Imaginez que le maire de votre ville se présente à votre logis familial en fin d'année, au moment où pompiers et facteurs proposent leurs calendriers, exige que vous lui remettiez 50 € et vous promette la livraison d'un bon demi kilo de papier dans les semaines à venir.
Contrairement aux apparences, je ne suis pas devenu gâteux ou alcoolique car cette scène improbable se répète - à l'exclusion du déplacement domiciliaire de l'élu - depuis une grande lurette à Meylan, commune de la banlieue de Grenoble où je réside.
Ce canard de 24 pages en couleur propose 90 grammes d'informations municipales de haute volée.
Son action désintéressée et novatrice au service du bien commun est mise en valeur dans ses moindres détails.
Dans la dernière livraison en date, on apprend que l'édile en chef a le 11 novembre dernier, "célébré le 97ème anniversaire de l'armistice de 1918".
Puis, le 16 novembre, il remettait le couvert pour honorer les "victimes des attentats de Paris".
Un peu plus loin, l'élu nous prie de ne "pas minimiser la délinquance" et proclame qu'il est "résolu à amplifier la fermeté".
Toutefois, probablement pour rester dans une veine patriote mais en aucun cas nationaliste, Damien Guiguet annonce, en page 3, cliché à l'appui, s'être débarrassé en Angleterre de son écharpe tricolore.
Il recommande, dans l'éditorial, la lecture du roman de Boualem Sansal intitulé 2084.
Pour un prochain numéro, je lui signale que je connais personnellement au moins un excellent auteur meylanais et que je peux, s'il le souhaite, les mettre en relation.
Aussi l'espace "d'expression politique" qui lui est réservé est tout simplement vide.
La feuille de chou de Damien Guiguet coûte grosso modo 200 000 € par an en deniers publics, soit 12 € par habitant, quasiment 50 € pour une famille de 4 personnes.
Ces chiffres sont reconstruits et approximatifs car, à ce jour, le site web de la mairie de Meylan ne propose pas de documents économiques détaillés explicitant l'emploi de nos taxes et impôts.
Malgré tout, je suis confiant dans l'ordre de grandeur de mon calcul.
Aussi, je met au défi la municipalité de réaliser, grandeur nature, une expérience de contraction budgétaire.
Pour ce faire, je lui propose de cesser, pendant un semestre, la publication et la diffusion de "Meylan ma ville" et de relever combien des 17 500 meylanais vont se plaindre de la disparition de cet Everest de la presse.
De surcroît, avec les sommes économisées, Damien Guiguet pourrait inviter les Chœurs de l'Armée Rouge à se produire dans notre ville !
Soviétiquement votre
Références et compléments
Voir aussi les autres chroniques sur Meylan, notamment "tout savoir (ou presque) des finances municipales".
L'auteur rappelle qu'il n'a aucune affiliation politique locale ou nationale. Cette chronique est celle d'un citoyen, contribuable et électeur ordinaire.
Le chiffre approximatif de 200 000 € annuels pour le journal "Meylan ma ville" a été obtenu comme suit :
La livraison de "Meylan ma ville" citée dans cette chronique est le n°117 (décembre 2015 - janvier 2016).
Les 8 élus d'opposition à l'expression politique vide sont Aurélie Alfonsi, Christophe Batailh, Philippe Cardin, Mélina Herenger, Antoine Jammes, Marie-Odile Novelli, Christel Refour, Michel Bernard.
Pour la majorité, en plus du maire Damien Guiguet, Jean-Claude Pétrone, Françoise Balas, Chantal Allouis et Jean-Claude Peyrin sont cités dans la Pravda meylanaise.
J'ai conscience que les deux photos de "Meylan ma ville" que j'ai réalisé ne respectent pas pleinement les règles de propriété intellectuelle en vigueur.
Toutefois comme je participe à l'insu de mon plein gré au financement de cette gazette, toute remarque sur ce point serait particulièrement déplacée.
La photo de la une de la Pravda de mai 1919 provient de Wikimedia Commons et est issue des archives de RIA Novosti.
Contrairement aux apparences, je ne suis pas devenu gâteux ou alcoolique car cette scène improbable se répète - à l'exclusion du déplacement domiciliaire de l'élu - depuis une grande lurette à Meylan, commune de la banlieue de Grenoble où je réside.
Une tonne de paplard pour l'ensemble de la commune
En effet, tous les 2 mois, ma boîte aux lettres reçoit "Meylan ma ville", le journal de la municipalité.Ce canard de 24 pages en couleur propose 90 grammes d'informations municipales de haute volée.
Pesée avec une balance de cuisine du n°117 de "Meylan ma ville" : 91 grammes |
Une ode au maire
Pas moins de 17 mentions ou photographies de Damien Guiguet, actuel maire de Meylan, apparaissent au fil des articles.Son action désintéressée et novatrice au service du bien commun est mise en valeur dans ses moindres détails.
Dans la dernière livraison en date, on apprend que l'édile en chef a le 11 novembre dernier, "célébré le 97ème anniversaire de l'armistice de 1918".
Puis, le 16 novembre, il remettait le couvert pour honorer les "victimes des attentats de Paris".
Un peu plus loin, l'élu nous prie de ne "pas minimiser la délinquance" et proclame qu'il est "résolu à amplifier la fermeté".
Toutefois, probablement pour rester dans une veine patriote mais en aucun cas nationaliste, Damien Guiguet annonce, en page 3, cliché à l'appui, s'être débarrassé en Angleterre de son écharpe tricolore.
Un magazine littéraire
Le maire, aux talents polymorphes, est aussi critique de livres.Il recommande, dans l'éditorial, la lecture du roman de Boualem Sansal intitulé 2084.
Pour un prochain numéro, je lui signale que je connais personnellement au moins un excellent auteur meylanais et que je peux, s'il le souhaite, les mettre en relation.
Des écologistes gaspillant du papier
Comme aux meilleures heures de la regrettée URSS ou du non moins regretté Ben Ali, l'opposition municipale reste bouche bée face aux réalisations indépassables de la majorité.Aussi l'espace "d'expression politique" qui lui est réservé est tout simplement vide.
Dans la rubrique "expression politique" du n°117 de "Meylan ma ville" l'opposition est aphone |
Une coûteuse propagande
Cette réclame politique aux ficelles usées jusqu'à la corde serait risible et dérisoire si elle n'était financée avec notre argent.La feuille de chou de Damien Guiguet coûte grosso modo 200 000 € par an en deniers publics, soit 12 € par habitant, quasiment 50 € pour une famille de 4 personnes.
Ces chiffres sont reconstruits et approximatifs car, à ce jour, le site web de la mairie de Meylan ne propose pas de documents économiques détaillés explicitant l'emploi de nos taxes et impôts.
Malgré tout, je suis confiant dans l'ordre de grandeur de mon calcul.
Et si la réduction des dépenses publiques c'était maintenant ?
Qui à Meylan est prêt à débourser quelques dizaines d'euros annuels pour s'abonner à une réincarnation soft de la Pravda ?Aussi, je met au défi la municipalité de réaliser, grandeur nature, une expérience de contraction budgétaire.
Pour ce faire, je lui propose de cesser, pendant un semestre, la publication et la diffusion de "Meylan ma ville" et de relever combien des 17 500 meylanais vont se plaindre de la disparition de cet Everest de la presse.
De surcroît, avec les sommes économisées, Damien Guiguet pourrait inviter les Chœurs de l'Armée Rouge à se produire dans notre ville !
Soviétiquement votre
Références et compléments
Voir aussi les autres chroniques sur Meylan, notamment "tout savoir (ou presque) des finances municipales".
L'auteur rappelle qu'il n'a aucune affiliation politique locale ou nationale. Cette chronique est celle d'un citoyen, contribuable et électeur ordinaire.
Le chiffre approximatif de 200 000 € annuels pour le journal "Meylan ma ville" a été obtenu comme suit :
- Coûts de rédaction : 8 personnes sont citées dans "l'ours" du journal municipal (sans compter les photographes et l'élu chapeautant la publication).
Elles ne travaillent certainement pas à plein temps pour cette publication. J'ai donc considéré l'équivalent de 2.5 personnes au coût salarial complet de 70 k€/an. - Coûts d'impression : j'ai consulté les sites de Saxoprint et Grandes Imprimeries.
Leurs devis sont similaires, autour de 3 000 € pour un tirage à 11 000 exemplaires.
Au passage, le lecteur attentif notera qu'il y a environ 10 000 foyers fiscaux à Meylan. - Coûts de distribution : les devis en ligne sont très variables.
J'ai effectué une moyenne à 1 000 € par parution.
La livraison de "Meylan ma ville" citée dans cette chronique est le n°117 (décembre 2015 - janvier 2016).
Les 8 élus d'opposition à l'expression politique vide sont Aurélie Alfonsi, Christophe Batailh, Philippe Cardin, Mélina Herenger, Antoine Jammes, Marie-Odile Novelli, Christel Refour, Michel Bernard.
Pour la majorité, en plus du maire Damien Guiguet, Jean-Claude Pétrone, Françoise Balas, Chantal Allouis et Jean-Claude Peyrin sont cités dans la Pravda meylanaise.
J'ai conscience que les deux photos de "Meylan ma ville" que j'ai réalisé ne respectent pas pleinement les règles de propriété intellectuelle en vigueur.
Toutefois comme je participe à l'insu de mon plein gré au financement de cette gazette, toute remarque sur ce point serait particulièrement déplacée.
La photo de la une de la Pravda de mai 1919 provient de Wikimedia Commons et est issue des archives de RIA Novosti.