De nombreux "écos" - comprenez écologistes et économistes - prônent que la décroissance est la seule issue à la crise à visages multiples contre laquelle nous nous débattons depuis une trop grande lurette.
La décrue de notre Produit Intérieur Brut aurait, à en croire ses thuriféraires, de multiples avantages : baisse des atteintes à l'environnement, moindre consommation des ressources naturelles, meilleure répartition d'un travail devenu plus utile et, cerise dans l'infusion, plus de temps libre.
Afin de donner un peu de consistance à ce dernier point, je me suis livré au petit calcul que voici.
Actuellement en France, 43 millions de personnes ont entre 15 et 65 ans, ce que le très officiel et onusien Bureau International du Travail considère comme l'intervalle d'âge normal pour travailler.
Deux gros tiers, 30 millions, ont effectivement un emploi. L'autre petit tiers, 13 millions, sont chômeurs, étudiants ou préfèrent ne pas exercer d'activité professionnelle.
Les heureux bénéficiaires d'un boulot étant censés y consacrer 35 heures par semaine, en moyenne sur l'ensemble de la population, la durée de travail s'établit donc à 24 heures hebdomadaires.
La semaine de 3 jours est déjà une réalité statistique, à défaut d'être entrée pleinement dans les mœurs.
La décroissance suppose que, petit à petit, nous nous débarrassions du superflu et de l'ostentatoire qui polluent notre quotidien. Un mode de vie plus frugal nous serait bénéfique et permettrait de moins bosser.
Afin de déterminer quelques ordres de grandeur, j'ai choisi, un peu arbitrairement, de viser le niveau de la fin du dix-neuvième siècle.
En effet, sensiblement à partir de 1870, les français de toutes conditions ont mangé régulièrement à leur faim.
Pour ce faire, à l'époque, deux tiers des travailleurs étaient des paysans qui effectuaient, toute l'année, des semaines de 60 heures de labeur.
Désormais, l'ensemble de la filière agricole, au sens très large, n'emploie plus qu'un actif sur douze, 2.4 millions de personnes.
Si ce travail des champs et de la terre était réparti sur la totalité de la population susceptible de travailler, 2 heures par semaine et par personne suffiraient pour nourrir la France.
Pour obtenir la production industrielle, tertiaire et administrative de 1870, grosso modo, là encore, avec nos techniques actuelles, 2 heures hebdomadaires par adulte feraient l'affaire.
À condition de mobiliser de fortes doses de bonne volonté, de civisme et d'organisation collective, nous pourrions donc ne turbiner qu'une demi-journée par semaine, profiter grandement de la vie tout en mangeant sainement et en ayant le mode de vie de mes arrière-grands parents.
Avant de vous quitter, trois petits détails que j'ai failli omettre.
En 1870, l'espérance de vie à la naissance était de 45 ans, elle dépasse aujourd'hui 80 printemps.
La décrue de notre Produit Intérieur Brut aurait, à en croire ses thuriféraires, de multiples avantages : baisse des atteintes à l'environnement, moindre consommation des ressources naturelles, meilleure répartition d'un travail devenu plus utile et, cerise dans l'infusion, plus de temps libre.
Afin de donner un peu de consistance à ce dernier point, je me suis livré au petit calcul que voici.
Actuellement en France, 43 millions de personnes ont entre 15 et 65 ans, ce que le très officiel et onusien Bureau International du Travail considère comme l'intervalle d'âge normal pour travailler.
Deux gros tiers, 30 millions, ont effectivement un emploi. L'autre petit tiers, 13 millions, sont chômeurs, étudiants ou préfèrent ne pas exercer d'activité professionnelle.
Les heureux bénéficiaires d'un boulot étant censés y consacrer 35 heures par semaine, en moyenne sur l'ensemble de la population, la durée de travail s'établit donc à 24 heures hebdomadaires.
La semaine de 3 jours est déjà une réalité statistique, à défaut d'être entrée pleinement dans les mœurs.
La décroissance suppose que, petit à petit, nous nous débarrassions du superflu et de l'ostentatoire qui polluent notre quotidien. Un mode de vie plus frugal nous serait bénéfique et permettrait de moins bosser.
Afin de déterminer quelques ordres de grandeur, j'ai choisi, un peu arbitrairement, de viser le niveau de la fin du dix-neuvième siècle.
En effet, sensiblement à partir de 1870, les français de toutes conditions ont mangé régulièrement à leur faim.
Pour ce faire, à l'époque, deux tiers des travailleurs étaient des paysans qui effectuaient, toute l'année, des semaines de 60 heures de labeur.
Désormais, l'ensemble de la filière agricole, au sens très large, n'emploie plus qu'un actif sur douze, 2.4 millions de personnes.
Si ce travail des champs et de la terre était réparti sur la totalité de la population susceptible de travailler, 2 heures par semaine et par personne suffiraient pour nourrir la France.
Pour obtenir la production industrielle, tertiaire et administrative de 1870, grosso modo, là encore, avec nos techniques actuelles, 2 heures hebdomadaires par adulte feraient l'affaire.
À condition de mobiliser de fortes doses de bonne volonté, de civisme et d'organisation collective, nous pourrions donc ne turbiner qu'une demi-journée par semaine, profiter grandement de la vie tout en mangeant sainement et en ayant le mode de vie de mes arrière-grands parents.
Avant de vous quitter, trois petits détails que j'ai failli omettre.
En 1870, l'espérance de vie à la naissance était de 45 ans, elle dépasse aujourd'hui 80 printemps.
À cette date, j'aurais rédigé cette chronique un dimanche après-midi au cœur d'une campagne française et non un mardi d'août en Tunisie. Voyages et vacances étaient le privilège d'une infime élite rentière.
De surcroît, j'aurais eu très peu voire pas de livres à ma disposition ainsi qu'une malchance sur trois de ne pas savoir lire et écrire.
De surcroît, j'aurais eu très peu voire pas de livres à ma disposition ainsi qu'une malchance sur trois de ne pas savoir lire et écrire.
Tout cela n'aurait guère eu d'importance car le télégraphe Morse, summum de la technicité, était alors le seul moyen de télécommunication existant. Personne n'aurait eu connaissance de cet hypothétique billet.
Post-scriptum février 2017
Une vidéo de la série Le Projet Fait Rage aborde ce thème d'une autre façon.
Références et compléments
- Voir aussi les chroniques :
. "Bistrots et curés professions sinistrées"
. "Généalogie de la croissance - L'histoire familiale raconte l'économie et la démographie"
- Les données de base qui ont permis d'obtenir les chiffres indiqués dans cette chronique proviennent de l'INSEE et de Wikipedia
Post-scriptum février 2017
Une vidéo de la série Le Projet Fait Rage aborde ce thème d'une autre façon.
Références et compléments
- Voir aussi les chroniques :
. "Bistrots et curés professions sinistrées"
. "Généalogie de la croissance - L'histoire familiale raconte l'économie et la démographie"
- Les données de base qui ont permis d'obtenir les chiffres indiqués dans cette chronique proviennent de l'INSEE et de Wikipedia