La rente pétrolière dont bénéficient les états riverains du golfe dit arabo-persique a un effet délétère persistant sur une bonne partie de la planète.
Comprenons-nous bien. Un pays a parfaitement le droit de tirer des profits conséquents d'un sous-sol riche en matières premières. Par contre, la manne géologique devient une calamité lorsqu'elle est captée par des systèmes politiques non démocratiques ou par des structures étatiques archaïques.
Les monarchies de la péninsule arabique et la théocratie iranienne réussissent l'exploit de combiner ces deux caractéristiques.
La distinction entre argent public et privé y est plus que floue. En pratique, les pétro-féodaux et les soi-disant gardiens de la révolution sont les véritables propriétaires-exploitants de leurs territoires respectifs.
De surcroît, ces régimes, sans aucune légitimité populaire et peu ouverts sur la contradiction, utilisent leurs épais excédents monétaires pour sponsoriser les causes qu'ils chérissent.
Ainsi en Syrie, le sinistre clan El Assad résiste encore grâce à l'appui sans limite de l'Iran. Pendant ce temps, les guérillas et partis islamistes d'un arc allant de la Mauritanie à l'Indonésie, en passant notamment par Tombouctou, Tunis et Damas, sont copieusement arrosés par l'Arabie Saoudite et le Qatar.
Cette agitation angoisse les émirs arabes unis d'Abu Dhabi et Dubaï tout aussi corrompus mais plus ouvertement jouisseurs que leurs rigoristes voisins. Ils ont donc décidé de s'offrir les services de l'armée française, transformée en entreprise de mercenariat international, pour tenter d'assurer la sécurité de leurs territoires en forme de timbres-poste.
Inquiets par les développements récents au Sahel, les émirs unifiés subventionnent désormais aussi l'intervention militaire de la France au Mali.
Pendant ce temps, le souverain du Qatar, soucieux de ne pas trop porter tort au pays où ses fils et épouses successifs se font respectivement éduquer et habiller, camoufle son engagement islamiste en faisant pleuvoir quelque menue monnaie sur les banlieues françaises et l'équipe footballistique parisienne.
La grande concentration de pétrole autour de l'Arabie et les cours très élevés permettent ces dérives sanglantes et kafkaïennes. Tant que l'essentiel des démocraties - j'y inclue l'Inde - seront dépendantes de la naphte de despotes, ceux-ci pourront continuer à jouer avec les passions et la misère des trois quarts du monde.
Depuis quelques années, gaz et pétrole de schiste sont devenus une possibilité de desserrer ce carcan. Leurs réserves semblent importantes et principalement situées en Europe et aux Etats-Unis.
Les américains ont bien compris l'intérêt de ces carburants dits non conventionnels. Ils s'approchent de l'autosuffisance énergétique et leur industrie se revivifie sous l'effet d'une énergie meilleur marché.
A l'inverse, les européens, pourtant frappés par le chômage et aux premières loges des conflits au financement qataro-saoudien, refusent obstinément l'exploitation de ces nouveaux hydrocarbures.
Au nom de la défense de l'Environnement et des Valeurs Universelles de la République Française, François Hollande et son gouvernement ont choisi de broyer du barbu au Mali plutôt que du schiste dans l'Hexagone.
Sommes-nous certains que l'hasardeuse guerre des sables sahariens dans laquelle la France vient de s'engager ne provoque pas, à court et long terme, plus de victimes que la fracturation hydraulique de roches dans le sous-sol du Massif Central ?
Et si le djiha-schiste était la meilleure arme contre les djihadistes ?
No pasdaran !
Moustachiquement votre
Références et compléments
Voir aussi trois chroniques précédentes sur des thèmes connexes :
- Bosnie, Bâmiyân, Tombouctou ... - Chronique de la barbarie
- Barbus des ténèbres ou barbus du boson ? - Chronique photographique des collisions
- Plaidoyer pour la Tunisie de toujours - Cri du coeur
Comprenons-nous bien. Un pays a parfaitement le droit de tirer des profits conséquents d'un sous-sol riche en matières premières. Par contre, la manne géologique devient une calamité lorsqu'elle est captée par des systèmes politiques non démocratiques ou par des structures étatiques archaïques.
Les monarchies de la péninsule arabique et la théocratie iranienne réussissent l'exploit de combiner ces deux caractéristiques.
La distinction entre argent public et privé y est plus que floue. En pratique, les pétro-féodaux et les soi-disant gardiens de la révolution sont les véritables propriétaires-exploitants de leurs territoires respectifs.
De surcroît, ces régimes, sans aucune légitimité populaire et peu ouverts sur la contradiction, utilisent leurs épais excédents monétaires pour sponsoriser les causes qu'ils chérissent.
Ainsi en Syrie, le sinistre clan El Assad résiste encore grâce à l'appui sans limite de l'Iran. Pendant ce temps, les guérillas et partis islamistes d'un arc allant de la Mauritanie à l'Indonésie, en passant notamment par Tombouctou, Tunis et Damas, sont copieusement arrosés par l'Arabie Saoudite et le Qatar.
Cette agitation angoisse les émirs arabes unis d'Abu Dhabi et Dubaï tout aussi corrompus mais plus ouvertement jouisseurs que leurs rigoristes voisins. Ils ont donc décidé de s'offrir les services de l'armée française, transformée en entreprise de mercenariat international, pour tenter d'assurer la sécurité de leurs territoires en forme de timbres-poste.
Inquiets par les développements récents au Sahel, les émirs unifiés subventionnent désormais aussi l'intervention militaire de la France au Mali.
Pendant ce temps, le souverain du Qatar, soucieux de ne pas trop porter tort au pays où ses fils et épouses successifs se font respectivement éduquer et habiller, camoufle son engagement islamiste en faisant pleuvoir quelque menue monnaie sur les banlieues françaises et l'équipe footballistique parisienne.
La grande concentration de pétrole autour de l'Arabie et les cours très élevés permettent ces dérives sanglantes et kafkaïennes. Tant que l'essentiel des démocraties - j'y inclue l'Inde - seront dépendantes de la naphte de despotes, ceux-ci pourront continuer à jouer avec les passions et la misère des trois quarts du monde.
Depuis quelques années, gaz et pétrole de schiste sont devenus une possibilité de desserrer ce carcan. Leurs réserves semblent importantes et principalement situées en Europe et aux Etats-Unis.
Les américains ont bien compris l'intérêt de ces carburants dits non conventionnels. Ils s'approchent de l'autosuffisance énergétique et leur industrie se revivifie sous l'effet d'une énergie meilleur marché.
A l'inverse, les européens, pourtant frappés par le chômage et aux premières loges des conflits au financement qataro-saoudien, refusent obstinément l'exploitation de ces nouveaux hydrocarbures.
Au nom de la défense de l'Environnement et des Valeurs Universelles de la République Française, François Hollande et son gouvernement ont choisi de broyer du barbu au Mali plutôt que du schiste dans l'Hexagone.
Sommes-nous certains que l'hasardeuse guerre des sables sahariens dans laquelle la France vient de s'engager ne provoque pas, à court et long terme, plus de victimes que la fracturation hydraulique de roches dans le sous-sol du Massif Central ?
Et si le djiha-schiste était la meilleure arme contre les djihadistes ?
No pasdaran !
Moustachiquement votre
Références et compléments
Voir aussi trois chroniques précédentes sur des thèmes connexes :
- Bosnie, Bâmiyân, Tombouctou ... - Chronique de la barbarie
- Barbus des ténèbres ou barbus du boson ? - Chronique photographique des collisions
- Plaidoyer pour la Tunisie de toujours - Cri du coeur