La série de chroniques sur les finances de la France se poursuit.
Nous allons, dans ce billet, examiner le déficit et les dettes de l'état et des autres collectivités publiques, c'est à dire le déséquilibre entre les dépenses et les recettes passées précédemment en revue.
En 2012, comme sensiblement en 2011, en sus des grosso modo 900 milliards d'Euros d'impôts, taxes et autres prélèvements réputés obligatoires, la puissance publique française a réussi à garnir ses caisses d'une centaine de milliards supplémentaires de recettes diverses et mal définies.
Notre machine étatique reçoit donc annuellement autour de 1 000 milliards, environ 1 300 € par mois et par français.
Toutefois, dans le même temps, les dépenses de ces mêmes collectivités publiques excèdent les recettes et avoisinent 1 100 milliards, 1 400 € mensuels par personne.
Aussi, tous comptes faits, chaque mois, état, sécurité sociale, municipalités, départements et régions se liguent pour être à découvert - le vocable financier correct est déficit - de 100 € par français.
Lorsque la puissance publique récolte 10 €, elle se débrouille pour illico en dépenser presque 11 !
Les organismes publics creusent, chaque année, un trou de 100 milliards d'Euros que des emprunts, joliment nommés dettes publiques, comblent tant bien que mal.
A partir de fin novembre, impôts et cotisations ne suffisent plus à subvenir aux besoins de l'état. En décembre, l'ensemble des fonctionnaires, tous statut confondus, mais aussi les médecins, les infirmières ou les ambulanciers, dont la sécurité sociale assure l'essentiel des revenus, sont rémunérés exclusivement par des prêts.
Comme nous sommes collectivement à découvert chaque année depuis 1980, la dette des organismes publics n'a fait que s'alourdir avec les passages successifs à l'Elysée de François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Elle culmine désormais à 1 600 milliards d'Euros, c'est à dire une pile de billets de 20 € allant de Paris à Bombay. Au fil des ans, nos gouvernements ont gagé 25 000 € sur la tête de chacun d'entre nous.
Deux ans d'impôts et de taxes, c'est à dire deux ans de SMIC par personne, seraient nécessaires pour rembourser ce montant astronomique.
Les emprunts contractés par l'état et ses filiales ne sont malheureusement pas gratuits et conduisent à une spirale délétère. Les intérêts payés sur la dette publique atteignent 40 € mensuels par français, un gros tiers de notre déficit !
Si nos dépenses publiques ne retrouvent pas rapidement la voie de l'équilibre avec les recettes, la France entrera en situation d'hyper-endettement , à l'instar de la Grèce, de Chypre ou du Portugal.
Nous évoquons, dans la chronique suivante, les voies difficiles mais possibles qu'il nous faudrait parcourir pour éviter le sort funeste de nos voisins hellènes ou lusitaniens.
Déficitiquement votre
Références et compléments
- Cette chronique, sous une forme légèrement remaniée, fait désormais partie du recueil disponible en ligne "Humeurs Économiques".
- Voir aussi les trois autres volets de cette série de chroniques économiques :
. "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les dépenses publiques françaises"
. "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les impôts et les taxes en France"
. "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les pistes de sortie de crise"
- Les chiffres de cette chronique et des deux précédentes, que les spécialistes qualifient joliment de consolidés, ont été obtenus par recoupement et recalcul de données présentées dans divers documents officiels en provenance des ministères des finances et du budget, de l'INSEE, du parlement, de la sécurité sociale et de la cour des comptes.
Les valeurs ont été volontairement arrondies pour plus de lisibilité.
Nous allons, dans ce billet, examiner le déficit et les dettes de l'état et des autres collectivités publiques, c'est à dire le déséquilibre entre les dépenses et les recettes passées précédemment en revue.
En 2012, comme sensiblement en 2011, en sus des grosso modo 900 milliards d'Euros d'impôts, taxes et autres prélèvements réputés obligatoires, la puissance publique française a réussi à garnir ses caisses d'une centaine de milliards supplémentaires de recettes diverses et mal définies.
Notre machine étatique reçoit donc annuellement autour de 1 000 milliards, environ 1 300 € par mois et par français.
Toutefois, dans le même temps, les dépenses de ces mêmes collectivités publiques excèdent les recettes et avoisinent 1 100 milliards, 1 400 € mensuels par personne.
Aussi, tous comptes faits, chaque mois, état, sécurité sociale, municipalités, départements et régions se liguent pour être à découvert - le vocable financier correct est déficit - de 100 € par français.
Lorsque la puissance publique récolte 10 €, elle se débrouille pour illico en dépenser presque 11 !
Le déficit public de la France est l'écart entre les dépenses de l'ensemble des collectivités publiques et leurs recettes (principalement impôts, taxes et cotisations sociales). |
A partir de fin novembre, impôts et cotisations ne suffisent plus à subvenir aux besoins de l'état. En décembre, l'ensemble des fonctionnaires, tous statut confondus, mais aussi les médecins, les infirmières ou les ambulanciers, dont la sécurité sociale assure l'essentiel des revenus, sont rémunérés exclusivement par des prêts.
Comme nous sommes collectivement à découvert chaque année depuis 1980, la dette des organismes publics n'a fait que s'alourdir avec les passages successifs à l'Elysée de François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Elle culmine désormais à 1 600 milliards d'Euros, c'est à dire une pile de billets de 20 € allant de Paris à Bombay. Au fil des ans, nos gouvernements ont gagé 25 000 € sur la tête de chacun d'entre nous.
Deux ans d'impôts et de taxes, c'est à dire deux ans de SMIC par personne, seraient nécessaires pour rembourser ce montant astronomique.
Les emprunts contractés par l'état et ses filiales ne sont malheureusement pas gratuits et conduisent à une spirale délétère. Les intérêts payés sur la dette publique atteignent 40 € mensuels par français, un gros tiers de notre déficit !
Si nos dépenses publiques ne retrouvent pas rapidement la voie de l'équilibre avec les recettes, la France entrera en situation d'hyper-endettement , à l'instar de la Grèce, de Chypre ou du Portugal.
Nous évoquons, dans la chronique suivante, les voies difficiles mais possibles qu'il nous faudrait parcourir pour éviter le sort funeste de nos voisins hellènes ou lusitaniens.
Déficitiquement votre
Références et compléments
- Cette chronique, sous une forme légèrement remaniée, fait désormais partie du recueil disponible en ligne "Humeurs Économiques".
- Voir aussi les trois autres volets de cette série de chroniques économiques :
. "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les dépenses publiques françaises"
. "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les impôts et les taxes en France"
. "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les pistes de sortie de crise"
- Les chiffres de cette chronique et des deux précédentes, que les spécialistes qualifient joliment de consolidés, ont été obtenus par recoupement et recalcul de données présentées dans divers documents officiels en provenance des ministères des finances et du budget, de l'INSEE, du parlement, de la sécurité sociale et de la cour des comptes.
Les valeurs ont été volontairement arrondies pour plus de lisibilité.