vendredi 10 juillet 2015

Malgré l'asphyxie de la Grèce la Commission Européenne est au meilleur de sa forme

Alors que 400 millions d'européens s'ingénient à s'engluer dans le conservatisme, l'égoïsme national, le manque de hauteur de vue et les tentations populistes, la Commission Européenne reste l'unique aiguillon cherchant à remettre simultanément notre économie en marche et nos oreilles dans le sens du vent.

Le sémillant Martin Selmayr - ci-devant chef de cabinet du non moins sémillant président-commissaire Jean-Claude Juncker - en a donné une brillante illustration hier soir.

Alors que le gouvernement de Grèce peinait à ficeler un plan budgétaire à la fois crédible, satisfaisant les créanciers et ne déglinguant encore plus ce pays en chute libre, le brillant eurocrate indiquait tranquillement sur Twitter que la proposition d'Aléxis Tsipras n'étant pas signée n'était pas recevable.

Tweet authentique publié par Martin Selmayr le 9 juillet 2015 vers 21:30
À bien y réfléchir, je trouve que ce sympathique rond de cuir est beaucoup trop accommodant.
Il aurait du exiger, sous peine de grexit immédiat, que le gouvernement d'Athènes ressuscite les coureurs de Marathon, les habille de fustanelles et les envoie à travers les Balkans en direction de Bruxelles avec des papyrus dûment scellés à la cire.

Alors que le téléphone avoisine les 150 ans et qu'internet triomphe, cela aurait - si j'ose dire - un cachet fou.

Aiguilloniquement votre

Références et compléments
- Voir aussi la chronique "Grèce & Europe : si nous rouvrions nos livres d'histoire ?"