dimanche 7 février 2016

​Mon écriture est-elle trop peu féminine ?

Une twittonaute a récemment souligné que la langue de mes chroniques est indubitablement et péjorativement sexuée.

À l'en croire, je biaiserais souvent avec les femmes, en les affublant de qualifications dévalorisantes.
Elle relevait ainsi l'expression "effarouché comme une première communiante" et me demandait pourquoi j'associais systématiquement l'hystérie à la féminité.

Bien qu'un peu surprise, je décidais, fidèle aux habitudes de mes bafouilles sur la toile, de vérifier par les statistiques la pertinence de cette interpellation.

Remarque sur une de mes saillies postée par la twittonaute "Chica guisante / @laburlanegra" à la fin de la troisième semaine de l'année 2016

Ambiguïtés sexo-linguistiques

Les personnes ou les choses neutres n'existent officiellement pas dans la langue de Simone de Beauvoir.
Mais, en pratique, beaucoup de tournures françaises ne permettent pas d'exercer une sélection entre femmes et non-femmes.

Si "la cycliste a triomphé" désigne, sans hésitation, une sportive ; l'affirmation "les cyclistes grimpent la butte" ne permet pas, sans informations complémentaires, de savoir si ces amies de la pédale sont des meufs, des non-meufs ou une mixture.

Soucieuse de complaire à mes lectrices, j'ai relevé et dénombré dans mes 100 dernières publications, les expressions masculines, féminines et indéterminées.

Les gonzesses à la trappe !


Part des expressions masculines, féminines et indéterminées dans les 100 dernières chroniques Humeurs Mondialisées

À ma grande honte, bien que la qualification "Humeurs Mondialisées" appartienne à la féminitude, je dois reconnaître que mes chroniques sont assurément mâles.
La gent masculine y est évoquée 4 fois plus fréquemment que la féminine !

Pour rétablir la parité, il faudrait que j'abandonne plusieurs de mes matières de prédilection, notamment la politique, la terreur, la guerre et les religions, spécialités où les femmes brillent surtout par leur heureuse absence.

Toutefois, seule une minorité de ma prose est sexuée. Ma production n'est genrée qu'à hauteur de 40%.
Toutes additions faites, je suis peut-être plus politiquement correcte que je ne le crois.

Louanges aux greluches !


Connotations négatives ou positives dans les différentes familles d'expressions des 100 dernières chroniques Humeurs Mondialisées

Je m'exprime peu sur les femmes, mais c'est pour en faire l'apologie.
En ce qui concerne les connotations, les filles d'Ève mènent nettement à la marque, tant vis à vis des non-femmes que des indéterminées.

Ces statistiques sémantiques relancent, en quelque sorte, la sempiternelle dialectique entre la quantité et la qualité.

De surcroît, cette chronique pourrait bien devenir l'ébauche d'une démasculinisation allègre de ma production. J'y ai réussi la prouesse de n'y employer que des expressions féminines.

Honnie soit qui mal y pense !
Genriquement votre

Références et additions
Voir aussi sur des thématiques proches deux chroniques malheureusement peu fémininement titrées :

La phrase complète relevée par la twittonaute "Chica guisante / @laburlanegra" et qui a déclenché ces statistiques sexuées de mon écriture est "histoire de brouiller les pistes, j'ai même déjà expérimenté le divin plaisir de me faire passer pour un adorateur de Satan auprès d'un intégriste devenu aussi effarouché qu'une première communiante".
Elle figure dans la chronique à la nomination semi-indéterminée "les musulmans en France, combien de divisions ?".