De l'avis général, à défaut d'être unanime, notre beau pays de France souffre, depuis au moins trois décennies, de maux récurrents qu'il ne parvient pas à soigner : chômage important, pauvreté croissante, désagrégation d'une partie du tissus social, faible efficacité de pans entiers du secteur public.
Les nombreux talents et atouts dont dispose la patrie de Pasteur et de Molière ne parviennent pas à se mobiliser collectivement pour résorber ces difficultés. Et pourtant, nous possédons en nous-même de suffisamment de ressources pour nous sortir de la grisâtre mouise où nous aimons nous complaire.
Pendant ce temps, nos politiques de tous poils et de toutes obédiences, au lieu de comporter en aiguillon, voire en leader, s'embourbent dans leur marigot avec notre bénédiction électorale.
Manque d'imagination, déconnexion de la réalité tangible, faible souci de l'intérêt général, soupçons d'irresponsabilité et, parfois, bouffées de malhonnêteté intellectuelle ou pécuniaire se conjuguent dans une spirale délétère.
Nos élus préfèrent s'écouter plutôt que d'écouter le pays.
Parmi les dernières illustrations en date, la récente visite de Manuel Valls, présentement ministre de l'intérieur, à Grenoble.
Depuis environ 6 mois, beaucoup de sapeurs-pompiers de l'Isère sont en opposition ouverte avec leur hiérarchie au sommet de laquelle se trouvent plusieurs édiles du conseil général.
Je n'ai pas bien compris les raisons de ce conflit et n'ai aucune opinion à son sujet.
Il n'empêche, depuis l'automne dernier, casernes et véhicules de secours sont couverts de tags revendicatifs. Une manifestation devant la préfecture a même dégénéré et un jeune pompier y a perdu un œil.
Bien évidemment, lors de la venue de leur tuteur ministériel, les soldats du feu s'étaient rassemblés devant la préfecture pour l'accueillir. L'échange verbal enregistré en vidéo par le Dauphiné Libéré est consternant.
Un mur d'incompréhension sépare le ministre et les pompiers.
Visuellement, chacun porte sa tenue tenue de travail, les uns des treillis bleus à bandes fluo, l'autre et sa suite des costumes-cravates dignes d'une première communion.
Un pompier ayant refusé de lui serrer la main, droit comme un I et mâchoires serrées, le n°1bis du gouvernement en appelle, avec des trémolos dans la voix, au respect des Valeurs de la République et donne des leçons de morale au petit personnel.
Ce piteux spectacle se termine quand un leader des pompiers s'interpose et apaise la situation.
À aucun moment, Manuel Valls, apparemment plus soucieux de photographies que de résolution de problèmes, n'aborde, ne serait-ce que pour les réfuter, les raisons du conflit persistant des soldats du feu.
Les camions rouges isérois risquent d'être encore longtemps couverts d'inscriptions blanches. Dans ces conditions, comment s'étonner que les urnes soient brunes et désertées ?
Tristement votre
Références et compléments
- La vidéo du face à face entre Manuel Valls et les pompiers de l'Isère peut être vue sur le site du journal Le Dauphiné Libéré.
Les nombreux talents et atouts dont dispose la patrie de Pasteur et de Molière ne parviennent pas à se mobiliser collectivement pour résorber ces difficultés. Et pourtant, nous possédons en nous-même de suffisamment de ressources pour nous sortir de la grisâtre mouise où nous aimons nous complaire.
Pendant ce temps, nos politiques de tous poils et de toutes obédiences, au lieu de comporter en aiguillon, voire en leader, s'embourbent dans leur marigot avec notre bénédiction électorale.
Manque d'imagination, déconnexion de la réalité tangible, faible souci de l'intérêt général, soupçons d'irresponsabilité et, parfois, bouffées de malhonnêteté intellectuelle ou pécuniaire se conjuguent dans une spirale délétère.
Nos élus préfèrent s'écouter plutôt que d'écouter le pays.
Parmi les dernières illustrations en date, la récente visite de Manuel Valls, présentement ministre de l'intérieur, à Grenoble.
Depuis environ 6 mois, beaucoup de sapeurs-pompiers de l'Isère sont en opposition ouverte avec leur hiérarchie au sommet de laquelle se trouvent plusieurs édiles du conseil général.
Je n'ai pas bien compris les raisons de ce conflit et n'ai aucune opinion à son sujet.
Il n'empêche, depuis l'automne dernier, casernes et véhicules de secours sont couverts de tags revendicatifs. Une manifestation devant la préfecture a même dégénéré et un jeune pompier y a perdu un œil.
Bien évidemment, lors de la venue de leur tuteur ministériel, les soldats du feu s'étaient rassemblés devant la préfecture pour l'accueillir. L'échange verbal enregistré en vidéo par le Dauphiné Libéré est consternant.
Un mur d'incompréhension sépare le ministre et les pompiers.
Visuellement, chacun porte sa tenue tenue de travail, les uns des treillis bleus à bandes fluo, l'autre et sa suite des costumes-cravates dignes d'une première communion.
Un pompier ayant refusé de lui serrer la main, droit comme un I et mâchoires serrées, le n°1bis du gouvernement en appelle, avec des trémolos dans la voix, au respect des Valeurs de la République et donne des leçons de morale au petit personnel.
Ce piteux spectacle se termine quand un leader des pompiers s'interpose et apaise la situation.
À aucun moment, Manuel Valls, apparemment plus soucieux de photographies que de résolution de problèmes, n'aborde, ne serait-ce que pour les réfuter, les raisons du conflit persistant des soldats du feu.
Les camions rouges isérois risquent d'être encore longtemps couverts d'inscriptions blanches. Dans ces conditions, comment s'étonner que les urnes soient brunes et désertées ?
Tristement votre
Références et compléments
- La vidéo du face à face entre Manuel Valls et les pompiers de l'Isère peut être vue sur le site du journal Le Dauphiné Libéré.