Les pilotes d'Air France poursuivent une grève entamée depuis presque deux semaines.
Ces chevaliers du ciel ont un métier exaltant, une paie enviée par bien des ministres et une durée de travail apte à propulser Martine Aubry en extase.
La direction de l'entreprise, prenant prétexte de l'existence de quelques compagnies soit-disant low cost, souhaiterait que ses aviateurs travaillent plus pour gagner moins.
Comment dans ces conditions, ne pas résister de toutes ses forces à une telle régression ?
Toutefois, mon honnêteté foncière m'oblige à confesser que, de la même manière que je suis responsable du déclin des librairies, je trouble aussi la quiétude socio-professionnelle des amis de Mermoz.
Je prends beaucoup plus l'avion qu'il y a 20 ou 30 ans mais plus du tout aux mêmes conditions.
Mon employeur m'expédie régulièrement un peu partout sur la planète. Malheureusement, il y a une belle et grande lurette qu'il ne me paie plus la business class.
Pire même, il me force à comparer les prix des différentes alternatives et m'oblige à choisir la moins coûteuse. Aussi, ces derniers temps, j'ai plus volé avec des descendants de Manfred von Richthofen que de Georges Guynemer.
Étonnamment, quand je me déplace pour des motifs familiaux ou personnels, je pratique de la même façon, en écumant le web pour tenter d'y dégoter le meilleur compromis entre disponibilité, volume de bagages et prix.
L'époque, pas si lointaine, où l'agence Air France située place Victor Hugo à Grenoble était "le" lieu d'achat dans le Dauphiné de voyages aériens à prix quasi-fixes semble définitivement révolue.
Pour terminer cette chronique, j'aimerais soumettre quelques questions aux pilotes grévistes.
Lorsque, durant notre temps libre, nous pratiquons la belle activité de consommateur, il nous est très difficile de ne pas tordre notre propre bras, celui des travailleurs et chômeurs que nous sommes tous.
Le jour où des vestes bleu marine à galons dorés seront présentes devant les usines et les bureaux qui ferment, je réviserai mon opinion sur le mouvement social des pilotes.
Mutationniquement votre
Références et compléments
- Voir aussi la chronique “J’ai tué la librairie Arthaud de Grenoble”.
Ces chevaliers du ciel ont un métier exaltant, une paie enviée par bien des ministres et une durée de travail apte à propulser Martine Aubry en extase.
La direction de l'entreprise, prenant prétexte de l'existence de quelques compagnies soit-disant low cost, souhaiterait que ses aviateurs travaillent plus pour gagner moins.
Comment dans ces conditions, ne pas résister de toutes ses forces à une telle régression ?
Toutefois, mon honnêteté foncière m'oblige à confesser que, de la même manière que je suis responsable du déclin des librairies, je trouble aussi la quiétude socio-professionnelle des amis de Mermoz.
Je prends beaucoup plus l'avion qu'il y a 20 ou 30 ans mais plus du tout aux mêmes conditions.
Mon employeur m'expédie régulièrement un peu partout sur la planète. Malheureusement, il y a une belle et grande lurette qu'il ne me paie plus la business class.
Pire même, il me force à comparer les prix des différentes alternatives et m'oblige à choisir la moins coûteuse. Aussi, ces derniers temps, j'ai plus volé avec des descendants de Manfred von Richthofen que de Georges Guynemer.
Étonnamment, quand je me déplace pour des motifs familiaux ou personnels, je pratique de la même façon, en écumant le web pour tenter d'y dégoter le meilleur compromis entre disponibilité, volume de bagages et prix.
L'époque, pas si lointaine, où l'agence Air France située place Victor Hugo à Grenoble était "le" lieu d'achat dans le Dauphiné de voyages aériens à prix quasi-fixes semble définitivement révolue.
Pour terminer cette chronique, j'aimerais soumettre quelques questions aux pilotes grévistes.
- Êtes-vous l'heureux utilisateur d'un smartphone ou d'une tablette ?
- Vous arrive-t-il de faire des achats en ligne ?
- Succombez-vous, parfois, face à plusieurs options d'achat, à la tentation du plus bas prix ?
- Téléchargez-vous, de temps à autres, musiques, films ou livres sans verser d'obole aux ayants droit ?
- Avez-vous déjà investi dans des placements défiscalisés ?
- Possédez-vous une voiture d’une marque autre que Citroën, Peugeot ou Renault ?
- Râlez-vous quand les personnels de la SNCF ou du contrôle aérien cessent le travail ?
Lorsque, durant notre temps libre, nous pratiquons la belle activité de consommateur, il nous est très difficile de ne pas tordre notre propre bras, celui des travailleurs et chômeurs que nous sommes tous.
Le jour où des vestes bleu marine à galons dorés seront présentes devant les usines et les bureaux qui ferment, je réviserai mon opinion sur le mouvement social des pilotes.
Mutationniquement votre
Références et compléments
- Voir aussi la chronique “J’ai tué la librairie Arthaud de Grenoble”.