègent la cité.
Jan Matthijs est convaincu d’être le second Gédéon de la bible. Pour briser l'encerclement de la ville, il effectue, pile au moment où le Christ doit réapparaitre, une sortie avec une trentaine d’hommes non armés.
Le renfort divin ayant loupé le rendez-vous, cette petite troupe est massacrée.
Ce revers militaire et théologique ne décourage pas les assiégés et accentue leur radicalisme.
Jan van Leiden - guidé par des « visions célestes » et successeur autoproclamé du David biblique - administre la ville, ses âmes et leur défense d’une main de fer.
En dépit des privations qui se transforment en famine, les anabaptistes résistent avec acharnement et liquident ceux qui ne partagent leur enthousiasme apocalyptique.
Après un an et demi de siège, Münster finit par être reprise par les soldats de l’archevêque secondés par des princes allemands désireux de limiter la contagion révolutionnaire.
Bernt Rothmann meurt lors des derniers combats. Jan van Leyden et deux de ses lieutenants sont capturés et expédiés ad patres à l’issue d’un supplice public.
Pour marquer les esprits, leurs cadavres sont exhibés en haut d’un clocher.
Saison 2 : vivaces nostalgies
Malgré un recul de cinq siècles, ces épisodes théocratiques au coeur de l’Europe bénéficient toujours d’une aura positive chez moult personnes.Nombre de protestants, de tendance luthérienne mais aussi calviniste, considèrent Savonarole comme un précurseur et même un martyre de leur réforme religieuse.
Sa statue voisine celle de douze autres figures protestantes qui constituent le très officiel monument à la mémoire de Martin Luther à Worms.
Les catholiques ne sont pas en reste.
Plusieurs personnalités de cette église ont, au fil du temps, conservé, publié et diffusé la pensée du religieux au profil en lame de couteau.
En 1996, son ordre monastique, les dominicains, a même officiellement demandé sa béatification.
Statue de Savonarole du monument à la mémoire de Martin Luther et de la réforme protestante à Worms
|
Les anabaptistes ont perduré après leur écrasement à Münster.
Si presque tous ont abandonné la violence, leur histoire tortueuse est celle de multiples groupes repliés sur eux mêmes et en conflits théologiques permanents.
Une de ces branches, après un séjour en Alsace, a émigré en Amérique du Nord vers 1730 où elle vit depuis en autarcie en fonction de leur règle « tu ne te conformeras pas au monde qui t’entoure ».
Nous les connaissons sous l’appellation « amish » dérivée du nom de leur fondateur, le suisse Jakob Amman.
Bon an, mal an, les anabaptistes de Münster, leur révolte et leurs leaders suscitent toujours des sympathies dans la très diverse galaxie protestante.
Jan van Leiden baptisant une jeune fille - Tableau de Johann Bähr de 1840
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Plus étonnant, la rébellion de Münster a aussi été célébrée par la très communiste, très athée et désormais très défunte République Démocratique Allemande.
Cette révérence envers une théocratie persiste dans une part de la gauche radicale.
Gommant les aspects religieux et interprétant la polygamie comme une rupture du carcan sexuel traditionnel, une lecture marxisante voit dans les évènements de 1534 / 1535 le soulèvement du peuple opprimé contre ses possédants, d’inspiration prolétaire et même libertaire.
Ainsi, la regrettée Marguerite Yourcenar, dans son roman « l’oeuvre au noir », a projeté l’image d’un groupe de sympathiques idéalistes pratiquant l’amour libre et réprimés sans pitié par le conservatisme des puissants.
Saison 3 : fracassantes résonances
Les parallèles avec Daech abondent.Dans le récit ci-dessus, il suffit de remplacer Florence par Racca, Münster par Mossoul et bible par coran pour décrire la barbarie du prétendu état islamique.
Plus troublant encore, la renaissance a été le siège de multiples mutations se nourrissant les unes les autres.
Citons en vrac : invention de l’imprimerie, début d’amélioration des rendements agricoles, invention de la comptabilité et de la banque, naissance d’une proto-industrie, croissance urbaine, amélioration ténue mais réelle des transports, explorations maritimes lointaines, prémisses du capitalisme, bouillonnements culturels mais aussi religieux …
Comment ne pas faire le lien avec notre époque agitée ?
Historiquement votre
Références et compléments
Voir aussi la chronique « la mondialisation ne date pas de la dernière mousson » qui relate l’expansion maritime mondiale du Portugal sensiblement à la même époque.
Articles Wikipedia pour aller plus loin
- Théocratrie à Florence
- Jérôme Savonarole
- Bûcher des vanités
- Révolte de Münster
- Jan van Leyden / Jean de Leyde
- Anabaptisme
- Amish
- Martin Luther
- Réforme protestante
- Jean Calvin
- Monument à la mémoire de Martin Luther à Worms
- Roman "l'oeuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
L'article dans la revue en ligne "Clio - Femmes, Genre, Histoire" de Catherine Dejeumont "la réforme du mariage dans la communauté anabaptiste de Münster : quelle utopie ?" m'a fait connaître les liens entre la rébellion de Münster et la gauche radicale.
Le demande de béatification de Savonarole par l'ordre monastique des dominicains est référencée à plusieurs reprises, notamment dans cette note du site Regesta Imperii.
Crédits images
- Le portrait de Savonarole par Fra Bartolomeo appartient au Museo Nazionale di San Marco de Florence. Il a été trouvé sur Wikimedia Commons
- La photo de la statue de Savonarole du monument à la mémoire de Luther de Worms vient de la page "réforme" du site "la tour de Constance - histoire des huguenots en photos" de Gilles Despins.
- La photo des cages ayant servi à exposer les cadavres des meneurs de la révolte de Münster provient de Wikimedia Commons
- La gravure de Jan van Leiden est issue de Wikimedia Commons. Ce portrait est conservé par la Librairie du Congrès à Washington.
- Le tableau de Johann Bähr montrant Jan van Leiden baptisant une jeune fille est aussi venu de Wikimedia Commons. Il fait partie des collections du musée de beaux-arts de Münster.