dimanche 25 novembre 2012

Des noix et des rouleaux au coeur de l'Inde

L'humanité est une espèce dure de la feuille. Quelles que soient nos origines, nous avons en commun de difficilement détecter les sons absents de notre langue maternelle, ce qui ne facilite pas l'apprentissage des idiomes dits étrangers.
A l'inverse, l'orthographe et, même, la grammaire, sont des spécialités françaises et britanniques. Plus on s'éloigne dans l'espace et dans le temps de Molière et Shakespeare, moins l'écriture juste est valorisée.
Quelques exemples glanés au cours d'une récente visite à Bangalore en Inde.

- Un collègue indien, cloué au lit par une vis dans le genou, m'a envoyé un sympathique  petit mail pour me souhaiter la bienvenue à Bangalore et regretter de ne pouvoir me rencontrer. Soucieux de montrer sa francophilie, le message débutait par "Bonojo", transcription phonétique de bonjour pour des oreilles habituées aux sonorités du kannada, la langue du Karnataka.

- Le buffet de desserts du restaurant de l'hôtel où j'ai séjourné proposait de succulents rouleaux au profit, des "profit rolls". Fort heureusement, cette gourmandise chocolatée n'était pas nappée de sauce financière.

- Bizarrement, j'ai découvert dans un document que nous proposions de voler des noix - "steal nuts" - pour améliorer le produit industriel sur lequel nous travaillons.  J'ai fini par comprendre qu'il s'agissait d'ajouter des écrous en acier, "steel nuts".

Phonétiquement votre

Références et compléments
- Les joies de la phonétique, des distorsions auditives et de l'orthographe ont été abordées plusieurs fois dans Humeurs Mondialisées.
. A propos de l'Inde, voir "Rosbif au curry".
. Au sujet de la Tunisie, voir "Un après-midi chez Marthe" et "Survie linguistique en Tunisie".