Autres temps, autres mœurs, dit le proverbe. Mais un autre prétend que l'histoire bégaie.
Ces extraits de Tunis-Journal "journal politique, littéraire, scientifique, agricole et commercial", "organe des intérêts français en Tunisie" du samedi 5 octobre 1889 donnent successivement raison aux deux dictons.
- A Paris, une violente altercation a opposé "boulangistes" - tenants du général Boulanger, prototype du général Massu et de la famille L. P. (je ne réussit toujours pas à écrire ce nom) - et "antiboulangistes". Des cris de "à mort, à mort" ont été entendu de part et d'autres.
- Toujours à Paris, le "parquet a ouvert une enquête sur un vol considérable commis récemment au préjudice de la Banque de France".
- A Tunis, après avoir réfléchi longtemps, le "Directeur Général des Travaux Publics" a rédigé un rapport sur "l'état futur des chemins de fer en Tunisie".
Tunis-Journal en publie, non pas les grandes lignes, mais "quelques emprunts".
Cet épais dossier n'a pas du être très convaincant car les voies ferrées existant alors en Tunisie sont à peu près celles d'aujourd'hui, à l'exception du tronçon reliant Tunis à Beja. Le réseau ferroviaire tunisien est surtout l'œuvre des beys avant la colonisation française.
- Au rayon agricole, les cours des "céréales" et des "farines diverses" ont connu "sans contredit, une reprise sensible".
Par contre, les "fèves et issues", malgré "un mouvement important", sont affectées de "changements absolument nuls".
Fort heureusement "les cotes" du café sont "toujours très fortes".
Quant aux "alcools de nos distilleries", "ils sont toujours très demandés, on n'a jamais guère de marchandise en magasin, le production suffit à peine à la demande".
- A l'Exposition Universelle de Paris, "la Tunisie, qui n'a encore qu'un tout petit vignoble est représentée par une vingtaine d'exposants".
Les vins tunisiens ont "une belle robe et un gout bien net et bien droit". Ils "se marieront bien avec certains des vins français, ceux de la Gironde particulièrement".
"Les récompenses sont assez nombreuses et sont d'un bon encouragement à nos colons de ce pays de protectorat".
- Une nouvelle convention est en passe d'être accordée à la Compagnie des Eaux de Tunis - lointain ancêtre de la SONEDE - avec une augmentation de tarif du meilleur aloi.
- Les températures maximales de la première semaine d'octobre ont oscillé entre 28°C et 31°C, les minimales entre 17°c et 22°C.
- Plusieurs arrestations pour vol sont mentionnées dont celle d'Amor ben Abdallah qui avait eu l'impudence et l'imprudence de cravater la "chechia" d'un lointain parent - le grand-oncle de ma belle mère - Mohammed ben Abderrahman Najar, "Tunisien demeurant à Klibia, de passage à Tunis".
Des vols de burnous et de capuchons sont aussi signalés.
- Pour terminer cette chronique, une page de publicité en faveur de "l'Hôtel des Colons - rue de l'Algérie" à Tunis qui propose une "pension complète pour les chevaux" avec un "service soigné" et des "prix modérés".
Tunisiquement votre
Références et compléments
- L'intégralité de cet exemplaire de Tunis-Journal du 5 octobre 1889 peut être consulté sur Gallica.
Ces extraits de Tunis-Journal "journal politique, littéraire, scientifique, agricole et commercial", "organe des intérêts français en Tunisie" du samedi 5 octobre 1889 donnent successivement raison aux deux dictons.
La Une de Tunis-Journal du samedi 5 octobre 1889 |
- Toujours à Paris, le "parquet a ouvert une enquête sur un vol considérable commis récemment au préjudice de la Banque de France".
- A Tunis, après avoir réfléchi longtemps, le "Directeur Général des Travaux Publics" a rédigé un rapport sur "l'état futur des chemins de fer en Tunisie".
Tunis-Journal en publie, non pas les grandes lignes, mais "quelques emprunts".
Cet épais dossier n'a pas du être très convaincant car les voies ferrées existant alors en Tunisie sont à peu près celles d'aujourd'hui, à l'exception du tronçon reliant Tunis à Beja. Le réseau ferroviaire tunisien est surtout l'œuvre des beys avant la colonisation française.
- Au rayon agricole, les cours des "céréales" et des "farines diverses" ont connu "sans contredit, une reprise sensible".
Par contre, les "fèves et issues", malgré "un mouvement important", sont affectées de "changements absolument nuls".
Fort heureusement "les cotes" du café sont "toujours très fortes".
Quant aux "alcools de nos distilleries", "ils sont toujours très demandés, on n'a jamais guère de marchandise en magasin, le production suffit à peine à la demande".
- A l'Exposition Universelle de Paris, "la Tunisie, qui n'a encore qu'un tout petit vignoble est représentée par une vingtaine d'exposants".
Les vins tunisiens ont "une belle robe et un gout bien net et bien droit". Ils "se marieront bien avec certains des vins français, ceux de la Gironde particulièrement".
"Les récompenses sont assez nombreuses et sont d'un bon encouragement à nos colons de ce pays de protectorat".
- Une nouvelle convention est en passe d'être accordée à la Compagnie des Eaux de Tunis - lointain ancêtre de la SONEDE - avec une augmentation de tarif du meilleur aloi.
- Les températures maximales de la première semaine d'octobre ont oscillé entre 28°C et 31°C, les minimales entre 17°c et 22°C.
- Plusieurs arrestations pour vol sont mentionnées dont celle d'Amor ben Abdallah qui avait eu l'impudence et l'imprudence de cravater la "chechia" d'un lointain parent - le grand-oncle de ma belle mère - Mohammed ben Abderrahman Najar, "Tunisien demeurant à Klibia, de passage à Tunis".
Des vols de burnous et de capuchons sont aussi signalés.
- Pour terminer cette chronique, une page de publicité en faveur de "l'Hôtel des Colons - rue de l'Algérie" à Tunis qui propose une "pension complète pour les chevaux" avec un "service soigné" et des "prix modérés".
Tunisiquement votre
Références et compléments
- L'intégralité de cet exemplaire de Tunis-Journal du 5 octobre 1889 peut être consulté sur Gallica.