Quatorze, c'est fou c'que t'es triste
Quand sur un édifice
T'es suivi de dix-huit
Quatorze, c'est fou c'que t'es gai
Quand au calendrier
T'es suivi de juillet
Jean Ferrat
Au matin du quatorze juillet
Je reste dans mon lit douillet
La musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas
Georges Brassens
Tous les ans, au cœur de l'été, du Tour de France et parfois de la coupe du monde de football, je ressens le même malaise avec le défilé militaire du 14 juillet sur les Champs Élysées.
Faire parader soldatesque et politiques est singulièrement passé de mode.
Il n'y a plus guère qu'à Moscou, Beijing et Pyongyang que ces démonstrations de force sont organisées.
Voir mon pays voisiner ces champions de la démocratie et de l'amitié entre les peuples ne me remplit pas de fierté patriotique.
Ce défilé est un oxymore à lui seul.
Désormais, sensé être un hommage à la paix, il met en valeurs soldats et armements pendant deux heures. Comme si Rafales, chars Leclerc, FAMAS et légionnaires étaient des avatars du rameau d’olivier.
Honorer le glorieux passé des armées françaises est une sinistre blague.
Pendant plus d'un siècle, l'establishment militaro-politique français n'a tragiquement cessé de se tromper.
En 1914, il a recherché une guerre qui devait être rapide et aisée et qui se termina avec 9 millions de morts ainsi que 8 millions d'invalides.
Dans les années 1930, commandement et gouvernements français firent l’inverse et ne surent pas barrer la route au nazisme.
Dernières aventures en date, les guerres coloniales du Vietnam et d'Algérie n’ont fait que retarder des échéances inéluctables et ont remis en vigueur la pratique du coup d'état oubliée depuis Napoléon III.
Enfin, alors que le défi de la France est de se tourner dare-dare vers l'avenir et le monde, aligner en rangs d'oignons bidasses et panzers sur la plus belle avenue du monde n'est probablement le meilleur moyen d'aider le pays à - si j'ose l’expression - se remettre en ordre de bataille.
Commémoriquement votre
Références et compléments
- Voir aussi les chroniques "L'insoutenable ambiguïté des monuments aux morts" et "Descendants de sans-papiers morts pour la France entre 1914 et 1918".
Quand sur un édifice
T'es suivi de dix-huit
Quatorze, c'est fou c'que t'es gai
Quand au calendrier
T'es suivi de juillet
Jean Ferrat
Au matin du quatorze juillet
Je reste dans mon lit douillet
La musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas
Georges Brassens
Tous les ans, au cœur de l'été, du Tour de France et parfois de la coupe du monde de football, je ressens le même malaise avec le défilé militaire du 14 juillet sur les Champs Élysées.
Faire parader soldatesque et politiques est singulièrement passé de mode.
Il n'y a plus guère qu'à Moscou, Beijing et Pyongyang que ces démonstrations de force sont organisées.
Voir mon pays voisiner ces champions de la démocratie et de l'amitié entre les peuples ne me remplit pas de fierté patriotique.
Ce défilé est un oxymore à lui seul.
Désormais, sensé être un hommage à la paix, il met en valeurs soldats et armements pendant deux heures. Comme si Rafales, chars Leclerc, FAMAS et légionnaires étaient des avatars du rameau d’olivier.
Honorer le glorieux passé des armées françaises est une sinistre blague.
Pendant plus d'un siècle, l'establishment militaro-politique français n'a tragiquement cessé de se tromper.
En 1914, il a recherché une guerre qui devait être rapide et aisée et qui se termina avec 9 millions de morts ainsi que 8 millions d'invalides.
Dans les années 1930, commandement et gouvernements français firent l’inverse et ne surent pas barrer la route au nazisme.
Dernières aventures en date, les guerres coloniales du Vietnam et d'Algérie n’ont fait que retarder des échéances inéluctables et ont remis en vigueur la pratique du coup d'état oubliée depuis Napoléon III.
Enfin, alors que le défi de la France est de se tourner dare-dare vers l'avenir et le monde, aligner en rangs d'oignons bidasses et panzers sur la plus belle avenue du monde n'est probablement le meilleur moyen d'aider le pays à - si j'ose l’expression - se remettre en ordre de bataille.
Commémoriquement votre
Références et compléments
- Voir aussi les chroniques "L'insoutenable ambiguïté des monuments aux morts" et "Descendants de sans-papiers morts pour la France entre 1914 et 1918".