jeudi 3 novembre 2011

Back to sixties - Chronique indienne


Si vous souhaitez revivre ou connaître l'ambiance en France dans les années 60, venez en Inde.
Bien sur, le climat y est plus chaud et les habitants plus bronzés, mais, à part ces menus détails, tout est pareil.

La croissance bat son plein et change la vie quotidienne.
Ainsi, un de mes collègues vient de s'offrir une nouvelle voiture, version moderne et coréenne de la regrettée Renault 16 de naguère. Cette Hyundai I-20 a la même allure générale quoique moins taillée à la serpe, la même cible : les familles de 4 personnes et la même praticité avec hayon arrière & banquette rabattable. Le tout est accommodé d'une touche de technologie du meilleur aloi avec une dent bleue permettant de téléphoner en toute impunité en faisant semblant de causer à son volant.
Bref, ce soir sur le parking, mon pote avait la même fierté que mon père venant m'attendre à la sortie de l'école avec sa R16 neuve.
Les collègues ingénieurs et techniciens indiens accumulent les premières : moto, voiture, maison, electro-menager, tourisme, voyages en avion ... Le tout financé avec des taux d'intérêts inférieurs à l'inflation, signes d'un indéniable optimisme collectif.

À propos de haillons, me direz vous, l'Inde est quand même couverte de bidonvilles. C'est exact. Mais il faut toutefois avoir en mémoire que la France des trente glorieuses aussi. Le regretté abbé Pierre en avait fait son fond de commerce, ici des vénérables de tout poil assurent le business de la charité. Ainsi derrière les bureaux de mes collègues trône un superbe hôpital à l'architecture moghole et aux techniques dernier cri, financé par la fondation de Sri Sathya Sai, guru pileux de son état comme notre sympathique ecclésiastique.

Même l'idéologie, pardon la pratique, du Congrès, parti politique au pouvoir, ressemble à celle du gaullisme : une bonne dose de nationalisme, une grosse louche d'étatisme colbertien, un positionnement attrape-tout et quelques sympathiques scandales de corruption.
Par contre difficile de confondre la fluette Sonia Gandhi avec feu notre Général.
Autre différence, en Inde, par deux fois, les attentats du Petit Clamart ont funestement réussi.

Congressiquement votre