jeudi 25 juillet 2013

Triste bégaiement en Tunisie

Aujourd'hui, Mohamed Brahmi, figure de l'opposition politique en Tunisie, a été assassiné par balles devant son domicile.
Les circonstances sont étonnamment semblables à celles, il y a près de 6 mois, du meurtre de Chokri Belaïd, autre leader de la gauche.

Une fois de plus, ceux qui ont tiré, mais surtout ceux qui ont commandité la fusillade, ont fait preuve de l'inanité barbare de leur pensée politique. Lorsque l'on n'est pas capable de réfuter des arguments, le Colt devient une sinistre échappatoire.

Une fois de plus, le risque de réaction en chaine est maximal.

Une fois de plus, la barbarie stupide de quelques uns endeuille et frappe un pays entier.
L'immense majorité des tunisiens que je fréquente, connais et aime depuis plus de trente ans exècrent le recours au meurtre comme méthode de gouvernement. Ils aspirent, au contraire, à ce que les différents politiques se règlent dans les urnes, les hémicycles et les prétoires.
Beaucoup d'entre eux, y compris dans les rangs conservateurs, souhaitent avoir une ou des droites, un ou des centres et une ou des gauches pouvant être en désaccord sur presque tout sauf sur un socle démocratique et républicain commun.

Une fois de plus, j'espère que ma patrie de coeur trouvera l'énergie de se ressaisir, de terminer sa transition démocratique et de ne pas céder à la loi du plus fort qui est aussi, hélas, celle du plus con.

Il y a quelques années, suite à une bousculade à l'embarquement à l'aéroport de Carthage, un vieux monsieur tunisien m'avait retenu par la manche et m'avait enjoint de ne pas considérer les fauteurs de trouble comme représentatifs de son pays.
Aujourd'hui, amis lecteurs, je me permet, à mon tour, la gorge serrée, de vous demander de croire que la vraie Tunisie n'est pas celle qui a tiré ou fait tirer sur Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

No pasaran

Envers et contre tout, tunisianiquement votre !