jeudi 24 novembre 2011

Visions politiques - Chronique franco-tunisienne


Depuis le 5 octobre 2011, un quart de l'humanité est orphelin d'un représentant emblématique. L'arrivée imminente de Moncef Marzouki à la présidence de la république tunisienne devrait combler ce trou béant.

Le décès de Steve Jobs a laissé les myopes de la planète sans icône. L'ami des pommes avait choisi d'arborer fièrement ses lunettes, sans chercher à les escamoter à l'aide de lentilles ou de chirurgie au laser. Il avait ainsi revitalisé le poste d'ambassadeur universel des binoclards, vacant depuis l'assassinat en 1948 du Mahatma Gandhi.

Cette fois, le délai de carence aura duré moins de deux mois. Les accords politiques, fruits des élections en Tunisie, ont amené sur le devant de la scène une vraie taupe, fière de l'être. La grande tribu des bigleux a retrouvé un leader à sa mesure. Pour preuve, le symbole de son parti sur les bulletins électoraux était une paire de bésicles.

La France, régulièrement en retard sur la Tunisie en matière de parité politique, a décidé de reprendre à l'antique Carthage le poste tant convoité de miro en chef. Les écologistes ont donc propulsé dans l'arène électorale Eva Joly, la verte aux lunettes rouges. Depuis une semaine, elle se démène pour faire le buzz, espérant éclipser la prochaine accession à la magistrature suprème du champion tunisien des lorgnons.

Entre Moncef et Eva, je dois avouer que mon coeur balance. Les lunettes du premier me rappellent mes années 70 de lycéen myope alors que l'ex-dauphine de Miss Norvège, en jouant délibérément sur le contraste de couleurs, ravit les daltoniens.
Pour résoudre mon dilemme, je n'entrevois comme issue pour nos deux héros des miros que leur mariage et leur installation en Sardaigne, à mi-chemin de la Tunisie et de la France ...

Bigleusement votre