À en croire les économistes, ces champions de la prédiction du passé, la France boxerait dans la catégorie des pays matures et la Tunisie dans celle des nations émergentes.
En termes concrets, cela signifie que le niveau de vie moyen de chaque habitant de l'antique Carthage s'accroît de manière sensible, alors que l'Hexagone est atteint d'une quasi-stagnation.
Comme toute catégorisation statistique, ce classement mérite d'être nuancé.
Il s'agit d'une appréciation globale qui recouvre des disparités importantes. Ces dernières années, tant à Paris qu'à Tunis, les inégalités se sont creusées. Les riches et les aisés se portent de mieux en mieux, alors que les démunis piétinent, voire piquent du nez.
Il n'empêche, le Produit Intérieur Brut par habitant reste la moins mauvaise mesure dont nous disposons pour comparer des pays.
Depuis 1990, cette valeur a augmenté annuellement en France de l'ordre de 1% et de grosso modo de 6% en Tunisie.
Malheureusement pour le pays du jasmin, depuis la révolution de 2011, la croissance est à l'arrêt, le PIB reste égal à lui-même.
Les tunisiens ont quand même réussi l'exploit de maintenir leur économie tant bien que mal à flot, malgré des politiciens ayant mis délibérément l'état en panne !
Fort de ce constat, intéressons-nous maintenant au futur.
Pour la France, l'affaire est, hélas, assez vite entendue.
Imaginer un taux de croissance notablement supérieur à 1% par an est faire preuve d'optimisme béat.
L'envisager durablement nul ou négatif revient à supposer que les gouvernements futurs mèneront une politique économique encore plus inadaptée que celle de Miterrand, Chirac, Jospin, Sarkozy et Hollande réunis.
Le cas de la Tunisie est plus difficile à projeter. Risquons-nous à esquisser trois scénarios.
Si la croissance annuelle à 3%, dont l'actuel gouvernement islamo-hétéroclite se vante, devait perdurer, alors le niveau de vie tunisien ne rejoindrait le français qu'à l'orée du prochain siècle.
Pas étonnant qu'Ennadha dise œuvrer pour l'éternité !
À l'inverse, une politique socio-économique vigoureuse et courageuse devrait permettre d'atteindre un accroissement de 9% par an du PIB. Cet objectif est ambitieux, mais pas inaccessible.
D'importants efforts seraient necessaires, notamment à court terme. Toutefois, rapidement, ils seraient couronnés de succès, puisque le niveau de vie s'égaliserait sur les deux rives de la Méditerranée à partir de 2030.
Un scénario plus réaliste suppose une remise en route rapide la machine économique tunisienne pour revenir à ses honorables performances des années Ben Ali, 6% par an.
La patrie d'Ibn Khaldoun rattrapera alors celle de Molière exactement le dimanche 12 mai 2041 à 11:45 heure de Tunis, à l'occasion du cent-soixantième anniversaire du funeste traité du Bardo créant le protectorat.
Le vrai choix urgent que doivent faire les tunisiens est de décider de la politique économique et sociale.
Quels sacrifices ? Pour qui ? Pour obtenir quelle croissance ? Quel niveau de vie ? Quelles inégalités ?
Quant, à la France, des questions similaires se posent au sujet du dopage de sa croissance.
Franco-tunisiquement votre
Références et compléments
- Voir aussi les chroniques "Tout savoir (ou presque) sur l'économie chancelante de la Tunisie" et "France ? Tunisie ? Quel est le pays où la vie est moins chère ?".
- Les statistiques utilisées dans cette chronique proviennent de l'excellent site Gapminder, géniale mine de données sur l'économie, la démographie, la santé et le développement dans le monde.
J'ai emprunté l'idée de la date exacte où la Tunisie rejoindra la France au truculent Hans Rosling, le fondateur de Gapminder.
- Les valeurs de PIB sont calculées avec la méthode dite de parité de pouvoir d'achat (PPP).
- Merci à Mehdi et Omar, inspirateurs de cette chronique franco-tunisienne.
En termes concrets, cela signifie que le niveau de vie moyen de chaque habitant de l'antique Carthage s'accroît de manière sensible, alors que l'Hexagone est atteint d'une quasi-stagnation.
Comme toute catégorisation statistique, ce classement mérite d'être nuancé.
Il s'agit d'une appréciation globale qui recouvre des disparités importantes. Ces dernières années, tant à Paris qu'à Tunis, les inégalités se sont creusées. Les riches et les aisés se portent de mieux en mieux, alors que les démunis piétinent, voire piquent du nez.
Il n'empêche, le Produit Intérieur Brut par habitant reste la moins mauvaise mesure dont nous disposons pour comparer des pays.
Depuis 1990, cette valeur a augmenté annuellement en France de l'ordre de 1% et de grosso modo de 6% en Tunisie.
Malheureusement pour le pays du jasmin, depuis la révolution de 2011, la croissance est à l'arrêt, le PIB reste égal à lui-même.
Les tunisiens ont quand même réussi l'exploit de maintenir leur économie tant bien que mal à flot, malgré des politiciens ayant mis délibérément l'état en panne !
Fort de ce constat, intéressons-nous maintenant au futur.
Pour la France, l'affaire est, hélas, assez vite entendue.
Imaginer un taux de croissance notablement supérieur à 1% par an est faire preuve d'optimisme béat.
L'envisager durablement nul ou négatif revient à supposer que les gouvernements futurs mèneront une politique économique encore plus inadaptée que celle de Miterrand, Chirac, Jospin, Sarkozy et Hollande réunis.
Le cas de la Tunisie est plus difficile à projeter. Risquons-nous à esquisser trois scénarios.
Si la croissance annuelle à 3%, dont l'actuel gouvernement islamo-hétéroclite se vante, devait perdurer, alors le niveau de vie tunisien ne rejoindrait le français qu'à l'orée du prochain siècle.
Pas étonnant qu'Ennadha dise œuvrer pour l'éternité !
À l'inverse, une politique socio-économique vigoureuse et courageuse devrait permettre d'atteindre un accroissement de 9% par an du PIB. Cet objectif est ambitieux, mais pas inaccessible.
D'importants efforts seraient necessaires, notamment à court terme. Toutefois, rapidement, ils seraient couronnés de succès, puisque le niveau de vie s'égaliserait sur les deux rives de la Méditerranée à partir de 2030.
Un scénario plus réaliste suppose une remise en route rapide la machine économique tunisienne pour revenir à ses honorables performances des années Ben Ali, 6% par an.
La patrie d'Ibn Khaldoun rattrapera alors celle de Molière exactement le dimanche 12 mai 2041 à 11:45 heure de Tunis, à l'occasion du cent-soixantième anniversaire du funeste traité du Bardo créant le protectorat.
Produit Intérieur Brut par habitant de la France et de la Tunisie (US$ annuels par personne). Valeurs réelles de 1990 à 2012. Projections avec hypothèses de taux annuel de croissance de 2013 à 2060. |
Quels sacrifices ? Pour qui ? Pour obtenir quelle croissance ? Quel niveau de vie ? Quelles inégalités ?
Quant, à la France, des questions similaires se posent au sujet du dopage de sa croissance.
Franco-tunisiquement votre
Références et compléments
- Voir aussi les chroniques "Tout savoir (ou presque) sur l'économie chancelante de la Tunisie" et "France ? Tunisie ? Quel est le pays où la vie est moins chère ?".
- Les statistiques utilisées dans cette chronique proviennent de l'excellent site Gapminder, géniale mine de données sur l'économie, la démographie, la santé et le développement dans le monde.
J'ai emprunté l'idée de la date exacte où la Tunisie rejoindra la France au truculent Hans Rosling, le fondateur de Gapminder.
- Les valeurs de PIB sont calculées avec la méthode dite de parité de pouvoir d'achat (PPP).
- Merci à Mehdi et Omar, inspirateurs de cette chronique franco-tunisienne.