Comme tous les ans à la même époque, le Téléthon s'est achevé en même temps que l'élection de Miss France.
Pendant des heures, nos écrans télévisuels publics ont vu une succession improbable d'artistes, de sommités médicales, de parents, d'enfants et de quidams nous convaincre du besoin impérieux de financement de la recherche génétique française. Ces mêmes intervenants se sont congratulés devant les sommes "immenses" obtenues grâce à la générosité du public.
La collecte de fonds de cette édition a été de 86 000 000 Euros. Ce nombre astronomique n'est en fait pas si impressionnant.
Il s'agit d'environ seulement 2.5% du budget de la recherche publique française dans les sciences du vivant. Cela représente, grosso modo, le coût de l'aménagement de 90 rond-points routiers.
Si, comme les parrains du Téléthon le clament, 86 millions d'Euros peuvent changer la face de la lutte contre les maladies rares alors, peut-être, notre argent public pourrait trouver une meilleure utilisation.
Il suffirait que chaque département français construise un rond-point de moins chaque année pour dégager des ressources équivalentes à celles recueillies par la grand-messe de la charité cathodique. Canaliser ces budgets vers des recherches de pointe plutôt que vers quelques hectares supplémentaires de macadam serait, sans conteste, très bénéfique pour le bien-être collectif et l'emploi.
Seul problème, la découverte d'un gène défectueux est difficile à inaugurer.
Aussi, soucieux de conserver le long de nos routes des monuments commémorant leur action, les conseillers généraux et autres édiles locaux se sont empressés, ces derniers jours, d'afficher les banderoles du Téléthon sur la plupart des rond-points de France et de Navarre. Promouvoir un concurrent est parfois une bonne manière de s'en débarrasser.
Quant au chromosome de la dépense publique, il a probablement besoin d'une thérapie génique de choc.
Budgétairement votre
Références et compléments
- Cette chronique, sous une forme légèrement remaniée, fait désormais partie du recueil disponible en ligne "Humeurs Économiques".
- Comme la thérapie génique n'en est qu'au stade des essais, en attendant que les finances publiques guérissent, les dons au Téléthon, à la Croix Rouge Française ou au Croissant Rouge Tunisien restent toujours recommandés.
Pendant des heures, nos écrans télévisuels publics ont vu une succession improbable d'artistes, de sommités médicales, de parents, d'enfants et de quidams nous convaincre du besoin impérieux de financement de la recherche génétique française. Ces mêmes intervenants se sont congratulés devant les sommes "immenses" obtenues grâce à la générosité du public.
La collecte de fonds de cette édition a été de 86 000 000 Euros. Ce nombre astronomique n'est en fait pas si impressionnant.
Il s'agit d'environ seulement 2.5% du budget de la recherche publique française dans les sciences du vivant. Cela représente, grosso modo, le coût de l'aménagement de 90 rond-points routiers.
Si, comme les parrains du Téléthon le clament, 86 millions d'Euros peuvent changer la face de la lutte contre les maladies rares alors, peut-être, notre argent public pourrait trouver une meilleure utilisation.
Il suffirait que chaque département français construise un rond-point de moins chaque année pour dégager des ressources équivalentes à celles recueillies par la grand-messe de la charité cathodique. Canaliser ces budgets vers des recherches de pointe plutôt que vers quelques hectares supplémentaires de macadam serait, sans conteste, très bénéfique pour le bien-être collectif et l'emploi.
Seul problème, la découverte d'un gène défectueux est difficile à inaugurer.
Aussi, soucieux de conserver le long de nos routes des monuments commémorant leur action, les conseillers généraux et autres édiles locaux se sont empressés, ces derniers jours, d'afficher les banderoles du Téléthon sur la plupart des rond-points de France et de Navarre. Promouvoir un concurrent est parfois une bonne manière de s'en débarrasser.
Quant au chromosome de la dépense publique, il a probablement besoin d'une thérapie génique de choc.
Budgétairement votre
Références et compléments
- Cette chronique, sous une forme légèrement remaniée, fait désormais partie du recueil disponible en ligne "Humeurs Économiques".
- Comme la thérapie génique n'en est qu'au stade des essais, en attendant que les finances publiques guérissent, les dons au Téléthon, à la Croix Rouge Française ou au Croissant Rouge Tunisien restent toujours recommandés.