Hier, j’ai testé, avec un collègue indien, la mondialisation dans les zones commerciales de Bangalore.
Notre première destination a été "Old Bangalore", lacis inextricable de ruelles et d'échoppes grouillant de monde et de véhicules, le tout baignant dans une odeur de deux temps mal réglé et un boucan assourdissant. A coté de cela, le souk du lundi dans notre rue de Kelibia, c'est la Suède ou la Suisse !
A l'exclusion des produits frais, tout s'y vend : sarees, soutien-gorge, peluches, cadres, plomberie, ventilateurs, purificateurs d’eau, téléphones, lampes, petit mobilier …
Sans oublier, bien sur, des disjoncteurs ! Nous sommes entrés dans plusieurs boutiques étroites où des vendeurs nous ont déballé les modèles en vogue. Parmi eux, des produits, désormais fabriqués au pays de Gandhi, dont j’avais participé au développement il y a presque vingt ans. A l’époque, l'Inde était une économie fermée, quasi-soviétique, symbole de pauvreté et de malnutrition. Il était alors inconcevable d’imaginer que ces gammes, conçues pour l'Europe de l'Ouest, pourraient, un jour, y être commercialisées.
Ensuite, nous nous sommes rendus dans un des nombreux "shopping malls" (centre commerciaux) qui poussent comme des champignons (rien qu'hier, j'en ai compté huit différents). La moitié des marques présentes sont internationales et les boutiques sont les mêmes qu'à Grenoble, Sao Paulo ou Madrid.
La clientèle est nettement moins diverse qu'à "Old Bangalore". Seule, la "classe moyenne" vient communier en masse dans ces temples de la consommation. Ces nouveaux croyants sont chaque jour plus nombreux à venir gouter la modernité avec avidité. Ainsi, à plusieurs reprises, j'ai observé des familles hésiter au bord des escalators qu'ils empruntaient manifestement pour la première fois. Des petits gamins endimanchés, ravis de ces nouvelles sensations, enchainaient à un rythme infernal montées et descentes mécanisées, pendant que leurs grands-parents les couvaient des yeux avec un large sourire.
Nous avons terminé dans un "restaurant français" où des familles indiennes dégustaient spaghetti bolognese, mezze, pizza margharita, goulash, camembert et baklawas.
Ayant vu sur le "feedback form" (formulaire de satisfaction quasi-systématique dans les restaurants où je suis allé) que j'étais français, le patron nous a rattrapé alors que nous sortions pour me dire personnellement et dans la langue de Molière "au revoir et merci".
Franco-globalement votre