L'imbroglio grec et l'incapacité - à l'heure où j'écris ces lignes - des différentes parties à trouver un compromis raisonnable illustre jusqu'à la nausée la dégradation du personnel politique partout en Europe.
18 gouvernements, 18 parlements et de multiples institutions dites communautaires sont incapables d'avancer sur un dossier où chaque pays a beaucoup à perdre si aucune solution viable n'émerge.
Un mélange délétère d'incompétence, d'impuissance bureaucratique, d'inexpérience, de cynisme, d'excès de communication et de manque de hauteur de vue caractérise désormais les politiciens de tous pays, bords et poils.
La médiocrité est devenue la règle.
Pour preuve, ce petit test : pouvez-vous citer les noms de 3 politiciens européens actuels avec lesquels vous auriez plaisir à partir en vacances ?
Même les partis récents ne relèvent pas le niveau.
L'irréalisme nationaliste de Syriza en Grèce ou les pantalonnades de Beppe Grillo en Italie sont la preuve que les "nouveaux" mouvements issus de la contestation populaire ne valent pas mieux que leurs aînés.
Désormais, partout en Europe, les meilleurs talents fuient la politique.
C'est simultanément un très bon et un très mauvais symptôme.
D'un coté, cela illustre que nos sociétés, sous l'effet des changements technologiques et sociaux, sont en voie "d'horizontalisation" et que les anciens processus "verticaux" ont de moins en moins de prise sur la marche du monde.
Mais, dans le même temps, cette transition est loin d'être achevée.
La phase turbulente dans laquelle nous sommes serait moins âpre si, comme le disait Rudyard Kipling, nous avions des dirigeants "sachant conserver leur courage et leur tête".
Deux menaces pèsent en permanence sur les démocraties libérales - les anciennes comme les plus jeunes - la tentation autoritaire mais aussi l'impuissance des démocrates.
Hitler a atteint le pouvoir autant par ses propres actes que par l'incapacité pathologique de la république de Weimar a surmonter la grande crise économique débutée dans les années 1920.
De même, "l'étrange défaite" de 1940 est moins une victoire de l'Allemagne nazie qu'un écroulement de la troisième république française.
Un sale fumet d'années 1930 flotte de manière persistante au dessus du Vieux Continent et nulle brise ne semble en vue pour le faire partir.
Tristement votre
Références et compléments
- Voir aussi la chronique "l'étrange défaite de Marc Bloch étrangement actuelle".
- Chronique rédigée le dimanche 28 juin 2015 vers 18:30
18 gouvernements, 18 parlements et de multiples institutions dites communautaires sont incapables d'avancer sur un dossier où chaque pays a beaucoup à perdre si aucune solution viable n'émerge.
Un mélange délétère d'incompétence, d'impuissance bureaucratique, d'inexpérience, de cynisme, d'excès de communication et de manque de hauteur de vue caractérise désormais les politiciens de tous pays, bords et poils.
La médiocrité est devenue la règle.
Pour preuve, ce petit test : pouvez-vous citer les noms de 3 politiciens européens actuels avec lesquels vous auriez plaisir à partir en vacances ?
Même les partis récents ne relèvent pas le niveau.
L'irréalisme nationaliste de Syriza en Grèce ou les pantalonnades de Beppe Grillo en Italie sont la preuve que les "nouveaux" mouvements issus de la contestation populaire ne valent pas mieux que leurs aînés.
Désormais, partout en Europe, les meilleurs talents fuient la politique.
C'est simultanément un très bon et un très mauvais symptôme.
D'un coté, cela illustre que nos sociétés, sous l'effet des changements technologiques et sociaux, sont en voie "d'horizontalisation" et que les anciens processus "verticaux" ont de moins en moins de prise sur la marche du monde.
Mais, dans le même temps, cette transition est loin d'être achevée.
La phase turbulente dans laquelle nous sommes serait moins âpre si, comme le disait Rudyard Kipling, nous avions des dirigeants "sachant conserver leur courage et leur tête".
Deux menaces pèsent en permanence sur les démocraties libérales - les anciennes comme les plus jeunes - la tentation autoritaire mais aussi l'impuissance des démocrates.
Hitler a atteint le pouvoir autant par ses propres actes que par l'incapacité pathologique de la république de Weimar a surmonter la grande crise économique débutée dans les années 1920.
De même, "l'étrange défaite" de 1940 est moins une victoire de l'Allemagne nazie qu'un écroulement de la troisième république française.
Un sale fumet d'années 1930 flotte de manière persistante au dessus du Vieux Continent et nulle brise ne semble en vue pour le faire partir.
Tristement votre
Références et compléments
- Voir aussi la chronique "l'étrange défaite de Marc Bloch étrangement actuelle".
- Chronique rédigée le dimanche 28 juin 2015 vers 18:30