En Tunisie, Houcine Jaziri, ci-devant très provisoire secrétaire d'état à l'immigration, a déclaré aujourd'hui que le leader du parti islamiste Ennadha était "notre Mandela national".
Je trouve dommage que cette noble éminence se soit arrêtée en si bon chemin. Charles de Gaulle et Mikhaïl Gorbatchev n'auraient pas déparé le tableau.
Certes, un très fragile "dialogue national" vient de débuter à Tunis qui laisse timidement augurer d'une possible sortie de la crise politique et sociale dans laquelle le pays du jasmin se débat depuis de trop longs mois.
Usés jusqu'à la corde par un pouvoir qu'ils ont été incapables d'assumer, les partisans d'Ennadha pourraient - rien n'est certain au moment où j'écris ces lignes - céder leurs fauteuils dans les jours à venir. Ils signeraient par ce retrait un terrible aveu d'échec.
Malgré les formidables perspectives offertes par son succès électoral de 2011, Rached Ghannouchi n'a pas su passer outre les dogmes de son camp et prendre le risque de quitter la terre ferme de ses certitudes pour le grand large des percées historiques.
A l'inverse, Nelson Mandela qui fut personnellement engagé dans des actions - risquons le mot - terroristes a osé du fond de sa prison inverser ses perspectives et proposer à l'ensemble des sud-africains une paix des braves et une cohabitation minimale.
Cette transgression était particulièrement courageuse. La démographie, la lutte armée et la situation internationale auraient, dans la durée, fourni le pouvoir aux noirs au prix de nombreuses victimes.
A rebours de l'opinion majoritaire de leurs partisans, Mandela et De Klerk ont fait le pari de la négociation et de la transition entre l'ANC et le pouvoir blanc de l'apartheid.
De même, en pleine débâcle, De Gaulle, militaire de carrière, catholique, profondément nationaliste, a tourné le dos à sa formation et sa tradition en désobéissant et même en désertant pour, dès le 18 juin 1940, initier la France libre à Londres.
Pareillement, Gorbatchev, prototype de l'apparatchik communiste, arrivé en position de pouvoir absolu, a renversé la table et mis à bas l'édifice soviétique, préférant tenter une libéralisation plutôt d'attendre confortablement l'implosion du système mis en place par le regretté Staline.
Ennadha a raté une exceptionnelle opportunité historique. Rached Ghannouchi aurait pu devenir le Konrad Adenauer du monde arabe.
Il n'a été, pour l'instant, qu'un pale reflet religieux de Gamal Abdel Nasser qui parla beaucoup, promit tout autant, ne sut pas prendre la mesure de la réalité et, au final, délivra très peu.
Tahia Tounes !
Toujours autant tunisiquement votre
Je trouve dommage que cette noble éminence se soit arrêtée en si bon chemin. Charles de Gaulle et Mikhaïl Gorbatchev n'auraient pas déparé le tableau.
Certes, un très fragile "dialogue national" vient de débuter à Tunis qui laisse timidement augurer d'une possible sortie de la crise politique et sociale dans laquelle le pays du jasmin se débat depuis de trop longs mois.
Usés jusqu'à la corde par un pouvoir qu'ils ont été incapables d'assumer, les partisans d'Ennadha pourraient - rien n'est certain au moment où j'écris ces lignes - céder leurs fauteuils dans les jours à venir. Ils signeraient par ce retrait un terrible aveu d'échec.
Malgré les formidables perspectives offertes par son succès électoral de 2011, Rached Ghannouchi n'a pas su passer outre les dogmes de son camp et prendre le risque de quitter la terre ferme de ses certitudes pour le grand large des percées historiques.
A l'inverse, Nelson Mandela qui fut personnellement engagé dans des actions - risquons le mot - terroristes a osé du fond de sa prison inverser ses perspectives et proposer à l'ensemble des sud-africains une paix des braves et une cohabitation minimale.
Cette transgression était particulièrement courageuse. La démographie, la lutte armée et la situation internationale auraient, dans la durée, fourni le pouvoir aux noirs au prix de nombreuses victimes.
A rebours de l'opinion majoritaire de leurs partisans, Mandela et De Klerk ont fait le pari de la négociation et de la transition entre l'ANC et le pouvoir blanc de l'apartheid.
De même, en pleine débâcle, De Gaulle, militaire de carrière, catholique, profondément nationaliste, a tourné le dos à sa formation et sa tradition en désobéissant et même en désertant pour, dès le 18 juin 1940, initier la France libre à Londres.
Pareillement, Gorbatchev, prototype de l'apparatchik communiste, arrivé en position de pouvoir absolu, a renversé la table et mis à bas l'édifice soviétique, préférant tenter une libéralisation plutôt d'attendre confortablement l'implosion du système mis en place par le regretté Staline.
Ennadha a raté une exceptionnelle opportunité historique. Rached Ghannouchi aurait pu devenir le Konrad Adenauer du monde arabe.
Il n'a été, pour l'instant, qu'un pale reflet religieux de Gamal Abdel Nasser qui parla beaucoup, promit tout autant, ne sut pas prendre la mesure de la réalité et, au final, délivra très peu.
Tahia Tounes !
Toujours autant tunisiquement votre