Ce matin, alors que j’achetais mes cinq fruits et légumes quotidiens, un client se plaignait auprès du vendeur du prix exorbitant des pêches tarifées à 3 €/kg.
Il jeta finalement son dévolu sur des pommes, sensiblement au même prix, au prétexte qu’il en mangeait plusieurs par jour à son bureau.
Continuant à deviser avec le commerçant, qu’il avait l’air de bien connaître, il s’exclama “au fait, je ne t’ai pas dit, je vais aller au Brésil assister à la finale de la coupe du monde ! C’est *** qui m’offre le voyage et le billet tous frais payés !”.
*** est une marque très connue de pneumatiques, au nom fleurant bon la géographie et la climatologie, qui sponsorise la FIFA, Fédération Internationale de Football Association, modèle indépassable de probité et candidate au Prix Nobel de la Paix.
Apparemment, si j’en juge par la suite de la conversation captée chez le primeur, le manufacturier “remercie” ses meilleurs clients en leur faisant cadeau de séjours luxueux axés sur les grands événements footballistiques.
Vu les tarifs des avions, des hôtels et des stades lors de la grand-messe du ballon rond, cette action de grâce coûte plusieurs milliers d’euros par invité. Pas exactement du mécénat humanitaire ou un clin d’oeil en forme de T-shirt ou de porte-clef publicitaire ...
Ce genre de pratique “commerciale” n’est pas rare et survient à toutes les échelles.
Ainsi, beaucoup d'équipes sportives professionnelles proposent des loges ou des salons aux entreprises pour, parait-il, les aider dans leurs relations publiques.
Ces libéralités sont, au sens strict, de la corruption puisqu'elles “faussent par de dons ou des promesses, l’exercice d’un pouvoir”.
Sur un mode privé et diffus, ce sont les mêmes mécanismes insidieux que ceux visant à obtenir un droit à construire, le retrait d’une contravention routière ou la concession d’un service public.
Je termine en rappelant que, très peu de temps en arrière, *** a fermé une de ses usines historiques dans la vallée de l'Oise en licenciant la totalité de son personnel …
Les largesses des marchands de pneus et des frappeurs de ballons me gonflent !
Toutefois, en échange d'un ou deux billets d'avion aller-retour Lyon-Tunis, je suis disposé à taire mon ire du football, à soustraire cette chronique à son audience internationale et à la remplacer par un panégyrique du caoutchouc, de la carcasse radiale et de Michel Platini.
Pneumo-corruptiquement votre
Il jeta finalement son dévolu sur des pommes, sensiblement au même prix, au prétexte qu’il en mangeait plusieurs par jour à son bureau.
Continuant à deviser avec le commerçant, qu’il avait l’air de bien connaître, il s’exclama “au fait, je ne t’ai pas dit, je vais aller au Brésil assister à la finale de la coupe du monde ! C’est *** qui m’offre le voyage et le billet tous frais payés !”.
*** est une marque très connue de pneumatiques, au nom fleurant bon la géographie et la climatologie, qui sponsorise la FIFA, Fédération Internationale de Football Association, modèle indépassable de probité et candidate au Prix Nobel de la Paix.
Apparemment, si j’en juge par la suite de la conversation captée chez le primeur, le manufacturier “remercie” ses meilleurs clients en leur faisant cadeau de séjours luxueux axés sur les grands événements footballistiques.
Vu les tarifs des avions, des hôtels et des stades lors de la grand-messe du ballon rond, cette action de grâce coûte plusieurs milliers d’euros par invité. Pas exactement du mécénat humanitaire ou un clin d’oeil en forme de T-shirt ou de porte-clef publicitaire ...
Ce genre de pratique “commerciale” n’est pas rare et survient à toutes les échelles.
Ainsi, beaucoup d'équipes sportives professionnelles proposent des loges ou des salons aux entreprises pour, parait-il, les aider dans leurs relations publiques.
Ces libéralités sont, au sens strict, de la corruption puisqu'elles “faussent par de dons ou des promesses, l’exercice d’un pouvoir”.
Sur un mode privé et diffus, ce sont les mêmes mécanismes insidieux que ceux visant à obtenir un droit à construire, le retrait d’une contravention routière ou la concession d’un service public.
Je termine en rappelant que, très peu de temps en arrière, *** a fermé une de ses usines historiques dans la vallée de l'Oise en licenciant la totalité de son personnel …
Les largesses des marchands de pneus et des frappeurs de ballons me gonflent !
Toutefois, en échange d'un ou deux billets d'avion aller-retour Lyon-Tunis, je suis disposé à taire mon ire du football, à soustraire cette chronique à son audience internationale et à la remplacer par un panégyrique du caoutchouc, de la carcasse radiale et de Michel Platini.
Pneumo-corruptiquement votre