Dans la Tunisie pré-révolutionnaire, le 7 novembre était le jour où un agent publicitaire pour teintures capillaires, s'auto-congratulait en célébrant l’anniversaire du coup d'état médical l’ayant porté au pouvoir.
Pour ce premier 7 novembre sans Ben Ali, j'ai délibérément choisi d'aller dans un pays où cette date est restée fériée envers et contre tout.
Aujourd'hui, à Bangalore, c'était, simultanément, le Bakrid musulman et une fête hindoue dont je n’ai pas capté le nom. Bakrid est la version locale de l'Aïd El Kebir. Les chèvres et boucs qui remplacent les moutons ne supportant pas la mousson ont été sacrifiés hier, mais la grande fiesta avait lieu aujourd'hui, ne me demandez pas pourquoi.
La journée a commencé avec mon PC sonnant à tue-tête pour m'annoncer la "fête nationale tunisienne". Le programmeur du calendrier a manifestement survécu au bug de l'an 2000 mais pas à celui du 14 janvier.
Ensuite, pour des raisons trop longues à expliquer, il m'a fallu aller travailler. Cela n’a pas été trop désagréable. La climatisation glaciaire et les néons - plus religieux qu'on ne croit - avaient décidés de s’accorder une journée de répit.
Nous n’étions que 7 (tiens donc !) dans l’immense "open space" accueillant habituellement une centaine de personnes. Seul un poster grandeur nature du PDG, nous surveillait en permanence. Vers quatre heures, satisfaits de notre œuvre, nous avons décidé de plier les gaules.
Rentré à l'hôtel, au bord de la piscine, sous un ciel limpide, bercé par une petite brise, je me suis connecté à France Info, histoire d’avoir des nouvelles fraiches du pays natal.
Décalage horaire oblige, j'ai eu le droit, en direct, à la belle voix grave de l'austère François Fillon égrenant les nouvelles mesures de rigueur budgétaire visant à conserver notre triple A. Quand il a annoncé le gel de son salaire, j'ai failli tomber du transat tellement c'était émouvant.
Pour me remettre de ces intenses émotions, j'ai interrompu la radio et écouté de la musique grecque. Puis, je suis allé manger une pizza …
Rigoureusement votre