Le très fourni fan club d'Humeurs Mondialisées m'a sommé de rédiger une chronique sur une des deux actualités phare du moment en France : le régime matrimonial des homosexuels et les querelles de clocher à l'UMP.
A vrai dire, aucun de ces thèmes ne m'inspire mais, le client étant roi, je m'incline devant cette injonction et vais tenter de disserter sur le mariage pour tous plutôt que sur le divorce de quelques uns.
Pour ce faire, je vous propose de laisser de coté morales, théologies et passions au profit du point de vue distancié des statistiques.
Un des arguments des opposants au mariage homosexuel est qu'il est étrange que les gays revendiquent des droits matrimoniaux alors que les hétérosexuels ne convolent plus en justes noces.
Cette rhétorique ne vaut pacs tripette car la majorité des français reste unie par les liens du mariage.
Grosso modo, trois français adultes sur quatre vivent en couple.
80% de ces duos sont passés devant Monsieur le Maire, 15% concubinent notoirement et 5% ont conclu un pacte civil de solidarité, mieux connu sous l'acronyme PACS.
Résultat des courses : un peu moins de deux français de toutes conditions sur trois sont mariés.
Bien entendu, ces moyennes recouvrent un fort effet de génération. La bague au doigt a plus de succès chez les aînés que chez les jeunes. Toutefois, en supposant que les comportements matrimoniaux actuels, qui tendent à se stabiliser, perdurent, la proportion de couples mariés ne devrait pacs descendre dans le futur en dessous de 55% à 60%.
De même, il est peu probable, d'un point de vue numérique, que le mariage homosexuel ébranle les fondements de la société.
En 2010, 250 000 mariages, 200 000 PACS hétérosexuels et, seulement, 9 000 PACS homosexuels ont été scellés en France.
Seuls 2% des unions officielles concernaient des personnes de même sexe. Cette proportion est la même dans les pays, comme la Hollande et le Canada, qui ont légalisé de longue date le mariage gay.
Une fois pacsée la période de mise en route, le mariage annoncé pour tous ne devrait intéresser, en pratique, que quelques milliers de personnes chaque année.
Afin de ne pacs être à nouveau forcé par mes supporters d'écrire une chronique contre mon gré, je rappellerais, en guise de conclusion, qu'il y a chaque année plus d'hétérosexuels qui divorcent que d'adhérents à l'UMP, ce qui ouvre de belles perspectives aux chamailleries du couple Copé-Fillon.
Gaullisto-maritalement votre
Références et compléments
- Voir aussi les chroniques "Union nationale pour tous" et "Quand sondage rime avec bidonnage".
- Les statistiques citées dans ce billet proviennent de l'INSEE et de l'INED. Les chiffres ont été arrondis pour faciliter la compréhension.
- Le parti anciennement gaulliste UMP aurait de l'ordre de 250 000 adhérents vivants. 260 000 personnes divorcent chaque année en France.
A vrai dire, aucun de ces thèmes ne m'inspire mais, le client étant roi, je m'incline devant cette injonction et vais tenter de disserter sur le mariage pour tous plutôt que sur le divorce de quelques uns.
Pour ce faire, je vous propose de laisser de coté morales, théologies et passions au profit du point de vue distancié des statistiques.
Un des arguments des opposants au mariage homosexuel est qu'il est étrange que les gays revendiquent des droits matrimoniaux alors que les hétérosexuels ne convolent plus en justes noces.
Cette rhétorique ne vaut pacs tripette car la majorité des français reste unie par les liens du mariage.
Grosso modo, trois français adultes sur quatre vivent en couple.
80% de ces duos sont passés devant Monsieur le Maire, 15% concubinent notoirement et 5% ont conclu un pacte civil de solidarité, mieux connu sous l'acronyme PACS.
Résultat des courses : un peu moins de deux français de toutes conditions sur trois sont mariés.
Bien entendu, ces moyennes recouvrent un fort effet de génération. La bague au doigt a plus de succès chez les aînés que chez les jeunes. Toutefois, en supposant que les comportements matrimoniaux actuels, qui tendent à se stabiliser, perdurent, la proportion de couples mariés ne devrait pacs descendre dans le futur en dessous de 55% à 60%.
De même, il est peu probable, d'un point de vue numérique, que le mariage homosexuel ébranle les fondements de la société.
En 2010, 250 000 mariages, 200 000 PACS hétérosexuels et, seulement, 9 000 PACS homosexuels ont été scellés en France.
Seuls 2% des unions officielles concernaient des personnes de même sexe. Cette proportion est la même dans les pays, comme la Hollande et le Canada, qui ont légalisé de longue date le mariage gay.
Une fois pacsée la période de mise en route, le mariage annoncé pour tous ne devrait intéresser, en pratique, que quelques milliers de personnes chaque année.
Afin de ne pacs être à nouveau forcé par mes supporters d'écrire une chronique contre mon gré, je rappellerais, en guise de conclusion, qu'il y a chaque année plus d'hétérosexuels qui divorcent que d'adhérents à l'UMP, ce qui ouvre de belles perspectives aux chamailleries du couple Copé-Fillon.
Gaullisto-maritalement votre
Références et compléments
- Voir aussi les chroniques "Union nationale pour tous" et "Quand sondage rime avec bidonnage".
- Les statistiques citées dans ce billet proviennent de l'INSEE et de l'INED. Les chiffres ont été arrondis pour faciliter la compréhension.
- Le parti anciennement gaulliste UMP aurait de l'ordre de 250 000 adhérents vivants. 260 000 personnes divorcent chaque année en France.