Les mœurs et mentalités religieuses en France, fille aînée de l'Église et république laïque, évoluent à la vitesse de la marée au Mont Saint-Michel.
Ainsi, la décision rendue aujourd'hui par le tribunal administratif de Strasbourg obligeant l'état, c'est à dire nos impôts, à payer, en vertu du principe d'égalité, une pension de réversion à Hélène B., veuve d'un regretté prêtre catholique alsacien trop tôt soustrait à l'affection des siens.
Cet arrêt induit d'intéressantes questions.
En voici un petit aperçu, non limitatif :
- Le veuf d'un rabbin mosellan aura-t-il droit, lui aussi, à une pension de réversion financée sur fonds publics ?
- Une personne ayant débuté sa carrière professionnelle comme pasteur dans le Bas-Rhin (secteur public) et qui, suite à une crise de foi, serait devenue imam dans l'Ariège (secteur privé) peut-elle cumuler ses points de retraite ?
- Les enfants d'un prêtre haut-rhinois décédé écrasé par une cloche durant une messe deviennent-ils pupilles de la Nation ?
- L'alcoolisme et l'allergie à la farine sont-elles reconnues comme maladies professionnelles chez les prêtres et pasteurs ?
- La retraite effectuée par un curé dans un monastère se déduit-elle de celle, très maigre, que la sécurité sociale lui servira à la fin de son apostolat ?
- Un ministre du culte peut-il être aussi député ?
- Le fait que les popes, les chamanes et les bonzes d'Alsace-Moselle ne puissent exercer leur profession sous la tutelle apaisante du statut de la fonction publique ne constitue-t-il pas une rupture grave du principe d'égalité ?
- Les agnostiques français ont-ils le droit à l'objection de conscience ? C'est à dire cesser de financer les clergés de l'est de la France !
Religioso-déficitairement votre !
Références & compléments
- Cette chronique a été inspirée par un article du journal La Croix du 14 novembre 2012, désormais non accessible, relatant la décision judiciaire sur la pension de réversion pour la veuve d'un prêtre catholique.
Dans les faits, un curé alsacien, au moment où il a fait valoir ses droits à une retraite méritée de fonctionnaire, en a profité pour rompre ses voeux et se marier ... civilement.
Après quelques années de vie conjugale officielle, cet ex-prêtre, rappelé auprès de son ancien employeur, a passé l'arme à gauche.
L'état a, au premier abord, refusé de verser la retraite à son épouse pourtant légitime. Celle-ci a finalement obtenu gain de cause au Conseil d'État.
- Les cultes catholiques, protestants et juifs d'Alsace-Moselle bénéficient toujours d'un régime concordataire.
Leurs prêtres, pasteurs et rabbins sont payés par l'état et possèdent le statut de fonctionnaire.
La raison de cette bizarrerie régionaliste est que la séparation des églises et de l'état a eu lieu en France en 1905 alors que l'Alsace-Moselle faisait partie de l'empire allemand. Lorsque ces territoires ont été réintégrés à la France en 1918, ils ont conservé le concordat qui n'avait pas été aboli ainsi que de nombreuses particularités légales locales.
- Voir aussi la chronique "Tentative d'explication de la laïcité française à mes amis hors de l'Hexagone"
Ainsi, la décision rendue aujourd'hui par le tribunal administratif de Strasbourg obligeant l'état, c'est à dire nos impôts, à payer, en vertu du principe d'égalité, une pension de réversion à Hélène B., veuve d'un regretté prêtre catholique alsacien trop tôt soustrait à l'affection des siens.
Cet arrêt induit d'intéressantes questions.
En voici un petit aperçu, non limitatif :
- Le veuf d'un rabbin mosellan aura-t-il droit, lui aussi, à une pension de réversion financée sur fonds publics ?
- Une personne ayant débuté sa carrière professionnelle comme pasteur dans le Bas-Rhin (secteur public) et qui, suite à une crise de foi, serait devenue imam dans l'Ariège (secteur privé) peut-elle cumuler ses points de retraite ?
- Les enfants d'un prêtre haut-rhinois décédé écrasé par une cloche durant une messe deviennent-ils pupilles de la Nation ?
- L'alcoolisme et l'allergie à la farine sont-elles reconnues comme maladies professionnelles chez les prêtres et pasteurs ?
- La retraite effectuée par un curé dans un monastère se déduit-elle de celle, très maigre, que la sécurité sociale lui servira à la fin de son apostolat ?
- Un ministre du culte peut-il être aussi député ?
- Le fait que les popes, les chamanes et les bonzes d'Alsace-Moselle ne puissent exercer leur profession sous la tutelle apaisante du statut de la fonction publique ne constitue-t-il pas une rupture grave du principe d'égalité ?
- Les agnostiques français ont-ils le droit à l'objection de conscience ? C'est à dire cesser de financer les clergés de l'est de la France !
Religioso-déficitairement votre !
Références & compléments
- Cette chronique a été inspirée par un article du journal La Croix du 14 novembre 2012, désormais non accessible, relatant la décision judiciaire sur la pension de réversion pour la veuve d'un prêtre catholique.
Dans les faits, un curé alsacien, au moment où il a fait valoir ses droits à une retraite méritée de fonctionnaire, en a profité pour rompre ses voeux et se marier ... civilement.
Après quelques années de vie conjugale officielle, cet ex-prêtre, rappelé auprès de son ancien employeur, a passé l'arme à gauche.
L'état a, au premier abord, refusé de verser la retraite à son épouse pourtant légitime. Celle-ci a finalement obtenu gain de cause au Conseil d'État.
- Les cultes catholiques, protestants et juifs d'Alsace-Moselle bénéficient toujours d'un régime concordataire.
Leurs prêtres, pasteurs et rabbins sont payés par l'état et possèdent le statut de fonctionnaire.
La raison de cette bizarrerie régionaliste est que la séparation des églises et de l'état a eu lieu en France en 1905 alors que l'Alsace-Moselle faisait partie de l'empire allemand. Lorsque ces territoires ont été réintégrés à la France en 1918, ils ont conservé le concordat qui n'avait pas été aboli ainsi que de nombreuses particularités légales locales.
- Voir aussi la chronique "Tentative d'explication de la laïcité française à mes amis hors de l'Hexagone"