lundi 1 novembre 2010

Narita, Roissy, Carthage même art martial

Contrairement aux idées reçues, arriver à l'aéroport Narita de Tokyo en fin d'après-midi n'est absolument pas dépaysant.

Tout se déroule exactement de la même manière qu'à Roissy, Carthage ou tout autre aéroport international de grande métropole.
Une fois sorti de l'avion vous enchainez une enfilade de couloirs interminables et, comme toutes les compagnies aériennes planétaires ont eu la bonne idée de faire atterrir leurs appareils en même temps, vous vous retrouvez englué dans une queue copieuse préalable au contrôle de police.
Comme à l'accoutumée, vous partagez cette attente piétinante avec une foule cosmopolite : quelques inévitables Sujets de Sa Très Gracieuse Majesté, de jeunes scandinaves ou teutons nourris au grain, des compatriotes d'Obama à la dégaine inimitable et une cinquantaine de judokas brésiliens préférant manifestement le dojo à Dilma.
La suite des opérations devant vous conduire à votre hôtel en centre-ville se déroule aussi de manière parfaitement convenue .

Comme partout, une dame fort courtoise et munie d'un brassard officiel remonte la file afin de vérifier que les formulaires de débarquement sont correctement remplis.

Comme partout, le policier en service au guichet vous accueille en souriant et se penche d'environ 25 degrés en direction de son clavier pour vous saluer.

Comme partout, la saisie par les autorités des informations de votre passeport est automatisée et ne nécessite aucune frappe.

Comme partout, vos empreintes digitales et votre photo sont enregistrés avec un appareil qui affiche ses instructions dans votre propre langue : si vous êtes brésilien en portugais, si vous venez de la Communauté Européenne dans la langue de Shakespeare.


Comme partout, les formalités de police durent moins d'une minute et se terminent par une nouvelle courbette du keuf en faction.

Comme partout, personne ne s'agglutine autour des tapis à bagages et la ligne d'attente n'est franchie que pour récupérer sa propre valise.

Comme partout, deux compagnies concurrentes de trains de banlieue acheminent les passagers vers le centre-ville. Bien entendu, on ne peut monter à bord de ces RER que muni d'une place numérotée réservée au guichet.

Comme partout, si vous avez oublié de prendre un reçu lors de l'achat de votre billet, il suffit, à la sortie, de demander à un employé de la compagnie de chemin de fer de vous ouvrir le portillon afin de pouvoir conserver votre titre de transport.

Comme partout, les distributeurs de billets de métro s'expriment dans la langue de la Communauté Européenne.

Comme partout, si vous avez malencontreusement perdu votre ticket lors d'un trajet en métro, il vous suffit de l'indiquer à l'employé en uniforme présent à la sortie afin qu'il vous laisse obligeamment passer (courbette à la clef, cela va sans dire).

Comme partout, le réceptionniste de l'hôtel vous donne l'impression de n'attendre que vous et met dangereusement en péril ses vertèbres lombaires pour vous dire bonjour.

Bref, tous ceux qui vous disent que le Japon est un pays "différent" n'y sont probablement jamais allés.

Nipponiquement votre …