Georges Brassens, s’il était encore parmi nous, pourrait contribuer à réenchanter la Tunisie que nous aimons et dont la révolution patine un peu beaucoup.
Jugez sur pièces.
En vertu du principe que « les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux », en Tunisie, les « dragons de vertus » locaux ont fait pression sur les autorités pour que les pratiques du ramadan soient strictement et publiquement respectées.
Les « gens de bon conseil » ont donc décidé de « rendre des comptes » à « l’homme de la rue » et de « s’amuser à voir » tout le monde « jeûner ».
Ainsi, le « bistrot » de la plage du Petit Paris à Kelibia, « à deux pas des flots bleus », « le long de cette grève où le sable est si fin », qui, en début de ramadan, était discrètement ouvert a fini le mois saint au chômage technique. Pourtant, faute de « feuilles de vigne, fleurs de lys et fleurs d’oranger », des bâches empêchaient « les passants honnêtes », « tous ceux du commun des mortels », de « lorgner la portion » des dé-jeûneurs.
Sur une autre plage de Kelibia, « les sycophantes du pays, sans vergogne, aux gendarmes ont trahi » un jeune journaliste et blogueur au prétexte qu’il goûtait nuitamment à « la chaude liqueur de la treille » et « s’amusait à des bagatelles ». Les « chats fourrés, quand ils l’ont su, lui ont posé la patte dessus pour l’envoyer » en garde à vue « se refaire une honnêteté ». Le « folliculaire » a échappé de peu à l’inculpation d’atteinte aux « bonnes mœurs ».
De surcroît, des « fanatiques de la cause » ont, dans plusieurs villes tunisiennes, empêché, par la violence, des artistes de monter sur des « tréteaux » ou de « fredonner des chansons ».
Les « tristes bigots » et les « bons apôtres » ont, cet été, gagné une manche. Leur « zèle imbécile » a fait régresser deux des plus belles traditions tunisiennes, le vivre-ensemble et l’hospitalité.
Toutefois, l’action de ces « boutefeux » n’aura pas été vaine. « Ils ont su me convaincre et ma muse indolente, abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi ». « Avec un soupçon de réserve toutefois » ...
Le programme des « Saint Jean Bouche d’Or » anti-bistrot, anti-théâtre et même anti-femmes vise aussi « à retirer le morceau de pain » de la « bouche du pauvre tapin » en éradiquant les maisons de tolérance.
Je leur suggère, si, par malheur, ils passaient à l’acte, de récupérer le stock de tolérance. Cela leur permettrait, sait-on jamais, de « se borner à ne pas trop emmerder leurs voisins » …
A défaut, ces « sectaires » « en bois brut », devraient se rappeler la mésaventure du « jeune juge » confronté au « gorille » « trousseur de robes ». S’ils « pensent, impassibles, que c’est complètement impossible », la « suite pourrait leur prouver que non ! ».
« Gare au gorille » surtout s'il est tunisien !
Tuniso-brassensiquement votre
Références et compléments
- Chronique tunisienne « coup de gueule » écrite et peaufinée à Kelibia en juillet et août 2012. Les faits relatés sont tous, hélas, strictement exacts.
- Le journaliste et blogueur tunisien arrêté nuitamment sur une plage de Kelibia s’appelle Sofien Chourabi. Relâché après deux jours de garde à vue, il devrait être jugé début septembre 2012 pour consommation publique d’alcool. Je vous invite à découvrir son fil Twitter @Sofien_Chourabi et, pourquoi pas, à lui manifester votre soutien.
- Les citations entre guillemets sont toutes issues, à quelques variations grammaticales près, de chansons de Georges Brassens :
mourir pour des idées, trompettes de la renommée, à l’ombre des maris, l’auvergnat, supplique pour être enterré sur la plage de Sète, dans l’eau de la claire fontaine, le cocu, le bistrot, quand les cons sont braves, Don Juan, le sceptique, je suis un voyou, concurrence déloyale, la mauvaise réputation, les quatre bacheliers, le vin, celui qui a mal tourné, le Grand Pan, le gorille, le pêcheur, les amoureux sur les bancs publics, les croquants, honte à qui peut chanter, entre la rue Didot et la rue de Vanves, le vent.
Jugez sur pièces.
En vertu du principe que « les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux », en Tunisie, les « dragons de vertus » locaux ont fait pression sur les autorités pour que les pratiques du ramadan soient strictement et publiquement respectées.
Les « gens de bon conseil » ont donc décidé de « rendre des comptes » à « l’homme de la rue » et de « s’amuser à voir » tout le monde « jeûner ».
Ainsi, le « bistrot » de la plage du Petit Paris à Kelibia, « à deux pas des flots bleus », « le long de cette grève où le sable est si fin », qui, en début de ramadan, était discrètement ouvert a fini le mois saint au chômage technique. Pourtant, faute de « feuilles de vigne, fleurs de lys et fleurs d’oranger », des bâches empêchaient « les passants honnêtes », « tous ceux du commun des mortels », de « lorgner la portion » des dé-jeûneurs.
Sur une autre plage de Kelibia, « les sycophantes du pays, sans vergogne, aux gendarmes ont trahi » un jeune journaliste et blogueur au prétexte qu’il goûtait nuitamment à « la chaude liqueur de la treille » et « s’amusait à des bagatelles ». Les « chats fourrés, quand ils l’ont su, lui ont posé la patte dessus pour l’envoyer » en garde à vue « se refaire une honnêteté ». Le « folliculaire » a échappé de peu à l’inculpation d’atteinte aux « bonnes mœurs ».
De surcroît, des « fanatiques de la cause » ont, dans plusieurs villes tunisiennes, empêché, par la violence, des artistes de monter sur des « tréteaux » ou de « fredonner des chansons ».
Les « tristes bigots » et les « bons apôtres » ont, cet été, gagné une manche. Leur « zèle imbécile » a fait régresser deux des plus belles traditions tunisiennes, le vivre-ensemble et l’hospitalité.
Toutefois, l’action de ces « boutefeux » n’aura pas été vaine. « Ils ont su me convaincre et ma muse indolente, abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi ». « Avec un soupçon de réserve toutefois » ...
Le programme des « Saint Jean Bouche d’Or » anti-bistrot, anti-théâtre et même anti-femmes vise aussi « à retirer le morceau de pain » de la « bouche du pauvre tapin » en éradiquant les maisons de tolérance.
Je leur suggère, si, par malheur, ils passaient à l’acte, de récupérer le stock de tolérance. Cela leur permettrait, sait-on jamais, de « se borner à ne pas trop emmerder leurs voisins » …
A défaut, ces « sectaires » « en bois brut », devraient se rappeler la mésaventure du « jeune juge » confronté au « gorille » « trousseur de robes ». S’ils « pensent, impassibles, que c’est complètement impossible », la « suite pourrait leur prouver que non ! ».
« Gare au gorille » surtout s'il est tunisien !
Tuniso-brassensiquement votre
Références et compléments
- Chronique tunisienne « coup de gueule » écrite et peaufinée à Kelibia en juillet et août 2012. Les faits relatés sont tous, hélas, strictement exacts.
- Le journaliste et blogueur tunisien arrêté nuitamment sur une plage de Kelibia s’appelle Sofien Chourabi. Relâché après deux jours de garde à vue, il devrait être jugé début septembre 2012 pour consommation publique d’alcool. Je vous invite à découvrir son fil Twitter @Sofien_Chourabi et, pourquoi pas, à lui manifester votre soutien.
- Les citations entre guillemets sont toutes issues, à quelques variations grammaticales près, de chansons de Georges Brassens :
mourir pour des idées, trompettes de la renommée, à l’ombre des maris, l’auvergnat, supplique pour être enterré sur la plage de Sète, dans l’eau de la claire fontaine, le cocu, le bistrot, quand les cons sont braves, Don Juan, le sceptique, je suis un voyou, concurrence déloyale, la mauvaise réputation, les quatre bacheliers, le vin, celui qui a mal tourné, le Grand Pan, le gorille, le pêcheur, les amoureux sur les bancs publics, les croquants, honte à qui peut chanter, entre la rue Didot et la rue de Vanves, le vent.