La montée de l’extrême-droite populiste en France coïncide avec les mutations de la troisième révolution industrielle
La société industrielle, qui connut son apogée durant les "trente glorieuses", réussissait le tour de force d'accroître nettement le niveau et le confort de vie tout en préservant l'essentiel de l'homogénéité, de la prévisibilité et des liens sociaux forts caractéristiques des sociétés rurales.
Notamment, les grandes usines, malgré leurs travers, créaient un fort sentiment d'appartenance, à l'entreprise bien sur, mais aussi à une communauté plus large via les œuvres sociales ainsi que les adhésions syndicales, politiques et, parfois même, religieuses.
Ces collectivités humaines stratifiées et hiérarchisées, où le travail était souvent très dur, produisaient aussi un avenir facile à dessiner via la promotion interne et, surtout, l'embauche des enfants des employés.
Dans ce contexte, les trajectoires individuelles étaient souvent prévisibles et peu diverses.
Quelque part entre mai 1968 et les années 1980, cette belle machine s'est grippée. L'univers d'Henri Ford et de Louis Renault a craqué sous les coups de boutoir de celui de Bill Gates et Steve Jobs.
Le monde post-moderne a cassé les codes des usines tayloriennes
Certes, nos besoins et envies matériels sont toujours de mieux en mieux servis et demandent moins de labeur.
Toutefois, depuis la fin des trente glorieuses, notre vie quotidienne change, en apparence, moins vite et avec plus de dents de scie.
Informatique et télécommunications qui bouleversent notre vécu personnel et professionnel, sont immatérielles, donc peu perceptibles.
La très forte automatisation qu'elles induisent, couplée à l'abaissement des coûts de transport, ont condamné au chômage des cohortes entières d'ouvriers ainsi que leur encadrement. Qui parle d'ailleurs encore d'agents de maîtrise ?
La valse des technologies assure une amélioration moyenne du bien-être physique au prix de beaucoup d'essais et d'erreurs, ainsi que de la disparition, parfois très rapide, d'activités ancestrales.
Nul ne peut plus être certain que son métier existera encore dans cinq ou dix ans.
En très peu d'années, l'horizon professionnel est devenu, a minima, brumeux et, fréquemment, obscur pour la quasi-totalité des personnes en âge de travailler.
Dans le même temps, outre l'imprévisibilité, la diversité est devenue la norme et l'individu domine.
Ce sont, presque exclusivement, des personnes, et non plus des groupes sociaux ou politiques, qui sont les moteurs du maelström ambiant.
Chacun, désormais, décide de ce qu'il veut faire et être, de comment il veut vivre et avec qui.
Sa famille, ses voisins, ses amis, ses collègues, ses relations, ses mentors n'ont pratiquement plus voix au chapitre.
L'augmentation du temps libre et la moindre dépendance aux autres pour sa propre subsistance accroissent les possibilités d'autonomie individuelle.
Causes ou conséquences, je ne sais, ce que les sociologues nomment les corps intermédiaires - partis, églises, syndicats, communautés, associations - ont perdu leur capacité de peser sur le cours des choses et attirent de moins en moins.
Même la petite minorité de catholiques pratiquants, à en croire les enquêtes d'opinion, ne se sent plus liée par les directives doctrinales du pape et des évêques.
Ne parlons pas des syndicats devenus des bureaucraties stériles et inaudibles !
L’extrême-droite populiste surfe sur l'angoisse suscitée par les évolutions en cours
Le train d'enfer des mutations bouscule nos certitudes.
De surcroît, moins courir après son pain quotidien suscite des attentes nouvelles.
Comment faire face, seul, à ces changements rapides et à ces choix de vie ?
Que faire de loisirs désormais prédominants ?
Quel sens donner à tout cela ?
Comment et avec qui surmonter les coups durs ?
L'amélioration moyenne des conditions matérielles de vie et la progression des choix individuels procurent d'indéniables satisfactions mais répondent mal aux besoins de sécurité et d'appartenance, chers au psychologue Abraham Maslow et à sa pyramide.
La famille L. P. et ses séides (je prie le lecteur de me pardonner mais j'ai une crampe récurrente aux doigts qui m'empêche d'écrire certains patronymes) exploite sans vergogne ce créneau porteur.
Balayant doutes et interrogations, elle fournit, prêtes à l'emploi, des réponses simples et, en apparence, opérationnelles qui évitent de se poser trop de questions vis à vis du monde qui change.
À l'instar de ses prédécesseurs des années 1930 qui faisaient du juif cosmopolite la source de tous les maux de notre bel Hexagone, l'extrême-droite actuelle accuse la mondialisation imposée par des élites dévoyées et anglophones et leurs chevaux de Troie immigrés du Sud ou de l'Est.
Dans ces conditions, la résorption de nos problèmes bien réels, à commencer par le chômage massif, ne peut provenir que d'un retour à un mythique ordre ancien où tout allait pour le mieux.
Renvoyons les métèques chez eux, ou, à tout le moins, coupons leurs vivres !
Fermons nos frontières aux nouveaux arrivants !
Réprimons sans mollir la petite délinquance !
Rétablissons les droits de douane !
Supprimons les impôts auxquels nous sommes les plus attentifs comme les taxes sur le carburant !
Réinstaurons la sécurité sociale d'antan ! Réservons la aux vrais nationaux !
Finançons le déficit de l'état par l'inflation en exigeant de la Banque de France quelle imprime de la vraie fausse monnaie !
Et drapons-nous dans notre bel oriflamme tricolore !
Cette analyse et ce programme ont un pouvoir de conviction hors pair car ils rendent le monde aisément lisible et explicable.
Ils ciblent nos deux besoins les plus mis à mal, la sécurité en nous promettant murs et patrouilles, ainsi que l'appartenance, sur le mode "nous et eux".
L'extrême-droite populiste ne peut être contrée que sur le terrain des besoins de sécurité, de prévisibilité et d'appartenance.
La première urgence est de remettre notre machine économique en marche.
Les façons de faire sont connues et globalement efficaces chez nos voisins du Nord et de l'Est : diminution drastique de la taxation de l'emploi, allègement des réglementations freinant l'embauche, réduction du périmètre de l'action publique et augmentation concomitante de son efficacité, notamment de sa vitesse d'exécution, désormais inadaptée aux rythmes de la société.
Ces réformes seront très désagréables et même douloureuses mais dégageront une perspective positive.
À l'inverse, l'inertie politique actuelle accroît continuellement le chômage et la pauvreté de manière tout aussi douloureuse, mais sans aucune sortie de tunnel en vue.
Ensuite, un tour de vis moral est indispensable au sein du monde politique, mais aussi, voire surtout, parmi la soit-disant "élite" syndicale, entrepreneuriale, intellectuelle, sportive, artistique ...
Ceux qui enfreignent délibérément la loi ou se goinfrent doivent quitter définitivement leurs postes ou leurs positions.
Une position élevée dans l'échelle sociale suppose une exemplarité au même niveau.
De surcroît, une réelle modération, soit volontaire, soit fiscale, des rémunérations stratosphériques aiderait à rétablir un sentiment d'équité.
Enfin, nous devons, chacun, nous tourner plus vers l'avenir que vers le passé.
Connaître son histoire est vital, commémorer en permanence est délétère.
Les mutations en cours sont grosses de nombreux risques mais elles fourmillent d'opportunités de tous niveaux. Le meilleur antidote au populisme est de s'en saisir.
Le moralisme est sans effet sur l'extrême-droite
Affubler de noms d'oiseau les sympathisants de l'extrême-droite peut défouler mais est contre-productif.
Ces réactions épidermiques, substituts trop faciles à l'analyse et à l'action, renforcent les convictions des personnes qui se sont mises en mode "nous et eux".
Les nobles sentiments de l'anti-racisme conventionnel visent les symptômes et oublient paradoxalement de traiter les causes.
Seules nos actions individuelles éviteront la catastrophe que serait la famille L. P. dirigeant la France
La levée du danger extrémiste ne viendra ni d'en haut, ni d'une quelconque avant-garde plus ou moins éclairée.
C'est à notre société dans son entier, c'est à dire à chacun d'entre nous, de construire, par elle même et dans la durée, des représentations du monde moins toxiques conjuguant liberté individuelle, responsabilité, confiance, cohésion sociale et sens du collectif
Nos actes et nos convictions individuels doivent concorder.
Honnir Jérôme Cahuzac ou Jean-François Coppé le matin et rechercher un passe-droit routier, immobilier ou scolaire l'après-midi est une contradiction qui nourrit les travers de notre collectivité.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières, en négatif comme en positif.
Nos actions et nos interpellations personnelles, si elles sont suffisamment nombreuses et diverses, peuvent faire bouger nos inertiels élus et "élites" pour qu'ils mettent en oeuvre, sans délai, les orientations esquissées ci-dessus.
Actionniquement votre
Références et compléments
- Merci à François et Antoine. Les échanges avec eux sur internet m'ont permis d'esquisser cette chronique.
Leurs réactions m'ont fait entrevoir une parenté très forte entre l'islamisme en Tunisie et l'extrême-droite en France qui m'avais échappé jusqu'alors.
De ce fait, ce billet reprend en partie la chronique "l'islamisme ne vient pas du sous-développement".
- Voir aussi les chroniques :
. Lettre à mes compatriotes tentés de voter Front National
. Une planche à billets pour la Marine : l'ingénieux programme économique du Front National
. Allons-nous renoncer encore longtemps ? Réaction épidermique aux élections européennes
. Plaidoyer pour un vote europhile
. Tout savoir (ou presque) sur les pistes de sortie de crise
La société industrielle, qui connut son apogée durant les "trente glorieuses", réussissait le tour de force d'accroître nettement le niveau et le confort de vie tout en préservant l'essentiel de l'homogénéité, de la prévisibilité et des liens sociaux forts caractéristiques des sociétés rurales.
Notamment, les grandes usines, malgré leurs travers, créaient un fort sentiment d'appartenance, à l'entreprise bien sur, mais aussi à une communauté plus large via les œuvres sociales ainsi que les adhésions syndicales, politiques et, parfois même, religieuses.
Ces collectivités humaines stratifiées et hiérarchisées, où le travail était souvent très dur, produisaient aussi un avenir facile à dessiner via la promotion interne et, surtout, l'embauche des enfants des employés.
Dans ce contexte, les trajectoires individuelles étaient souvent prévisibles et peu diverses.
Quelque part entre mai 1968 et les années 1980, cette belle machine s'est grippée. L'univers d'Henri Ford et de Louis Renault a craqué sous les coups de boutoir de celui de Bill Gates et Steve Jobs.
Le monde post-moderne a cassé les codes des usines tayloriennes
Certes, nos besoins et envies matériels sont toujours de mieux en mieux servis et demandent moins de labeur.
Toutefois, depuis la fin des trente glorieuses, notre vie quotidienne change, en apparence, moins vite et avec plus de dents de scie.
Informatique et télécommunications qui bouleversent notre vécu personnel et professionnel, sont immatérielles, donc peu perceptibles.
La très forte automatisation qu'elles induisent, couplée à l'abaissement des coûts de transport, ont condamné au chômage des cohortes entières d'ouvriers ainsi que leur encadrement. Qui parle d'ailleurs encore d'agents de maîtrise ?
La valse des technologies assure une amélioration moyenne du bien-être physique au prix de beaucoup d'essais et d'erreurs, ainsi que de la disparition, parfois très rapide, d'activités ancestrales.
Nul ne peut plus être certain que son métier existera encore dans cinq ou dix ans.
En très peu d'années, l'horizon professionnel est devenu, a minima, brumeux et, fréquemment, obscur pour la quasi-totalité des personnes en âge de travailler.
Dans le même temps, outre l'imprévisibilité, la diversité est devenue la norme et l'individu domine.
Ce sont, presque exclusivement, des personnes, et non plus des groupes sociaux ou politiques, qui sont les moteurs du maelström ambiant.
Chacun, désormais, décide de ce qu'il veut faire et être, de comment il veut vivre et avec qui.
Sa famille, ses voisins, ses amis, ses collègues, ses relations, ses mentors n'ont pratiquement plus voix au chapitre.
L'augmentation du temps libre et la moindre dépendance aux autres pour sa propre subsistance accroissent les possibilités d'autonomie individuelle.
Causes ou conséquences, je ne sais, ce que les sociologues nomment les corps intermédiaires - partis, églises, syndicats, communautés, associations - ont perdu leur capacité de peser sur le cours des choses et attirent de moins en moins.
Même la petite minorité de catholiques pratiquants, à en croire les enquêtes d'opinion, ne se sent plus liée par les directives doctrinales du pape et des évêques.
Ne parlons pas des syndicats devenus des bureaucraties stériles et inaudibles !
L’extrême-droite populiste surfe sur l'angoisse suscitée par les évolutions en cours
Le train d'enfer des mutations bouscule nos certitudes.
De surcroît, moins courir après son pain quotidien suscite des attentes nouvelles.
Comment faire face, seul, à ces changements rapides et à ces choix de vie ?
Que faire de loisirs désormais prédominants ?
Quel sens donner à tout cela ?
Comment et avec qui surmonter les coups durs ?
L'amélioration moyenne des conditions matérielles de vie et la progression des choix individuels procurent d'indéniables satisfactions mais répondent mal aux besoins de sécurité et d'appartenance, chers au psychologue Abraham Maslow et à sa pyramide.
La famille L. P. et ses séides (je prie le lecteur de me pardonner mais j'ai une crampe récurrente aux doigts qui m'empêche d'écrire certains patronymes) exploite sans vergogne ce créneau porteur.
Balayant doutes et interrogations, elle fournit, prêtes à l'emploi, des réponses simples et, en apparence, opérationnelles qui évitent de se poser trop de questions vis à vis du monde qui change.
À l'instar de ses prédécesseurs des années 1930 qui faisaient du juif cosmopolite la source de tous les maux de notre bel Hexagone, l'extrême-droite actuelle accuse la mondialisation imposée par des élites dévoyées et anglophones et leurs chevaux de Troie immigrés du Sud ou de l'Est.
Dans ces conditions, la résorption de nos problèmes bien réels, à commencer par le chômage massif, ne peut provenir que d'un retour à un mythique ordre ancien où tout allait pour le mieux.
Renvoyons les métèques chez eux, ou, à tout le moins, coupons leurs vivres !
Fermons nos frontières aux nouveaux arrivants !
Réprimons sans mollir la petite délinquance !
Rétablissons les droits de douane !
Supprimons les impôts auxquels nous sommes les plus attentifs comme les taxes sur le carburant !
Réinstaurons la sécurité sociale d'antan ! Réservons la aux vrais nationaux !
Finançons le déficit de l'état par l'inflation en exigeant de la Banque de France quelle imprime de la vraie fausse monnaie !
Et drapons-nous dans notre bel oriflamme tricolore !
Cette analyse et ce programme ont un pouvoir de conviction hors pair car ils rendent le monde aisément lisible et explicable.
Ils ciblent nos deux besoins les plus mis à mal, la sécurité en nous promettant murs et patrouilles, ainsi que l'appartenance, sur le mode "nous et eux".
L'extrême-droite populiste ne peut être contrée que sur le terrain des besoins de sécurité, de prévisibilité et d'appartenance.
La première urgence est de remettre notre machine économique en marche.
Les façons de faire sont connues et globalement efficaces chez nos voisins du Nord et de l'Est : diminution drastique de la taxation de l'emploi, allègement des réglementations freinant l'embauche, réduction du périmètre de l'action publique et augmentation concomitante de son efficacité, notamment de sa vitesse d'exécution, désormais inadaptée aux rythmes de la société.
Ces réformes seront très désagréables et même douloureuses mais dégageront une perspective positive.
À l'inverse, l'inertie politique actuelle accroît continuellement le chômage et la pauvreté de manière tout aussi douloureuse, mais sans aucune sortie de tunnel en vue.
Ensuite, un tour de vis moral est indispensable au sein du monde politique, mais aussi, voire surtout, parmi la soit-disant "élite" syndicale, entrepreneuriale, intellectuelle, sportive, artistique ...
Ceux qui enfreignent délibérément la loi ou se goinfrent doivent quitter définitivement leurs postes ou leurs positions.
Une position élevée dans l'échelle sociale suppose une exemplarité au même niveau.
De surcroît, une réelle modération, soit volontaire, soit fiscale, des rémunérations stratosphériques aiderait à rétablir un sentiment d'équité.
Enfin, nous devons, chacun, nous tourner plus vers l'avenir que vers le passé.
Connaître son histoire est vital, commémorer en permanence est délétère.
Les mutations en cours sont grosses de nombreux risques mais elles fourmillent d'opportunités de tous niveaux. Le meilleur antidote au populisme est de s'en saisir.
Le moralisme est sans effet sur l'extrême-droite
Affubler de noms d'oiseau les sympathisants de l'extrême-droite peut défouler mais est contre-productif.
Ces réactions épidermiques, substituts trop faciles à l'analyse et à l'action, renforcent les convictions des personnes qui se sont mises en mode "nous et eux".
Les nobles sentiments de l'anti-racisme conventionnel visent les symptômes et oublient paradoxalement de traiter les causes.
Seules nos actions individuelles éviteront la catastrophe que serait la famille L. P. dirigeant la France
La levée du danger extrémiste ne viendra ni d'en haut, ni d'une quelconque avant-garde plus ou moins éclairée.
C'est à notre société dans son entier, c'est à dire à chacun d'entre nous, de construire, par elle même et dans la durée, des représentations du monde moins toxiques conjuguant liberté individuelle, responsabilité, confiance, cohésion sociale et sens du collectif
Nos actes et nos convictions individuels doivent concorder.
Honnir Jérôme Cahuzac ou Jean-François Coppé le matin et rechercher un passe-droit routier, immobilier ou scolaire l'après-midi est une contradiction qui nourrit les travers de notre collectivité.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières, en négatif comme en positif.
Nos actions et nos interpellations personnelles, si elles sont suffisamment nombreuses et diverses, peuvent faire bouger nos inertiels élus et "élites" pour qu'ils mettent en oeuvre, sans délai, les orientations esquissées ci-dessus.
Actionniquement votre
Références et compléments
- Merci à François et Antoine. Les échanges avec eux sur internet m'ont permis d'esquisser cette chronique.
Leurs réactions m'ont fait entrevoir une parenté très forte entre l'islamisme en Tunisie et l'extrême-droite en France qui m'avais échappé jusqu'alors.
De ce fait, ce billet reprend en partie la chronique "l'islamisme ne vient pas du sous-développement".
- Voir aussi les chroniques :
. Lettre à mes compatriotes tentés de voter Front National
. Une planche à billets pour la Marine : l'ingénieux programme économique du Front National
. Allons-nous renoncer encore longtemps ? Réaction épidermique aux élections européennes
. Plaidoyer pour un vote europhile
. Tout savoir (ou presque) sur les pistes de sortie de crise