Les monarques d'Arabie et du Golfe, avec leur train de vie fastueux et kitsch ainsi que leur autoritarisme teinté de religion nous choquent.
Pourtant, l'essentiel du patrimoine culturel européen est l'œuvre de souverains aussi peu exemplaires.
Ces changements économiques ont toutefois tardé à se transformer en évolutions politiques.
Clergé et noblesse s'empressaient de rappeler au bon peuple que cet ordre des choses pyramidal et inégalitaire était, pour l'éternité, un don de Dieu.
Aussi les monarchies absolues et leurs cortèges de féodaux ont bénéficié, pendant presque trois siècles, des fruits juteux à souhait de la rente foncière et des multiples taxes.
Peu soucieux de redistribution sociale, les rois et leurs obligés s'ingéniaient à dépenser illico ces sommes prodigieuses en guerres mais aussi en constructions ostentatoires, tant civiles que religieuses.
Les styles baroques et rococo, avec leurs cargaisons de dorures et de décorations, reflètent de goûts et envies de nouveaux riches.
Un palais royal ou ducal devait d'abord en mettre plein la vue !
Le roi de France Louis XIV - alors souverain le plus puissant d'Europe - fit bâtir le gigantesque château de Versailles pour montrer qui était le patron en impressionnant ses sujets et ses voisins.
Dans le même temps, les émirs de Savoie, qui régnaient, depuis Turin, sur la province éponyme mais aussi sur le nord de l'Italie actuelle, voulurent se mettre en évidence. Pourtant la première garnison française n'était qu'à une trentaine de kilomètres de leur capitale.
Les rois de Piémont-Sardaigne - comme ils aimaient se faire appeler - érigèrent en un temps record une multitude de palais non loin du Pô ainsi qu'un pavillon de chasse somptuaire à quelques encablures.
Désormais, cet imposant patrimoine - les anglo-saxons disent heritage - procure émotions et plaisir à ses hôtes tout en propulsant l'activité économique.
Pourtant, ces palais et églises ont été commandités par des monarques dépensiers aux motivations douteuses et financés une paysannerie miséreuse essorée par l'impôt.
Peut-être, dans quelques années, irons-nous, de même, à Riyadh ou Dubaï admirer en flânant les oeuvres des rois du pétrole...
Baroquement votre
Références et compléments
Pourtant, l'essentiel du patrimoine culturel européen est l'œuvre de souverains aussi peu exemplaires.
Des monarchies archaïques et pourtant prospères
Avec la Renaissance, au 16ème siècle, a débuté, en Europe, une ère de progrès agricoles, techniques et sanitaires qui, pas à pas et dans la douleur, a boosté productions, villes et populations.Ces changements économiques ont toutefois tardé à se transformer en évolutions politiques.
Clergé et noblesse s'empressaient de rappeler au bon peuple que cet ordre des choses pyramidal et inégalitaire était, pour l'éternité, un don de Dieu.
Aussi les monarchies absolues et leurs cortèges de féodaux ont bénéficié, pendant presque trois siècles, des fruits juteux à souhait de la rente foncière et des multiples taxes.
Peu soucieux de redistribution sociale, les rois et leurs obligés s'ingéniaient à dépenser illico ces sommes prodigieuses en guerres mais aussi en constructions ostentatoires, tant civiles que religieuses.
Palais royal de Turin |
Paraitre pour être
Le 18ème siècle fut l'apogée de ce système.Les styles baroques et rococo, avec leurs cargaisons de dorures et de décorations, reflètent de goûts et envies de nouveaux riches.
Un palais royal ou ducal devait d'abord en mettre plein la vue !
Mobilier rococo au pavillon de chasse de Stupinigi |
Le roi de France Louis XIV - alors souverain le plus puissant d'Europe - fit bâtir le gigantesque château de Versailles pour montrer qui était le patron en impressionnant ses sujets et ses voisins.
Dans le même temps, les émirs de Savoie, qui régnaient, depuis Turin, sur la province éponyme mais aussi sur le nord de l'Italie actuelle, voulurent se mettre en évidence. Pourtant la première garnison française n'était qu'à une trentaine de kilomètres de leur capitale.
Les rois de Piémont-Sardaigne - comme ils aimaient se faire appeler - érigèrent en un temps record une multitude de palais non loin du Pô ainsi qu'un pavillon de chasse somptuaire à quelques encablures.
Coupole du pavillon de chasse de Stupinigi |
Les fastes royaux en héritage
En bon touriste, j'ai récemment arpenté Turin et visité plusieurs de ses monuments.Désormais, cet imposant patrimoine - les anglo-saxons disent heritage - procure émotions et plaisir à ses hôtes tout en propulsant l'activité économique.
Pourtant, ces palais et églises ont été commandités par des monarques dépensiers aux motivations douteuses et financés une paysannerie miséreuse essorée par l'impôt.
Pavillon de chasse de la maison de Savoie à Stupinigi |
Baroquement votre
Références et compléments
Voir aussi les chroniques :
- Rimbaud + McDo + Dubaï = le plateau ivre
- Le Vatican : des Saouds bien de chez nous
- Daech s'est déjà implanté deux fois en Europe
Site web de l'office du tourisme de Turin / Torino
Photos prises par l'auteur à Turin / Torino et Stupinigi le 10 septembre 2016.
- Rimbaud + McDo + Dubaï = le plateau ivre
- Le Vatican : des Saouds bien de chez nous
- Daech s'est déjà implanté deux fois en Europe
Site web de l'office du tourisme de Turin / Torino
Photos prises par l'auteur à Turin / Torino et Stupinigi le 10 septembre 2016.