Au delà des éléments conjoncturels, la crise dans laquelle nous sommes englués depuis 2008 est le fruit des mutations de la troisième révolution industrielle.
L'essentiel des emplois et de l'activité d'aujourd’hui, et encore plus de demain, sont directement ou indirectement liés au numérique. Aussi, sortir du marasme ambiant suppose, a minima, de comprendre les évolutions très profondes qui remuent société et économie..
Rien de tel pour ce faire que de se forcer à l'usage concret et personnel des éléments les plus caractéristiques et grand public des changements en cours.
À quelques jours d’intervalle, François Hollande a fait, à deux reprises, la démonstration de son décalage patent avec le monde actuel.
Premier épisode, des photos de vacances - semble-t-il prises à son insu - montrent le président à la plage en train de lire un quotidien national payant dans sa version papier.
Notre élu suprême est-il au courant que le lectorat de ce type de publication chute de plusieurs pourcents chaque année ?
Sait-il que cette pratique est devenue minoritaire ?
Est-il conscient que les moins de 30 ans - pourtant priorité de son quinquennat - sont étrangers à l'univers de la presse papier ?
Ne devrait-il pas au contraire profiter de la pause estivale pour s'initier à l'information et à la lecture numériques ?
Second épisode, soucieux de valoriser son action et de montrer que la barre est fermement tenue, le même François Hollande a donné une longue interview écrite plus propice aux explications structurées que le traditionnel ping pong télévisuel.
Pour cette tribune, il a choisi le Le Monde, figure de proue de la presse dinosaure.
Certes, le site internet du journal a publié le dialogue du président avec ses journalistes, mais exclusivement dans sa version payante pour ses abonnés.
Résultat, l’immense majorité des internautes qui auraient souhaité lire l'interview présidentielle n'a eu accès qu'aux résumés plus ou moins fidèles des autres sites web.
À coup sur, cette communication d'un autre âge n'a atteint que très peu de personnes de moins de cinquante ans.
Ce travers n'est pas spécifique à François Hollande, mais commun à la plus grande part des leaders politiques. Si Nicolas Sarkozy était sorti vainqueur de l'élection présidentielle, j'aurais pu écrire un billet similaire.
Comment penser un monde dont on ne maîtrise plus les codes de base ?
Pourquoi continuons-nous à porter au pouvoir des personnes autant éloignées de notre réalité ?
Numériquement votre
Références et compléments
- Voir aussi les chroniques
. “François Hollande allergique au numérique ?”
. "Allons-nous renoncer encore longtemps ? Réaction épidermique aux élections européennes"
- Je dédie cette chronique au twittonaute @YvesCohenTanugi qui relaie souvent mes chroniques. Je ne suis pas systématiquement d'accord avec lui mais c'est une personne de convictions, passionnante à suivre, avec qui le débat est aisé et respectueux. Et quand l'essentiel est en cause, nous nous retrouvons !
L'essentiel des emplois et de l'activité d'aujourd’hui, et encore plus de demain, sont directement ou indirectement liés au numérique. Aussi, sortir du marasme ambiant suppose, a minima, de comprendre les évolutions très profondes qui remuent société et économie..
Rien de tel pour ce faire que de se forcer à l'usage concret et personnel des éléments les plus caractéristiques et grand public des changements en cours.
À quelques jours d’intervalle, François Hollande a fait, à deux reprises, la démonstration de son décalage patent avec le monde actuel.
Premier épisode, des photos de vacances - semble-t-il prises à son insu - montrent le président à la plage en train de lire un quotidien national payant dans sa version papier.
Notre élu suprême est-il au courant que le lectorat de ce type de publication chute de plusieurs pourcents chaque année ?
Sait-il que cette pratique est devenue minoritaire ?
Est-il conscient que les moins de 30 ans - pourtant priorité de son quinquennat - sont étrangers à l'univers de la presse papier ?
Ne devrait-il pas au contraire profiter de la pause estivale pour s'initier à l'information et à la lecture numériques ?
Second épisode, soucieux de valoriser son action et de montrer que la barre est fermement tenue, le même François Hollande a donné une longue interview écrite plus propice aux explications structurées que le traditionnel ping pong télévisuel.
Pour cette tribune, il a choisi le Le Monde, figure de proue de la presse dinosaure.
Certes, le site internet du journal a publié le dialogue du président avec ses journalistes, mais exclusivement dans sa version payante pour ses abonnés.
Résultat, l’immense majorité des internautes qui auraient souhaité lire l'interview présidentielle n'a eu accès qu'aux résumés plus ou moins fidèles des autres sites web.
À coup sur, cette communication d'un autre âge n'a atteint que très peu de personnes de moins de cinquante ans.
Ce travers n'est pas spécifique à François Hollande, mais commun à la plus grande part des leaders politiques. Si Nicolas Sarkozy était sorti vainqueur de l'élection présidentielle, j'aurais pu écrire un billet similaire.
Comment penser un monde dont on ne maîtrise plus les codes de base ?
Pourquoi continuons-nous à porter au pouvoir des personnes autant éloignées de notre réalité ?
Numériquement votre
Références et compléments
- Voir aussi les chroniques
. “François Hollande allergique au numérique ?”
. "Allons-nous renoncer encore longtemps ? Réaction épidermique aux élections européennes"
- Je dédie cette chronique au twittonaute @YvesCohenTanugi qui relaie souvent mes chroniques. Je ne suis pas systématiquement d'accord avec lui mais c'est une personne de convictions, passionnante à suivre, avec qui le débat est aisé et respectueux. Et quand l'essentiel est en cause, nous nous retrouvons !