samedi 29 mars 2014

Fréquence brouillée à la SNCF

Aventurier dans l'âme, j'ai effectué récemment un aller-retour Grenoble-Paris en TGV.

J'ai voyagé en l'heureuse compagnie de la titulaire d'une carte d'abonnement plaisamment baptisée Fréquence qui fournit des réductions substantielles en échange d'une somme forfaitaire. Ce système devient avantageux à partir de 5 voyages par an.

Lors d'un achat de billet sur internet, le tarif fréquentiel ne s'obtient qu'après avoir dûment décliné son identité et un numéro tout aussi fréquentiel aussi long qu'un jour sans même le pain d'un sandwich SNCF.

Touchée par l'inadvertance ou par ma présence - on ne sait - ma camarade de grande vitesse avait, à l'insu de son plein gré, omis d'emporter le précieux petit sésame en carton prouvant sa fréquentialisation.

À l'aller, le contrôleur, soucieux de jouer à fond le rôle de composition d'agent commercial qu'il venait manifestement d'apprendre, a souri et passé l'éponge sur cet oubli.

Au retour, nos titres de transport ont subi l'examen scrupuleux d'un chef de bord.
Faisant montre de l'autorité conférée par sa fonction, cet ersatz de sous-officier a décidé d'appliquer illico au billet fréquentiel non sésamisé le prix le plus élevé possible.
Devant nos mines déconfites, le lider maximo de la rame a fini par se fendre d'un "de toute façon, vous pourrez vous faire rembourser à n'importe quel guichet moyennant une retenue de 10 €".
Comme quoi, être chef de bord n'empêche nullement de pratiquer l'oxymore !

Cette anecdote, semblable à des milliers d'autres vécues quotidiennement par les usagers du rail, montre que la Société Nationale des Chemins de Fer français est une des très rares entreprises qui réussit, de manière permanente, le double exploit de minimiser simultanément son empreinte carbone et son empreinte commerciale.

Vive le train !

Déficitiquement votre