mardi 26 juin 2012

Dans le Peillon, tout est bidon !

Naïvement, je pensais que notre pédagogue en chef - le ministre en charge de l'éducation dite nationale - maîtrisait a minima les trois savoirs de base lire, écrire ET compter.

Or, à en croire, les récentes déclarations du sieur Vincent Peillon, dernier pensionnaire en date de la rue de Grenelle, soit il n'en est rien, soit ce docteur en philosophie se moque copieusement des citoyens et des enseignants.

Le nouveau ministre vient, à grand renfort de bruit médiatique, de lancer un "plan d'urgence" pour la prochaine rentrée scolaire comportant un accroissement de 1000 professeurs dans l'enseignement primaire et probablement 6000 postes de plus dans le secondaire.

En France, il y a, respectivement, environ 53 000 et 11 000 établissements du premier et du second degré. Le ministère de l'éducation emploie 1.1 millions de personnes dont 850 000 enseignants.
Le "plan d'urgence" du ministre va donc, dans l'hypothèse la plus favorable, accroître les effectifs de 0.8%.
Chaque école primaire aura l'immense joie de recevoir 0.018 instituteur supplémentaire. Les collèges et lycées, mieux pourvus, se verront généreusement affecter un demi professeur.
J'invite toute personne qui constatera en septembre une différence notable dans le personnel enseignant à poster un commentaire sur ce blog !

Je profite de cette chronique pour rappeler quelques autre chiffres significatifs sur l'éducation en France.

En 2010, notre système scolaire a coûté - toutes sources de financement confondues - 135 milliards d'Euros.
Chaque français y consacre 2000 Euros annuels, c'est à dire un huitième des dépenses de l'état, de la sécurité sociale et des collectivités locales réunies. Le déficit public est du même ordre de grandeur que les dépenses éducatives.
Ramené à la richesse nationale, l'éducation représente 7% du PIB.

La France dépense 25% plus par élève du primaire et du secondaire que la moyenne des pays de l'OCDE.
A l'inverse, les comparaisons internationales - notamment l'enquête PISA - montrent, en regardant les résultats avec des lunettes roses, que les élèves français ont des performances scolaires standards.
L'industriel indécrottable que je suis en déduit donc que notre système éducatif est tout simplement un quart moins productif que dans les autres pays développés.

Productivo-républicainement votre

Références et compléments
Cette chronique, sous une forme légèrement remaniée, fait désormais partie du recueil disponible en ligne "Humeurs Économiques".

- Voir aussi les autres chroniques "déchiffrage", notamment "J'aimerais comprendre ... les classes surchargées" et "un peu d'open data pour les classes surchargées ?".

- Les déclarations du sieur Vincent Peillon, ci-devant ministre de l'éducation, sont rapportées dans l'article du Monde du 26 juin 2012 "Education : 6 000 postes créés à la rentrée dans le second degré".

- Les nombres d'établissements scolaires sont calculés par le très sérieux et très public INSEE "Établissements publics et privés du 1er et du 2nd degré".

- Le coût de l'éducation est rapporté dans deux notes parfaitement officielles du non moins sérieux et non moins public Ministère de l'Education Nationale "Coût de l’éducation en 2010" et "La dépense par élève ou étudiant en France et dans l’OCDE".

- Les résultats de l'enquête internationale PISA peuvent être consultés sur le site de l'OCDE / OECD.