Nous nous représentons les personnages du passé à notre image.
Ainsi, l'ardente Jeanne d'Arc, symbole nationaliste de la France éternelle et revencharde, évoque, pour la plupart d'entre nous, un mélange plutôt affriolant d'héroïnes de cinéma et des jeunes modèles des statues de Compiègne, Orléans, Rouen ou Paris.
Pourtant, si nous nous trouvions, si j'ose dire, nez à nez avec notre glorieuse aînée, nous ne supporterions probablement ni son apparence, ni son odeur.
Au Moyen-Âge et à la Renaissance l'hygiène était inexistante.
Eau et bains étaient réprouvés simultanément par l'Église et la médecine qui y voyaient une source de troubles pour la moralité et l'équilibre des humeurs. Ainsi Paris, ville la plus développée d'Europe, abritait à peine une étuve pour 3 000 habitants.
Vêtements couvrants, été comme hiver, masquaient autant que faire se peut boutons, bubons et autres pustules.
La nourriture n'était ni abondante, ni diversifiée. L'immense majorité de la population se maintenait tout juste au niveau de subsistance. Les carences alimentaires étaient récurrentes, y compris jusque dans la noblesse.
En conséquence, rachitisme et lésions de la peau étaient la norme, ainsi que les dents déchaussées ou cariées.
Dès leur plus jeune âge, les enfants, qu'il était hors de question de scolariser, participaient aux travaux, souvent très physiques, de leur maisonnée. Ce qui entraînait une limitation de leur taille et une recrudescence de difformités.
À tout âge de la vie, le temps que nous qualifions désormais de libre était très limité.
En 1431, Jeanne d'Arc eut finalement bien de la chance d'avoir été alpaguée et exécutée aux alentours de son vingtième anniversaire.
Cette arrestation providentielle lui a permis d'échapper aux grossesses, accouchements et allaitements annuels, avec toutes les conséquences sur sa santé et surtout sa survie.
D'ailleurs l'infâme évêque Cauchon et la perfide justice anglaise n'ont que fort peu raccourci l'existence de la Pucelle d'Orléans. Son espérance de vie à sa naissance n'excédait pas 25 ans.
Bref, la Très Sainte Patronne de la France, à l'instar de la population de son temps, n'aurait, aujourd'hui, franchement pas fière allure.
La récupération d'emblèmes historiques est toujours un exercice risqué.
Nationalo-odoriquement votre
Ainsi, l'ardente Jeanne d'Arc, symbole nationaliste de la France éternelle et revencharde, évoque, pour la plupart d'entre nous, un mélange plutôt affriolant d'héroïnes de cinéma et des jeunes modèles des statues de Compiègne, Orléans, Rouen ou Paris.
Pourtant, si nous nous trouvions, si j'ose dire, nez à nez avec notre glorieuse aînée, nous ne supporterions probablement ni son apparence, ni son odeur.
Au Moyen-Âge et à la Renaissance l'hygiène était inexistante.
Eau et bains étaient réprouvés simultanément par l'Église et la médecine qui y voyaient une source de troubles pour la moralité et l'équilibre des humeurs. Ainsi Paris, ville la plus développée d'Europe, abritait à peine une étuve pour 3 000 habitants.
Vêtements couvrants, été comme hiver, masquaient autant que faire se peut boutons, bubons et autres pustules.
La nourriture n'était ni abondante, ni diversifiée. L'immense majorité de la population se maintenait tout juste au niveau de subsistance. Les carences alimentaires étaient récurrentes, y compris jusque dans la noblesse.
En conséquence, rachitisme et lésions de la peau étaient la norme, ainsi que les dents déchaussées ou cariées.
Dès leur plus jeune âge, les enfants, qu'il était hors de question de scolariser, participaient aux travaux, souvent très physiques, de leur maisonnée. Ce qui entraînait une limitation de leur taille et une recrudescence de difformités.
À tout âge de la vie, le temps que nous qualifions désormais de libre était très limité.
En 1431, Jeanne d'Arc eut finalement bien de la chance d'avoir été alpaguée et exécutée aux alentours de son vingtième anniversaire.
Cette arrestation providentielle lui a permis d'échapper aux grossesses, accouchements et allaitements annuels, avec toutes les conséquences sur sa santé et surtout sa survie.
D'ailleurs l'infâme évêque Cauchon et la perfide justice anglaise n'ont que fort peu raccourci l'existence de la Pucelle d'Orléans. Son espérance de vie à sa naissance n'excédait pas 25 ans.
Bref, la Très Sainte Patronne de la France, à l'instar de la population de son temps, n'aurait, aujourd'hui, franchement pas fière allure.
La récupération d'emblèmes historiques est toujours un exercice risqué.
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