Même si la semaine dernière, l'Inde célébrait Diwali, la fête de la lumière, l'éclairage est franchement intermittent.
Le déficit d'électricité est colossal. La demande de consommation excéderait de 20% les capacités nationales de production. Résultat des courses, les différents quartiers de la ville sont successivement et sans préavis mis dans le noir par l'EDF locale.
Pour le pékin moyen, pardon le bangalore inférieur, les conséquences sont désastreuses : lumière, TV et réfrigérateur s'arrêtent des heures entières. Pour les gens un peu aisés et les entreprises, ce n'est guère un problème. Des myriades, pardon des lakhs, de groupes électrogènes rétablissent le courant après quelques secondes de coupure.
Etrangement, à Bangalore ou à Mumbai, où l’activité tertiaire prédomine, l'essentiel de l’électricité sert à conditionner l'air.
Quand la température extérieure excède 35°C, cela se comprend, même si il est permis de douter que refroidir les lieux de vie à 20°C soit optimal.
Actuellement, le mercure oscille entre 18°C et 25°C. Pourtant dans les bureaux, à l'hôtel et dans les taxis, la climatisation reste à bloc. En conséquence, depuis une semaine, je me les gèle ! J'enfile un pull, non pas en sortant, mais en entrant dans les bâtiments. A ce rythme, on pourra bientôt croiser des eskimos sous les tropiques.
A l'inverse de votre serviteur, mes collègues semblent satisfaits de travailler dans un entrepôt frigorifique et de passer l’année enrhumés et enroués.
Dans leurs bureaux, des posters enjoignent d’économiser l’énergie, aussi chacun éteint assidument les néons inutiles, pourtant très frugaux en électricité. Dans le même temps, des mètres cube d’air polaire, voraces en kilowattheures, vous coulent sur la tête.
Face à cette gabegie d’électrons et de carbone, seule ma diplomatie légendaire m'interdit, entre deux frissons et en utilisant l’acronyme anglais, de dire à mes amis indiens que pour avoir plus de lumière(s), il suffit d’avoir moins l’aircon.
Frigorifiquement votre