Pour l'estivant, Kelibia a le mérite de la simplicité : une activité unique et "iézi !". La plage monopolise les esprits et les cœurs des vacanciers d'un jour ou d'un mois.
En tunisien, plage se dit "p'tard", probablement parce qu'on ne s'y rend jamais très tôt. Se précipiter à la plage avant midi est le meilleur moyen de passer pour un "toûrisste".
Il y a trois plages à Kelibia. La première, peu fréquentée, s'appelle "la plage". Viennent ensuite le "petit Paris" et le "Belge". Ces appellations sont étonnantes car confondre Kelibia avec les berges de la Seine ou Ostende révèle une sacrée myopie.
Toutefois ces désignations sont généralement changées en "bad Rafia" (du nom de la belle soeur qui a sa maison devant "la plage"), "bad Jammoulti" et "bad le Belge".
Le mot "bad" a du être emprunté, lors du passage de la Wehrmacht en Tunisie pendant la Deuxième Guerre Mondiale, au vocable allemand signifiant bain.
Ce terme ne peut pas venir de l'anglais, une plage de Kelibia, et, encore moins, une de mes belles sœurs, ne sauraient être mauvaises.
Pendant leur pic d'activité de l'après-midi, le "petit Paris" et le "Belge" arborent une configuration caractéristique : un agglutinement de voitures et de deux-roues au plus près des accès au rivage suivi par une étendue sableuse totalement vide débouchant, enfin, sur une bande de moins de cinq mètres de large où se concentrent pêle-mêle baigneurs, serviettes et parasols.
Une sortie balnéaire réussie impose de s'installer à proximité immédiate, non seulement de l'eau, mais aussi des autres estivants.
Il paraîtrait, mais c'est impossible à vérifier, que si vous parvenez, deux jours de suite, à planter votre parasol à, simultanément, plus de trois mètres de la mer et de voisins immédiats, la municipalité de Kelibia vous offre un dédommagement bien mérité.
Le kélibien, fier de son littoral et toujours soucieux du bien-être des estivants, s'enquiert chaque jour de votre appréciation de la plage.
Un véritable amateur ne répond pas immédiatement à cette question pourtant fréquente. Il laisse d'abord passer un court instant de réflexion puis lâche d'un air docte la formule séculaire "p'tard bey hi bad …" (la plage est belle devant ..., remplacez les points de suspension par l'endroit où vous vous êtes baigné).
Vous pouvez utiliser aussi la variante "p'tard mare lait" (la plage est très belle). Le doublement de "mare lait" dénote un enthousiasme total : "p'tard mare lait mare lait !".
Surtout n'ajoutez pas d'insecte, vous perdriez immédiatement l'estime de votre interlocuteur et seriez relégué à jamais dans la catégorie "toûrisste" ! Répondre "p'tard mouche bey hi" équivaut à faire peu de cas des plages kélibiennes puisque la présence d'une mouche marque la négation.
Plagiquement votre
En tunisien, plage se dit "p'tard", probablement parce qu'on ne s'y rend jamais très tôt. Se précipiter à la plage avant midi est le meilleur moyen de passer pour un "toûrisste".
Il y a trois plages à Kelibia. La première, peu fréquentée, s'appelle "la plage". Viennent ensuite le "petit Paris" et le "Belge". Ces appellations sont étonnantes car confondre Kelibia avec les berges de la Seine ou Ostende révèle une sacrée myopie.
Toutefois ces désignations sont généralement changées en "bad Rafia" (du nom de la belle soeur qui a sa maison devant "la plage"), "bad Jammoulti" et "bad le Belge".
Le mot "bad" a du être emprunté, lors du passage de la Wehrmacht en Tunisie pendant la Deuxième Guerre Mondiale, au vocable allemand signifiant bain.
Ce terme ne peut pas venir de l'anglais, une plage de Kelibia, et, encore moins, une de mes belles sœurs, ne sauraient être mauvaises.
Pendant leur pic d'activité de l'après-midi, le "petit Paris" et le "Belge" arborent une configuration caractéristique : un agglutinement de voitures et de deux-roues au plus près des accès au rivage suivi par une étendue sableuse totalement vide débouchant, enfin, sur une bande de moins de cinq mètres de large où se concentrent pêle-mêle baigneurs, serviettes et parasols.
Une sortie balnéaire réussie impose de s'installer à proximité immédiate, non seulement de l'eau, mais aussi des autres estivants.
Il paraîtrait, mais c'est impossible à vérifier, que si vous parvenez, deux jours de suite, à planter votre parasol à, simultanément, plus de trois mètres de la mer et de voisins immédiats, la municipalité de Kelibia vous offre un dédommagement bien mérité.
Le kélibien, fier de son littoral et toujours soucieux du bien-être des estivants, s'enquiert chaque jour de votre appréciation de la plage.
Un véritable amateur ne répond pas immédiatement à cette question pourtant fréquente. Il laisse d'abord passer un court instant de réflexion puis lâche d'un air docte la formule séculaire "p'tard bey hi bad …" (la plage est belle devant ..., remplacez les points de suspension par l'endroit où vous vous êtes baigné).
Vous pouvez utiliser aussi la variante "p'tard mare lait" (la plage est très belle). Le doublement de "mare lait" dénote un enthousiasme total : "p'tard mare lait mare lait !".
Surtout n'ajoutez pas d'insecte, vous perdriez immédiatement l'estime de votre interlocuteur et seriez relégué à jamais dans la catégorie "toûrisste" ! Répondre "p'tard mouche bey hi" équivaut à faire peu de cas des plages kélibiennes puisque la présence d'une mouche marque la négation.
Plagiquement votre