Celui-ci indique que les maraichers de Morlaix et Roscoff subissent de plein fouet la "redoutable concurrence" des "cultivateurs d'Algérie" qui "parviennent à pourvoir les Halles de Paris".
Heureusement, une "circonstance presque inespérée" a fourni aux agriculteurs bretons un "débouché nouveau". "Les ports d'Anvers, de Rotterdam et de Hambourg, reliés à celui du Havre par des lignes régulières de bateau à vapeur, ont depuis peu demandé à nos Roscovites des paniers de légumes".
L'article se conclut par "la plus grande partie de la production maraichère du Finistère se consomme non plus en France, mais bien dans les villes les plus populeuses de l'Elbe et la Meuse".
Un siècle et demi en arrière, les bouleversements dans les communications - navires à vapeur et chemin de fer - impactaient directement les acteurs économiques de l'époque, y compris les plus petits. Ce que nous appelons désormais la mondialisation avait déjà une double face. La production des pied-noirs boutait celle de Bretagne hors de Paris pendant que dans le même temps les légumes celtes conquéraient l'Europe du Nord.
Notre XXIème siècle est-il si différent ?
Savoiso-bretonniquement votre
Références et compléments
- Sur le même thème, voir aussi la chronique "la mondialisation ne date pas de la dernière mousson"
- Le site histoirepostale.net pour aller plus loin sur l'Europe et ses postes vers 1860, notamment en Savoie et en France.
- Le thème de cette chronique ainsi que le fac similé de La Ferme Ecole ont été fournis par mon camarade Roland Goutay, auteur des chroniques de Djerba publiées sur ce blog et co-réalisateur du site histoirepostale.net.