Le nez sur notre volant, emportés par notre vie quotidienne, nous avons l'impression que "tout augmente", surtout dans le domaine automobile.
Le gouvernement français vient d'ailleurs de conforter cette idée en mobilisant l'endettement public pour diminuer le carburant de quelques centimes par litre.
Sans méconnaitre les difficultés économiques des personnes devant régulièrement effectuer de longs trajets, je suis au regret de constater que, dans la durée, les coûts de l'essence et des voitures chutent !
Jugez sur pièces.
En 1980, 18 minutes de SMIC étaient nécessaires pour acquérir un litre de super.
Aujourd'hui, en 2012, le même achat ne requiert plus que 10 minutes de salaire minimum, soit une baisse de 44% !
Comme le montre le graphique ci-dessus, de 1980 à 1987, le carburant a connu une diminution très sérieuse. Depuis 25 ans, le super oscille autour de 9 minutes de SMIC par litre. 2012 est un point haut, sans atteindre toutefois les pics de 1989 et 2000 où l'essence a atteint 10.5 minutes de SMIC le litre.
Il est en de même pour les automobiles.
Ma première voiture, la Renault R5 3 portes, valait neuve en 1980 environ 27 500 Francs (4 200 €), soit 11 mois de SMIC.
La Twingo entrée de gamme qui désormais lui succède, coûte sensiblement 8 000 €, c'est à dire un peu plus de 5 mois de salaire minimum. La baisse est de l'ordre de la moitié.
Cette décroissance du prix réel s'est accompagnée d'un progrès notable de la qualité. Les émissions polluantes se sont estompées, les attaques de rouille ont disparu, la sécurité s'est renforcée et la longévité des véhicules s'est accrue.
La consommation s'est aussi notablement améliorée.
En cycle normalisé dit "urbain", ma R5 consommait officiellement 7.4 litres de super pour 100 km.
Ce même ratio s'est réduit à 5.9 litres / 100 km pour une Twingo, une amélioration de 20%.
La combinaison de toutes ces données permet d'obtenir un ordre de grandeur du coût d'un trajet de 100 km.
A la fin du septennat de Valery Giscard d'Estaing, 210 minutes de SMIC étaient nécessaires pour relier Chamalières à Montluçon en Renault 5.
Désormais, sous la houlette de François Hollande, 82 minutes de salaire minimum suffisent pour aller en Twingo de Tulle à Périgueux, c'est à dire une diminution de presque deux tiers ...
Essenciquement votre
Références et compléments
- Cette chronique, sous une forme légèrement remaniée, fait désormais partie du recueil disponible en ligne "Humeurs Économiques".
- La chronique "Timbres, iPhone et salaires ouvriers" utilise la même méthode à propos de l'évolution du coût des communications sur 150 ans.
J'ai aussi employé le même procédé provocant pour analyser le coût du logement.
- Cette chronique a été impulsée par un tweet de Rémi Godeau (@remigodeau sur Twitter).
Elle est dédiée à R. M., mon encyclopédiste automobile favori, dont j'attends les commentaires avec impatience et gourmandise.
- Les normes de consommation de carburant ont évolué pour devenir un peu plus réalistes qu'elles n'étaient naguère
Les consommations à vitesse stabilisée qui étaient annoncées dans les années 1980 ne sont plus publiées.
Seule la consommation en cycle urbain permet des comparaisons sur longue période.
- Pour estimer le coût d'un trajet de 100 km, uniquement deux facteurs ont été pris en compte, la consommation d'essence (en cycle urbain) et l'amortissement de l'achat de la voiture.
La durée de vie de la Renault R5 a été supposée de 150 000 km, celle de la Twingo de 200 000 km.
Entretien, assurances et péages ont été négligés.
- L'idée d'exprimer les prix en temps salarial est inspirée du livre de Jean Fourastié & Béatrice Bazil "Pourquoi les prix baissent ?" (Editions Hachette 1984).
- Sources : ma mémoire ainsi que plusieurs forums dégottés avec Google ainsi que les sites de l'INSEE, de Renault France et www.renault-5.net.
Le gouvernement français vient d'ailleurs de conforter cette idée en mobilisant l'endettement public pour diminuer le carburant de quelques centimes par litre.
Sans méconnaitre les difficultés économiques des personnes devant régulièrement effectuer de longs trajets, je suis au regret de constater que, dans la durée, les coûts de l'essence et des voitures chutent !
Jugez sur pièces.
En 1980, 18 minutes de SMIC étaient nécessaires pour acquérir un litre de super.
Aujourd'hui, en 2012, le même achat ne requiert plus que 10 minutes de salaire minimum, soit une baisse de 44% !
Prix d'un litre de super de 1980 à 2012 exprimé en minutes de SMIC |
Comme le montre le graphique ci-dessus, de 1980 à 1987, le carburant a connu une diminution très sérieuse. Depuis 25 ans, le super oscille autour de 9 minutes de SMIC par litre. 2012 est un point haut, sans atteindre toutefois les pics de 1989 et 2000 où l'essence a atteint 10.5 minutes de SMIC le litre.
Il est en de même pour les automobiles.
Ma première voiture, la Renault R5 3 portes, valait neuve en 1980 environ 27 500 Francs (4 200 €), soit 11 mois de SMIC.
La Twingo entrée de gamme qui désormais lui succède, coûte sensiblement 8 000 €, c'est à dire un peu plus de 5 mois de salaire minimum. La baisse est de l'ordre de la moitié.
Cette décroissance du prix réel s'est accompagnée d'un progrès notable de la qualité. Les émissions polluantes se sont estompées, les attaques de rouille ont disparu, la sécurité s'est renforcée et la longévité des véhicules s'est accrue.
La consommation s'est aussi notablement améliorée.
En cycle normalisé dit "urbain", ma R5 consommait officiellement 7.4 litres de super pour 100 km.
Ce même ratio s'est réduit à 5.9 litres / 100 km pour une Twingo, une amélioration de 20%.
La combinaison de toutes ces données permet d'obtenir un ordre de grandeur du coût d'un trajet de 100 km.
A la fin du septennat de Valery Giscard d'Estaing, 210 minutes de SMIC étaient nécessaires pour relier Chamalières à Montluçon en Renault 5.
Désormais, sous la houlette de François Hollande, 82 minutes de salaire minimum suffisent pour aller en Twingo de Tulle à Périgueux, c'est à dire une diminution de presque deux tiers ...
Essenciquement votre
Références et compléments
- Cette chronique, sous une forme légèrement remaniée, fait désormais partie du recueil disponible en ligne "Humeurs Économiques".
- La chronique "Timbres, iPhone et salaires ouvriers" utilise la même méthode à propos de l'évolution du coût des communications sur 150 ans.
J'ai aussi employé le même procédé provocant pour analyser le coût du logement.
- Cette chronique a été impulsée par un tweet de Rémi Godeau (@remigodeau sur Twitter).
Elle est dédiée à R. M., mon encyclopédiste automobile favori, dont j'attends les commentaires avec impatience et gourmandise.
- Les normes de consommation de carburant ont évolué pour devenir un peu plus réalistes qu'elles n'étaient naguère
Les consommations à vitesse stabilisée qui étaient annoncées dans les années 1980 ne sont plus publiées.
Seule la consommation en cycle urbain permet des comparaisons sur longue période.
- Pour estimer le coût d'un trajet de 100 km, uniquement deux facteurs ont été pris en compte, la consommation d'essence (en cycle urbain) et l'amortissement de l'achat de la voiture.
La durée de vie de la Renault R5 a été supposée de 150 000 km, celle de la Twingo de 200 000 km.
Entretien, assurances et péages ont été négligés.
- L'idée d'exprimer les prix en temps salarial est inspirée du livre de Jean Fourastié & Béatrice Bazil "Pourquoi les prix baissent ?" (Editions Hachette 1984).
- Sources : ma mémoire ainsi que plusieurs forums dégottés avec Google ainsi que les sites de l'INSEE, de Renault France et www.renault-5.net.